06 avril 2016

Comment j'ai écrit Bienvenue à Meurtreville


Lhistoire remonte à mai 2010, quand jétais encore chroniqueur à Infopresse. Javais publié un texte intitulé Touristes à tout prix, illustré par Alain Pilon. « Quand l’auteur de polars en moi s’acoquine avec son double publicitaire, ça donne une chronique sanglante où un petit village inconnu décide de faire parler de lui d’une manière assez terrible. »
L’idée me semblait suffisamment prometteuse pour que je décide de la reprendre et la développer. J’ai donc écrit une nouvelle sur ce thème, puis j’ai voulu en faire un film, intitulé Meurtres au village. J’ai proposé un synopsis à mon agent de l’époque, qui a trouvé un réalisateur intéressé. J’ai retravaillé pendant plusieurs mois avec lui, jusqu’à obtenir un synopsis long, de 13 pages. À l’automne 2012, le travail était suffisamment abouti pour que mon agent et le réalisateur partent en recherche d’un producteur.
Chacun son métier; je les ai donc laissés prospecter. Un an plus tard, sans nouvelles, je me suis rendu compte que pas grand-chose ne s’était passé.
J’ai alors relu mon synopsis et je ne l’ai pas aimé. Ça s’éloignait beaucoup trop de l’idée initiale, ça louvoyait entre la comédie et le noir. Bref, j’ai décidé d’abandonner ce projet de film. J’ai quitté mon agent et peu après, j’ai reçu un courriel de Geneviève Thibault qui développait la collection Héliotrope noir. Je lui ai présenté mon idée résumée en quelques lignes, elle a aimé ça, mais en précisant que mon roman devait s’ancrer dans un lieu défini. « Héliotrope noir propose de tracer, livre après livre, une carte inédite du terrain québécois, dans laquelle le crime se fait arpenteur-géomètre. »
Mon histoire se déroulait alors dans un village québécois imaginaire, que je voyais dans la Beauce. J’ai plutôt décidé de situer mon roman à Mandeville, dans Lanaudière, que je connais très bien. 
 J’ai passé l’été 2014 à sillonner le coin, à me documenter sur l’historique du village, à discuter avec les gens. Et j’ai écrit la première version de Bienvenue à Meurtreville. La trame narrative restait celle que j’avais prévue, mais les lieux ont imprégné chaque page, transformant l’ambiance et modifiant le cours de choses. 
Annie Goulet a pris le relais de Geneviève à la direction littéraire et le roman s’est encore bonifié, jusqu’à devenir le livre qui est lancé mardi 12 avril. 
Je suis le cinquième auteur à publier dans cette collection et j’en suis très heureux.
 Premier commentaire de Norbert Spehner sur FB : «Férocement drôle et jouissif !»