Mes lectures marqantes de l'année. Un choix subjectif, forcément subjectif...
L’Arrestation — Dan Franck — Grasset. Roman/récit de l’arrestation de l’écrivain et de son séjour à la prison de la
Santé, à l’époque d’Action Directe en France, années 1980. Trahison, fidélité,
engagement.
Mourir pour la cause — Chris Oliveros — Pow
Pow. Une bd historique sur les différents acteurs de la montée du FLQ dans les
années 70. J’attends le tome 2 avec impatience.
Nos armes — Marion Brunet — Albin Michel. Un
roman noir, l’histoire de deux amantes. Un braquage qui tourne mal, la
prison pour l’une. Idéalisme et littérature. Une écriture forte, saisissante.
Fantastique histoire d’amour — Sophie Divry —
Seuil. Heureuse rencontre de la romance, du fantastique et du polar. Une histoire presque plausible, mais surtout prenante,
ironique, maîtrisée.
Et moi, et moi, et moi — Jacques Dutronc — Le
Cherche Midi. Autobiographie jubilatoire du chanteur/acteur. Humour, chanson, cinéma,
vedettes, anecdotes. Ça se dévore.
Les Têtes brûlées — Catherine Dorion — Lux
éditeur. Récit d’une militante et députée, passionnée, révoltée, intègre. Pour
vivre l’autre côté de la politique. Un livre important.
Les années désertées — David Clerson — Héliotrope. Un homme visite la maison de son frère mort et y découvre les manuscrits de
cent romans, qu’il nous présente. Des histoires jamais joyeuses dans un roman pas comme les autres, dérangeant et foisonnant.
Drive — James Sallis — Rivages noir. Un polar
devenu classique, court et percutant. Des chapitres vifs, des personnages entiers,
un ton unique, une écriture qui ne niaise pas.
Paresse pour tous et La vie est à nous —
Hadrien Klent — Le Tripode. Deux romans qui se suivent, où il est question de
travailler trois heures par jour, de devenir président de la République, de
gouverner en respectant et appliquant ses idées. Documenté, passionnant,
addictif.
Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès —
Romain Puertolas — Albin Michel. Une enquête sur la disparition la plus célèbre
des 10 dernières années en France, où l’auteur se met en scène. La rencontre du
true crime, de l’humour et de la logique. Comment dit-on page turner
en français?
Ordures ! Journal d’un vidangeur — Simon
Paré-Poupart — Lux éditeur. Un essai/témoignage sur le quotidien d’un éboueur à
Montréal. Ça remet les ordures en place.
Cabane — Abel Quentin — L’Observatoire. L’auteur imagine ce que seraient devenus les quatre auteurs du rapport Meadows
du Club de Rome, publié en 1972, qui nous alertait déjà sur la catastrophe
environnementale à venir. Un roman très fouillé qui se transforme en enquête, à
la recherche de ces scientifiques transposés. Parfois drôle, souvent
inquiétant, toujours éveillé.
Les guerriers de l’hiver — Olivier Norek —
Michel Lafon. Roman de la guerre méconnue entre la Russie et la Finlande en
1939. Où l’armée de Staline se casse les dents sur une armée de paysans
déterminés et maîtres de leur hiver. Simo, un tireur de pointe, va semer la
mort et la terreur dans les rangs russes, et devenir une légende.
Baignades — Andrée A. Michaud — Québec Amérique
— Je finis par le meilleur. Un grand roman noir qui flirte avec l’horreur, mais
pas que. Deux parties qui nous agrippent pour ne jamais nous lâcher. On
retrouve l’écriture somptueuse de Bondrée, mais un brin plus fluide. La
vie de famille, la logique qui pousse au crime… Bref, j’ai adoré.
Pendant que j’y suis :
Meilleur documentaire : La Bataille
de Saint-Léonard de Félix rose, sur la lutte pour la langue française
dans les années 60 à Montréal. J’adore cette époque du Québec.
Meilleur film : Emilia Perez de
Jacques Audiard. Je l’ai vu au petit cinéma Moderne sur le boulevard
Saint-Laurent et je souhaitais que ça ne s’arrête jamais. Je l’ai revu une
semaine plus tard sur Netflix avec au moins autant de plaisir.
Meilleur concert : Gospeed you! Black
emperor au MTelus. Une première pour moi. Expérience fascinante et
jouissive, pour les yeux comme pour les oreilles.
Mention spéciale à la série SAMUEL sur
Arte. Du pur bonbon!