27 juin 2020

Ma ruelle sans nom

J'adore les ruelles montréalaises pour leur ambiance, leur ombre, leur vétusté. Surtout, je les considère comme de fabuleux terrains de jeu. J'aime aussi qu'elles ne portent pas de nom.
Je les ai souvent utilisées dans mes livres, en les idéalisant.
J'habite à la même adresse depuis 1999 et ma ruelle a donc servi de cadre pour plusieurs histoires.
Dans la série d'enquêtes Jérémie et Malie, le titre Avis de recherche se déroule dans ma ruelle, entre deux rues du Plateau Mont-Royal.
Illustration: Luc Melanson
Tout le monde dehors! se passe dans la même ruelle, mais en plein hiver.

La bataille d'eau finale des Héros de la canicule a lieu au même endroit, mais l'été. J'ai fourni mon repérage à l'illustrateur Cyril Doisneau.

Avec la pandémie en cours, ma ruelle ressemble vraiment à mes livres. Elle est pleine de cris et de rires. Une bande de six garçons y jouent à une extrémité à des aventures sans fin. Les nombreuses cachettes créées par les travaux dans les cours permettent des poursuites que je suis chaque fois que j'y passe en vélo.
Illustration: Cyril Doisneau
Des parents ont même construit un petit chemin de ronde derrière leur clôture et la réalité rejoint ma fiction.
Ailleurs aussi, les riverains ont pris le contrôle de ces terrains libres. C'est un vrai plaisir que de s'y promener entouré de petits vélos, de jeux d'échec géants, de paniers de baskets et de jardins improvisés.
La Covid 19 aura eu ça de bon: rendre les ruelles aux enfants et leur permettre de jouer derrière chez eux en sécurité avec leurs ami.e.s.






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