Hier matin, j'ai lu cet article intéressant dans Slate, sur
la nouvelle tendance en littérature pour adolescents: la dystopie.
Ce mot est inconnu dans
Antidote et sur le
Grand dictionnaire terminologique de l'OQLF. Heureusement, il y a Wikipédia pour nous donner la réponse: «Une
dystopie — ou
contre-utopie — est un récit de fiction peignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur et contre l'avènement de laquelle l'auteur entend mettre en garde le lecteur. »
Les exemples cités sont éloquents:
1984, Le meilleur des mondes, Farenheit 451...
Originaires des USA, la série
Hunger games pour ados est un énorme succès planétaire qui décrit un monde où l'on organise des jeux mortels pour survivre.
En lisant l'article, j'ai eu soudain une révélation: j'ai déjà écrit une dystopie sans le savoir. Mon roman pour adolescents intitulé
Les voleurs d'espoir, publié en 2001 à La courte échelle, décrit un Québec couvert à l'année par le verglas, vivant sous un régime autoritaire et souffrant d'un problème terrible. À 14 ans, Hugo, mon héros, est le plus jeune des Québécois. Aucun enfant n'est né depuis sa naissance. Las de porter le fardeau du benjamin, il décide de mener son enquête en visitant le réso où il se déplace virtuellement.
Aux dernière nouvelles, ce livre s'est vendu à 2461 exemplaires. Il a déjà été à l'étude dans quelques écoles secondaires.
J'étais fier de ma trouvaille de ce monde manipulé où un génocide lent était en action.
En 2006, le superbe film
Children of men d'Alfonso Cuaron exploite le même filon d'une planète où les femmes sont toutes devenues stériles. À sa sortie, j'ai découvert que le scénario était une adaptation du roman
Les fils de l'homme de
P.D. James, publié en 1993.
Et moi qui pensais être original!
Hormis l'idée de base, les deux histoires sont complètement différentes. Mon héros est un adolescent rebelle qui ira de surprise en surprise jusqu'à découvrir pourquoi et comment les Québécoises n'accouchent plus. Il y est question d'indépendance, de langue française, de l'hiver et d'un certain accent...
Hier soir, en visite à la succursale
Renaud-Bray à côté de chez moi, je jette, comme d'habitude, un coup d'oeil sur la table des nouveautés en littérature jeunesse. Et qu'y vois-je? Quatre exemplaires des
Voleurs d'espoir au milieu des piles de best-sellers.
Je me demande encore ce qu'ils font là.
J'ai toujours voulu écrire une suite aux
Voleurs d'espoir. Après 2024, j'aimerais aller visiter 2034. Un jour, peut-être...