28 février 2012

Comment j'ai écrit «La Forêt des insoumis»


Suite à mes deux polars jeunesse à saveur historique (Mesures de guerre et En mai, fais ce qu’il te plaît), l'illustratrice Geneviève Côté a eu la gentillesse de me confier le journal intime tenu par son grand-père, René Jolicoeur, alors qu'il était insoumis, caché avec d'autres camarades dans la forêt durant l'été 1918.

Ce journal inédit est un document unique et passionnant. L'idée d'en faire un roman m'a plu. Geneviève et sa mère - Lucie Jolicoeur-Côté, la fille de René Jolicoeur - m'ont aussi parlé de leur père et de leur grand-père.


En dehors de ce journal et de ce que m'avaient dit Geneviève et sa mère, je n'avais que peu d'informations sur cette période de sa vie.

Pour me documenter, et comme René et son frère lisaient beaucoup les journaux, j'ai moi aussi lu La Presse et Le Devoir de cette époque, pour savoir ce qu'on y racontait. Il était intéressant d'y découvrir comment la guerre était vécue depuis Montréal.

J'ai aussi lu un essai intitulé Déserteurs et insoumis, les Canadiens français et la justice militaire (1914-1918), de Patrick Bouvier.

Ainsi que la section traitant de la Première Guerre mondiale dans Histoire populaire du Québec 1896-1960, de Jacques Lacoursière.


À l’époque, beaucoup de Québécois (plus de 40%) refusaient de partir en réaction au pouvoir anglais au Canada. Ils considéraient que l'armée canadienne, sous les ordres d'officiers anglophones, ne les représentait pas.

D'autres, comme René Jolicoeur, étaient des objecteurs de conscience. Très pieux - catholiques - ils refusaient l'idée de porter les armes et d'aller se battre contre d'autres hommes.

Il est important de rappeler que c'est la conscription obligatoire déclarée en octobre 1917 qui a posé problème. La réaction négative des Canadiens français était le signe d'un clivage évident entre Francophones et Anglophones.


Ce journal n'est pas un roman. Il m'a donc fallu y ajouter une intrigue, un suspens et travailler les personnages et leurs rapports. J'ai gardé tous les personnages : les cinq insoumis et les deux oncles. J'ai inventé le personnage du petit frère de William, qui m'a permis de créer une trame polar, plus captivante pour les jeunes lecteurs et plus dans mon style. J'ai gardé l'esprit, mais j'ai modernisé la narration, utilisant le présent et ajoutant beaucoup de dialogues.


Bien sûr, l’illustration de la couverture et les cabochons intérieurs de La Forêt des insoumis sont l’oeuvre de Geneviève Côté.

25 février 2012

Lisboa, 2


Déjà huit jours que je suis à Lisbonne et je n'en ai encore presque rien dit, comme si je me censurais. Peut-être que quitter mon bout de Plateau Mont-Royal pour me retrouver ici n'est pas si dépaysant, en fait (j'ai mangé du poulet grillé ce soir).

Prendre le tramway pour rejoindre le Bairro Alto et Baixa représente en soi un voyage dans le temps. Cet engin tient debout, se déplace et vous emmène au bout du XXIe siècle : prodigieux. Et rassurant.

Aujourd'hui, les mendiants ont des techniques narratives modernes et un site internet.

Contraste permanent : nous habitons dans Campo de Ourique, un quartier central de Lisbonne, mais on voit partout des maisons en ruine et des bicoques qui n'ont pas été rénovées depuis Jean Valjean.

21 février 2012

Arvida et ma liseuse


J’ai acheté une Sony Reader car je partais en voyage et je n’avais pas envie de trimbaler une malle de livres. Mon récent séjour au Mexique m’a servi de leçon : après un mois, j’avais lu toute ma pile. D’où cette liseuse.

Voici mon bilan provisoire, car je n’ai encore acheté et lu qu’un livre : Arvida de Samuel Archibald.

Le (la?) Sony c’est un appareil simple, léger, sobre. Un ami prévenant m’a envoyé son fichier de livres gratuits issus du domaine public. C’était soudain excitant de pouvoir transporter 200 bouquins dans mon sac. Mais je me suis dit que je ne relirai pas plus Hector Malot en numérique qu’en papier et je me suis vite calmé sur les téléchargements gratuits.

La lecture est agréable, le format suffisant, mais je trouve que ça reste plus lent qu’un livre «normal».


Maintenant, mon achat. Comme tout le monde, j’ai beaucoup entendu parler de cet Arvida, mais c’est une critique dans le dernier Alibis, qui le qualifiait de «recueil de nouvelles noires», qui m’a convaincu. Étant moi-même auteur de ce genre de livres, j’étais curieux de découvrir ce nouvel auteur.

J’ai acheté le format ePub. Première constatation : Arvida est livré sans couverture, ce qui n’aide pas à la repérer dans ma bibliothèque numérique.

Ce recueil est présenté avec l’appellation «Histoires» qui lui correspond très bien. J’ai trouvé dommage qu’on n’y trouve pas de table des matières. J’aimerais bien, par exemple, vous donner le titre de l’histoire de la maison hantée que j’ai adorée, mais ça me prendrait dix minutes pour la retrouver.

En lisant, j’ai oublié que je tenais une liseuse. Ça prouve donc que le livre est très bon et que l’outil est discret.

Au final, je suis heureux de mes acquisitions, mais je préfère encore acheter des livres papier que je laisse derrière moi, ou d’autres que j’emprunte.

18 février 2012

Lisboa


Nous sommes à Lisbonne depuis hier. Premier pasteis de nata dans un parc. Le ciel est superbe. Il n'a pas plu depuis septembre.
J'ai l'impression que je vais aimer cette ville.

11 février 2012

L'invasion des blogueurs

Je ne sais pas si vous avez suivi le récent débat entourant l’arrivée du Huffington Post au Québec et la question des blogueurs non-rémunérés. D’autres journaux ont réagi, dont Voir, avec l’ajout de dizaines de blogueurs à son site. Une fois le HP Québec lancé, une fois la poussière retombée, qu’en penser ? Pas grand-chose, en fait. Il faudra juger sur la distance si les personnalités qui s’expriment aujourd’hui auront encore quelque chose d’intéressant à raconter dans six mois. Et si elles veulent toujours le faire gratos. Pour ceux et celles qui utilisent le HP comme une vitrine, c’est rêvé. Pour les autres, on verra. C’est amusant de lire combien nombre d’entre eux se sentent obligés de justifier leur choix.
J’avoue que quand je lis cette citation de Arianna Huffington : «On ne s’est jamais demandé pourquoi les gens restaient écrasés devant la télé sans être payés.», j’ai des doutes sur l’entreprise.

Mais surtout, qui aura le temps de lire ces centaines de billets qui s’ajoutent à ceux des indépendants (dont je fais partie) ? Les gens ont besoin de s’exprimer, ils se trouvent intéressants, Internet leur permet d’exister, tant mieux. Mais n’y aura-t-il pas bientôt plus de blogueurs que de lecteurs ? Les journalistes - les vrais - perdent du terrain, et c’est dommage, car leur travail d’investigation, leur éthique, leurs recherches et leur professionnalisme sont irremplaçables.

Les gens vont lire encore moins de livres, écrire encore plus de commentaires inutiles, rester davantage assis sur leurs fauteuils. C’est un mauvais moment à passer.

08 février 2012

Ça glisse

La neige insiste en France. L’épisode devient feuilleton. Dans le village où j’habite, en Touraine, les rues ne sont pas déneigées. Le cantonnier ne met rien sur les routes, car le mélange sel-sable prévu à cet effet est humide et risque d’endommager le semoir qu’il utilise. En attendant le dégel, l’employé municipal boit son ballon de rosé au troquet et ça glisse au pays des merveilles.


Je viens d’envoyer le manuscrit de mon nouveau roman pour adultes à mon éditrice. C’est toujours un moment délicat, celui où il faut décider si, oui ou non, on se sent prêt. Mais quand on commence à tourner à rond, même après une pause d’un mois, quand on a relu, réécrit, corrigé et surtout, fait lire à sa lectrice préférée... Il faut se lancer à l’eau. C’est parti, donc.


En attendant, je vous conseille chaudement les lectures suivantes :

- Et au pire, on se mariera de Sophie Bienvenu (La mèche)

- Avant d’aller dormir de SJ Watson (Sonatine)

- Le cas Sneijder de Jean-Paul Dubois (L’olivier)

01 février 2012

Il neige en France


La lecture à Thiais s’est très bien passée (avec le député maire en personne). J’y reviendrai.


Je suis en Touraine où il est tombé 5 cm de neige. Alors, les écoles sont fermées, les facteurs sont restés chez eux et le ramassage des ordures n’a pas eu lieu. Même le café du village n’a pas ouvert ses portes, c’est vous dire !


Hier, visite rituelle à la Fnac de Tours. Je cherchais «Les visages écrasés» de Marin Ledun au rayon polar. Ne le trouvant pas, j’ai demandé au vendeur (libraire ?). Après vérification (il ne connaissait pas ce livre), il m’a dit qu’il fallait le commander. Pourtant, il me semble qu’on a beaucoup parlé de ce roman, qu’il a gagné des prix. Si lui n’est plus sur les tablettes, imaginez les autres encore plus inconnus.


Un coup d’œil au secteur jeunesse m’a appris que Victor Hugo était un auteur pour adolescents.


Au rayon BD, beaucoup de bon stock, avec une grande tendance pour les reportages. J’ai failli acheter le dernier Guy Delisle, mais il aurait pesé trop lourd dans mon sac à dos. Je le lirai à mon retour à Montréal.


En attendant, je lis «La cas Sneijder» de Jean-Paul Dubois, qui se passe à Montréal, justement.