Voici le communiqué émis par l'UNEQ, concernant la demande de la CSDM sur les antécédents judiciaires des écrivains participant au programme La Culture à l'école, dont je fais partie.
LES BALLONS BLANCS
Scénario XXX
Montréal, le 30 novembre 2009. L’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) dénonce l’obligation faite aux écrivains et aux artistes du programme « La culture à l’école » de montrer patte blanche dans les institutions d’enseignement de la Commission scolaire de Montréal, en procédant à une vérification de leurs antécédents judiciaires. Le président de l’UNEQ, Stanley Péan, a rédigé le scénario qui suit...
La télé américaine présentait récemment une nouvelle version de la série britannique Le Prisonnier. Sans doute vous rappelez-vous l’originale, génial amalgame de Kafka, Orwell et Carroll, avec en vedette le regretté Patrick McGoohan dans le rôle du Numéro 6, un ex-espion qui, au lendemain de sa démission des services secrets de Sa Majesté, se voit incarcéré dans un Village surréaliste où les gens portent un numéro au lieu d’un nom et où on ne peut distinguer les geôliers des détenus, une sorte de paisible colonie de vacances, au périmètre gardé par d’énormes ballons blancs et rugissants. De la nouvelle production, ultra-léchée mais décevante, j’ai retenu un échange entre le Numéro 6 et le Numéro 909, chargé de surveiller leurs concitoyens pour le compte des autorités. « Au fond, tout le monde est coupable, Numéro 6 », d’affirmer candidement son interlocuteur. « Il nous suffit juste de déterminer de quel crime exactement. »
J’ai repensé à ce propos kafkaïen en méditant sur l’obligation désormais faite aux écrivains et aux artistes du programme « La culture à l’école » de montrer patte blanche avant d’entrer dans les institutions d’enseignement. Selon un avis publié par la Commission scolaire de Montréal, tout individu, contractuel inclus, oeuvrant auprès d’élèves mineurs ou se trouvant en contact régulier avec eux devra fournir avant embauche un document de vérification de ses antécédents judiciaires, en s’adressant exclusivement à l’une des quatre firmes retenues par la Commission, et ce au coût de 80 $. Il s’agirait, conformément au souhait du gouvernement du Québec, d’établir « si le demandeur [en l’occurrence, l’écrivain ou l’artiste invité] aurait été condamné ou mis en accusation pour une infraction criminelle ou pénale, de [vérifier] également s'il a déjà fait preuve d'un comportement faisant craindre pour la sécurité physique ou morale des personnes sous sa responsabilité ».
Soyons clairs : nous parlons de présentations d’une durée d’environ une heure, au cours desquelles les écrivains et les artistes ne sont jamais laissés seuls avec les jeunes, puisque au moins un professeur titulaire est tenu d’y assister.
Alors que redoute-t-on au juste?
Certes, nul n’est contre la vertu. Nous sommes pleinement conscients de la nécessité de protéger nos enfants contre les prédateurs sexuels en cette ère où la pédophilie passe, dans certains cercles, pour l’expression du nec plus ultra de la sensibilité esthétique. Il nous apparaît cependant inacceptable, dans notre système judiciaire qui repose sur la présomption d’innocence, que l’on contraigne des individus à prouver qu’ils ne sont pas coupables de crimes dont on n’ose les accuser formellement.
Il faudra un jour en arriver à aborder le sujet de la pédophilie sans sombrer dans la banalisation et sans non plus enfourcher le destrier des défenseurs puritains de la morale publique. En attendant, nous nous insurgeons contre l’idée que l’on fasse porter le fardeau de la preuve à des écrivains et à des artistes pourtant inscrits dans un programme relevant de l’État, qu’on les ostracise avec une forme inédite de la présomption de culpabilité. Si vraiment quelques fonctionnaires en croisade estiment les jeunes en danger, qu’on instaure un formulaire de plus par lequel les écrivains et les artistes consentent à ce que le ministère de l’Éducation et le ministère de la Culture se chargent conjointement de confirmer qu’ils ont été « approuvés judiciairement ».
Ou alors qu’on équipe nos écoles d’énormes ballons blancs, capables de détecter le degré de culpabilité de ceux qui y entrent…
Plusieurs auteurs s'y oppossent...
03 décembre 2009
01 décembre 2009
Le Discours sur la tombe de l'idiot

Je n’avais jamais entendu parler de ce roman publié en France par les éditions José Corti. Il vient de gagner le prix du Gouverneur Général dans la catégorie romans et cela a piqué ma curiosité.
Au Salon du livre de Montréal, le 4e de couverture m’a accroché.
Ça commence ainsi: « Scandalisés par l'idiot du village, le maire de Chester et son adjoint conspirent sa mort. Un matin de printemps, les deux hommes l'enlèvent et vont le jeter dans un puits. Or, au bout de trois jours, l'idiot se remet à crier du fond de sa fosse.
«Un village comme ici c'est pas une place pour les intrigues», mettent en garde les habitants de Chester. Dès les premières pages du Discours sur la tombe de l'idiot, le lecteur connaît tous les éléments du crime qui vient troubler ce village sans histoire. L'intrigue policière ainsi jugulée, le roman repose principalement sur le génie de l'accusation et du leurre, c'est-à-dire sur les efforts déployés par le maire afin de désigner un coupable et ce, tout en s'assurant le silence de son complice qui menace de s'effondrer sous le poids du remords...»
Cela suffit pour me donner envie de l’acheter, de le lire. La culpabilité est l’un des thèmes de mon prochain roman.
Dans Le Discours sur la tombe de l’idiot, on ne sait pas où l’action se situe : un village nommé Chester, sans plus de précision. Les descriptions et l’écriture font penser à la campagne française, mais quelques rares éléments québécois surgissent dans les dialogues : comme une piastre. Ce n’est pas important.
Il y a cette utilisation du plus-que-parfait, qui repousse le récit dans le passé. Qui lui donne son souffle, son amplitude.
La vie à la campagne est bien rendue : les villageois s’observent et redoutent les étrangers, les ragots. Les personnages sont tous au rendez-vous : le maire, la pute, l’ouvrier agricole, le paysan, l’aubergiste, le curé, le berger, le laitier et l’idiot. Bien sûr, ce n’est pas un roman policier, cela en emprunte plus l’ambiance que la technique. Mais il y a meurtres, suspects, police et hypothèses. Il y a surtout un climat, une grande maitrise de la langue et un découpage savant, plein d’ellipses, qui donne le ton. Une réussite, donc, par une jeune auteure, Julie Mazzieri, qui signe là son premier roman.
30 novembre 2009
Mon théâtre

Lorsque j'écris un roman, je n'assiste jamais en direct à l'effet qu'il produit sur mes lecteurs. J'en ai parfois des commentaires, des critiques à posteriori.
Mardi 24 novembre, c'était la première des Contes Urbains à La Licorne. Anonyme au milieu d'une salle pleine, j'ai assisté pour la première fois de ma vie à l'interprétation publique d'un texte que j'avais écrit.
Lorsque Francesca Barcenas a commencé Noël Bio: «Les traditions, il faut pas plaisanter avec ça. C'est utile...», j'étais très ému. Ensuite, j'ai assisté, bouche bée, aux réactions du public à qui l'on contait mon histoire. Ils on ri, ils ont commenté, ils ont applaudi. J'étais aux anges.
À ce stade-ci, la comédienne et le metteur en conte Yvan Bienvenue se sont appropriés Noël Bio. Il m'échappe et c'est tant mieux.
Je suis revenu à la représentation de samedi et c'était encore différent. Francesca prend une assurance qui impressionne.
L'expérience me ravit. C'est sûr que j'y reviendrai.
La Chronique de Rebecca Makonnen sur Radio-Canada.
25 novembre 2009
7 morceaux qui tournent sur ma console
À l'invitation de DJ Duclock, qui nous présente ses 7 morceaux qui tournent sur ma console, voici à mon tour les 7 morceaux qui tournent sur ma platine Yamaha à plateau tournant.
1 – Flume, de Bon Iver
sur l’album For Emma, Forever ago
Trop beau, non ?
2 – Le secret des banquises, de Baschung
sur l’album Bleu Pétrole
À cause de «J’ai des doutes...»
3 – Close to Paradise, de Patrick Watson
sur l’album Close to Paradise
De la bonne musique fabriquée au Québec
4 - Présence humaine, de Michel Houellebecq
sur l’album Présence humaine (2000)
«Nous marchons dans la ville, nous croisons des regards et ceci définit notre présence humaine. Dans la calme absolu de la fin de semaine, nous marchons lentement aux abords de la gare...» Avec la musique de Burgalat.
5 – Ex fan des sixties, par Stereo Total
sur l’album Monokini (1997)
Soyons joyeux et superficiels.
6 – In the cold, cold, night, par The White Stripes
sur l’album Elephant
Le titre dit tout, l'hiver s'en vient.
7 – La java martienne, par Les Trois Horaces
sur l’abum Boris Vian J’suis snob
Parce qu’on la chante en ce moment avec ma chorale La Horde Vocale.
Qui voudra s'y coller, maintenant?
Vous écoutez quoi, vous, ces temps-ci?
1 – Flume, de Bon Iver
sur l’album For Emma, Forever ago
Trop beau, non ?
2 – Le secret des banquises, de Baschung
sur l’album Bleu Pétrole
À cause de «J’ai des doutes...»
3 – Close to Paradise, de Patrick Watson
sur l’album Close to Paradise
De la bonne musique fabriquée au Québec
4 - Présence humaine, de Michel Houellebecq
sur l’album Présence humaine (2000)
«Nous marchons dans la ville, nous croisons des regards et ceci définit notre présence humaine. Dans la calme absolu de la fin de semaine, nous marchons lentement aux abords de la gare...» Avec la musique de Burgalat.
5 – Ex fan des sixties, par Stereo Total
sur l’album Monokini (1997)
Soyons joyeux et superficiels.
6 – In the cold, cold, night, par The White Stripes
sur l’album Elephant
Le titre dit tout, l'hiver s'en vient.
7 – La java martienne, par Les Trois Horaces
sur l’abum Boris Vian J’suis snob
Parce qu’on la chante en ce moment avec ma chorale La Horde Vocale.
Qui voudra s'y coller, maintenant?
Vous écoutez quoi, vous, ces temps-ci?
22 novembre 2009
Noël bio à La Licorne

L’histoire commence en décembre 2008 : j’assiste pour la 2e fois de ma vie à une représentation des Contes urbains à La Licorne. Sept comédiens racontent sept contes de Noël, méchants, durs, sombres et parfois drôles. Des récits noirs comme je les affectionne, directs et crus. J’adore le spectacle et je rêve moi aussi d’écrire une de ces fameuses histoires. Pire : j’ai trouvé mon idée avant de ressortir du théâtre. Et je ne veux pas que ça se passe chez des pauvres.
Deuxième acte en avril 2009. Je suis en résidence d’auteur pour un mois à Bordeaux. On me questionne sur mon projet d’écriture. Ce sera un conte de Noël noir. Je m’y mets aussitôt mon arrivée. J’écris à voix haute, je parle à mon ordinateur. Est-ce trop littéraire ? Pas assez oral ? Trop dégueulasse ?
Résultat : Noël bio, que j’envoie aussitôt à Yvan Bienvenue, maître d’oeuvre des Contes urbains depuis quinze ans.
Coup de fil et bond de joie en octobre : je serai de la programmation 2009. La comédienne sera Francesca Barcenas. C’est ma première incursion dans le monde du théâtre. Autre monde, autre écriture, même si je reste dans mon univers de prédilection.
Répétitions, enchaînement, technique, générale... la première est mardi 24 novembre.
Noël bio, c’est une histoire de bien pensants qui dérapent. Il y est question de bouffe holistique et de chien soumis, d’un réveillon végétarien et d’une tempête de neige. Je ne peux pas en dire plus. Disons que ça ne finit pas forcément bien.
Vingt représentations du 24 octobre au 19 décembre (sauf les 2 et 16 décembre pour Noël Bio)
Textes : Jean-Philippe Baril-Guérard, Yvan Bienvenue, Simon Boulerice, Fabien Cloutier, Justin Laramée et André Marois
Mise en contes : Yvan Bienvenue
Avec Francesca Barcenas, Jean-Philippe Baril-Guérard, Paul-Patrick Charbonneau, Dave Jenniss, Julie Carrier-Prévost, Caroline Tanguay et Guy Vaillancourt
Musique : EKOTONES (Éric Asswad et Charles Imbeau)
À lire : l’article d’André Ducharme sur le site de L’Actualité.
Un autre sur Cyberpresse.
19 novembre 2009
Les Allergiks à la télévision
Non, Les Allergiks ne sont pas adaptés en feuilleton télévisé (pas encore). Mais je voulais signaler ce beau reportage de l'émission Voir de Télé-Québec sur les héros littéraires des adolescents. Vous m'y verrez à l'oeuvre, de même qu'India Desjardins et Élaine Turgeon.
Cliquez sur voir.telequebec.tv
Émission du mercredi 18 novembre, section reportage.
Cliquez sur voir.telequebec.tv
Émission du mercredi 18 novembre, section reportage.
17 novembre 2009
Comment on meurt

Sitôt acheté, sitôt lue, cette jolie plaquette signée Émile Zola et ré-éditée par les éditions du Sonneur. Il s’agit d’un recueil de cinq textes en 76 pages. Cinq morts sont racontées : celles d’un comte illustre, d’une vieille bourgeoise, d’une commerçante fatiguée, d’un fils d’ouvrier et d’un paysan usé. Zola décrit avec précision et tendresse l’agonie, les réactions des proches, les adieux, les funérailles, la mise en terre. Il y est question de fatalité, de douleur, d’argent bien souvent. C’est admirable de lire comment on meurt différemment selon sa classe sociale au 19e siècle. Je ne pense pas que cela ait tant changé.
14 novembre 2009
Où trouver un livre?
Il arrive fréquemment qu'on me demande où l'on peut trouver mes livres. Chaque fois, les bras m'en tombent.
- Euh... une librairie, peut-être? Ou une bibliothèque? Vous savez, ces endroits où l'on peut acheter ou emprunter des bouquins...
- Ah oui, c'est vrai... Hin hin hin.
Les gens lisent de moins en moins, c'est un fait. Surtout, ils fréquentent peu les librairies.
Faut-il alors blâmer Renaud-Bray qui ouvre des mini-succursales dans les supermarchés IGA? Je ne pense pas. Allons vers les lecteurs, s'ils ne veulent plus venir à nous. Dans le même ordre idée, l'idée de La courte échelle de distribuer les livres de la collection Epizzod dans les dépanneurs Couche-Tard me semblait judicieuse. Les ados les visitent bien plus que leur librairie. On peut difficilement lutter contre ça. Et ça n'ôte rien au rôle essentiel joué par les libraires.
- Euh... une librairie, peut-être? Ou une bibliothèque? Vous savez, ces endroits où l'on peut acheter ou emprunter des bouquins...
- Ah oui, c'est vrai... Hin hin hin.
Les gens lisent de moins en moins, c'est un fait. Surtout, ils fréquentent peu les librairies.
Faut-il alors blâmer Renaud-Bray qui ouvre des mini-succursales dans les supermarchés IGA? Je ne pense pas. Allons vers les lecteurs, s'ils ne veulent plus venir à nous. Dans le même ordre idée, l'idée de La courte échelle de distribuer les livres de la collection Epizzod dans les dépanneurs Couche-Tard me semblait judicieuse. Les ados les visitent bien plus que leur librairie. On peut difficilement lutter contre ça. Et ça n'ôte rien au rôle essentiel joué par les libraires.
13 novembre 2009
L'Indic

Reçu ce matin par la poste: L'indic, Noir Magazine. En direct de Nantes, ce quadrimenstruel édité par l'association Fondu Au Noir est une mine d'articles et de critiques. Le sujet de ce numéro 4: sport et polar. Au menu: R.J. Ellory, Stéphane Beauverger, Thierry Marignac, John King, Richard Price, enquêtes et crimes en tout genre. On y cite même un certain André Marois, page 17. Allez comprendre...
12 novembre 2009
Les Allergiks en coffrets
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