09 octobre 2014

C'était La courte échelle


Jai publié mon premier livre en 1999 : un roman noir pour adultes intitulé Accidents de parcours. Je me souviens comme si cétait hier du message sur mon répondeur : on me demandait de rappeler La courte échelle. Jai sauté de joie devant mes collègues de lagence de pub où je travaillais.
Ensuite, je nai jamais cessé de publier avec cette maison dédition montréalaise. Au total : dix romans jeunesse, six romans adulte et deux recueils de nouvelles. Cette semaine devait paraître Les voleurs du soir, qui conclue ma trilogie SF. Javais hâte. Jai travaillé fort sur ce roman de 45 000 mots. Il allait être mon 19e titre à cette enseigne. Ce nest pas rien.
Et puis, les mauvaises prévisions se sont révélées exactes. Mercredi, mon roman La Fonction apparaissait avec dautres à la une du Devoir, accompagné de ce triste titre : La courte échelle tombe de haut. On apprenait dans larticle que tous les employés avaient été licenciés. Léditrice Hélène Derome restait seule à la barre du bateau en perdition.
Nous nen savons pas plus. LUNEQ est sur le cas. Les auteurs sont aux abois. Les rumeurs enflent. Les courriels sactivent. La résistance sorganise.
Que sauverons-nous du naufrage? Les droits dauteur que nous navons pas encore touchés? Le droit de se faire republier ailleurs? Rien? Une partie de cela ?
Il restera une certaine amertume. Un désenchantement.
Pourquoi cette faillite? Tout le milieu de lédition savait que La courte échelle tirait la patte depuis un bout de temps. Des problèmes récents avec deux distributeurs qui ont tiré la plogue sans prévenir ont sûrement accéléré le problème. Mais lon ne sait jamais tout et les temps sont durs pour le livre.
Pour ma part, même si jai publié ailleurs – je sors un album en novembre avec La pastèque – La courte échelle était mon repère, ma base. Jaimais travailler avec ses éditrices, en littérature jeunesse comme en adulte. Je my sentais bien entouré, compris, apprécié. En quinze ans, jy ai grandi.
Il y aura – il y a déjà – une vie après La courte échelle. Mais jaurais préféré ne pas écrire ce billet.

6 commentaires:

  1. Je n'ai jamais publié à La Courte échelle, mais comme écrivain, je ne peux m'empêcher de frisonner en pensant à la disparition de cet éditeur. Comme bien des gens de ma génération (j'ai 35 ans), j'ai grandit avec les livres de cet éditeur. Et, au-delà du trou immense dans le domaine éditorial québécois, il y a les auteurs, ces éternels oubliés. Je comprends qu'ils doivent se poser bien des questions en ce moment et vivre de l'incertitude... Je te souhaite, ainsi qu'à tes collègues de La Courte échelle, une résolution la moins douloureuse possible...

    RépondreSupprimer
  2. Une auteure prise dans le même bateau que vous me disait que la même chose lui est arrivé l'an passé avec un autre éditeur et que les auteurs n'ont jamais vu leurs sous car ils n'étaient pas des «créanciers prioritaires».

    Y'en aura pas de facile! ;-)

    RépondreSupprimer
  3. On ne rêve plus. Les nouvelles sont plus précises: http://www.ledevoir.com/culture/livres/421347/la-courte-echelle-mise-en-vente

    RépondreSupprimer
  4. Au sujet des droits d'auteur, difficile de comprendre que l'UNEQ n'ait pas vu venir le coup !!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est difficile, mais il semble que ce soit la 1ère fois que le cas se présente. Tous les contrats en cours sont donc à réviser....

      Supprimer