19 mai 2019

En passant par Brooklyn

Quelques croquis en souvenir de notre séjour à Brooklyn, chez Julie et Marie-Helen, et leur gros chat bougon Pablo.









13 mai 2019

Montréal à l'eau



L’eau monte. L’inondation se propage. Montréal a décrété l’état d’urgence.
Le phénomène en cours au Québec ce printemps est maintenant officiellement relié aux changements climatiques. Ben oui !
En 2013, je publiais Les Voleurs de mémoire à La Courte échelle - un roman d’anticipation qui se déroule au Québec. J’imaginais un réchauffement climatique rapide et brutal à partir de 2027, avec les conséquences qu’on imagine : fonte des glaces, inondations, etc. Bien sûr, ma prévision semblait aller bien trop vite, Montréal étant rapidement submergée.
Mais la réalité nous rattrape aujourd’hui.
 
Lorsque je présente ce livre en classe, j’explique que je me suis inspiré de l’évolution en cours pour imaginer ce futur, en grossissant le trait. Il s’agit de science-fiction. Je présente des captures d’écran de journaux où 2014 s’annonce comme l’année la plus chaude jamais enregistrée, puis c’est pareil en 2015, 2016… Les élèves rient. Je leur explique alors qu’il n’y avait là rien de drôle, bien au contraire.
Je me demande ce qu’ils me diront l’an prochain si je refais ma présentation. Les récents mouvements de protestation des jeunes sont rassurants dans un sens. Les très nombreuses réactions outrées à la question d’examen du Ministère : «Peut-on s’adapter aux changements climatiques ?» sont rassurantes. La prise de conscience paraît effective. Les jeunes n’ont plus le choix. C’est leur destin qui se joue aujourd’hui.
Personne ne peut prédire l’avenir, mais on peut sûrement encore limiter les dégâts.
 
Extrait de Les voleurs de mémoire
À partir de 2027, le thermomètre avait peu à peu grimpé, au début d’un dixième de degré par mois, puis ça c’était emballé. En 2031, la glace avait commencé à fondre, créant des torrents d’eau froide, inondant les parties les plus basses du territoire. Des quartiers, des villages et même des villes entières avaient été ensevelis. La population avait dû quitter l’ancienne vallée du Saint-Laurent pour se réfugier en altitude.
Montréal avait disparu sous un lac de trente mètres de profondeur. La chaleur empirait sans cesse. Le climat bascula de l’hiver permanent à l’été perpétuel, jusqu’à tout dessécher, tout évaporer. Le vent s’en était mêlé et le Québec ressemblait désormais à un immense désert de sable et de terre craquelée. Une gigantesque vallée de la mort où subsistaient des poches d’habitants blottis dans leurs ziglous réfrigérés, sortant la nuit, fuyant les rayons meurtriers du soleil. L’eau, autrefois en abondance, était devenue aussi rare que le pétrole au début des années 2030.
Une fois de plus, les Québécois s’étaient adaptés. Ils s’habituaient à tout depuis des siècles, ils n’avaient pas le choix.

02 mai 2019

Au-delà du divertissement


Cest sous ce titre que Marie Fradette consacre un long article à mes publications jeunesse et illustrées récentes. On peut lire la double page qui mest consacrée dans Le Devoir du samedi 27 avril, en ligne ici.
 
Trois critiques présentent d'abord Charlotte Destin, 4 étoiles ½ !
«Le propos audacieux, mêlant le génie créateur, l’amour, le mal, le pouvoir, le tout saupoudré, bien sûr, de quelques coups sanglants, laisse transparaître toute la force de l’auteur.
Ce dernier joue habilement avec des univers en apparence disparates, le tout avec une aisance enviable. Le trait grotesque, à la fois fin, minutieux et artistique, du fabuleux Stéphane Jorish s’allie de façon naturelle au propos fort de Marois, à la réflexion sur la place de la création dans la société, sur la reconnaissance de l’art dans un monde aseptisé et, aussi, sur la soif de pouvoir.
Les personnages aux airs inquiétants, aux contours parfois inhumains, contribuent à créer une atmosphère à la fois intrigante et rebutante, un climat où règne une étrange odeur de trahison. Le duo offre au final une fable intrigante, reflet onirique, légèrement fantasmagorique, d’une société en mal de liberté. Fameux.»
À une minute près, 3 étoiles ½
«La force de Marois, si elle ne repose pas nécessairement sur le rythme — qui reste malgré tout maintenu —, tient ici surtout à l’idée maîtresse qui sous-tend le récit, à ce fantasme prétentieux d’avoir une emprise sur le temps et les événements qui, bien qu’en apparence formidable, reste lourd de conséquences.
Un propos fort qui engendre la réflexion et la discussion, le tout tenu par des personnages entiers qui mettent en avant toute la complexité des rapports humains.»
Et la série André et moi, 4 étoiles
«Ici, le ton humoristique de Marois est appuyé par le trait à la fois candide, caricatural et rafraîchissant d’Iris. Bien que l’illustratrice reprenne l’essence du propos présenté par Marois dans le récit, elle ajoute un contexte, un détail qui dépasse ainsi la simple relation fidèle entre le texte et l’image.
Au-delà de cette présentation pétillante, de la clarté des histoires inspirées d’un réel identifiable, la série permet de faire connaître les auteurs prolifiques, d’enrichir, mine de rien, le bagage littéraire des petits apprenants. L’idée de mettre en scène l’enfant André Marois — et non l’adulte — dans différentes situations rapproche d’autant plus le lecteur de l’auteur. Voilà une série qui allie avec finesse humour, culture et quotidien dans une ronde des plus invitantes.»
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