22 avril 2010

Critiques à lire

Ça n'arrête pas et c'est tant mieux:
Sur l'excellent blogue Carnets Noirs, Morgane présente ainsi SA PROPRE MORT: «Avec une écriture simple et incisive, André Marois construit un récit où la tension se maintient jusqu’au bout. En nous égrenant indices après indices, il installe une atmosphère angoissante et un malaise presque palpable. En ne gardant qu’une simple lettre de l’alphabet pour nommer les ennemis de Clara, il les déshumanise et en même temps les rend plus inquiétants car ils pourraient être n’importe qui.»
Lire à ce propos le point de vue de Norbert Spehner dans le dernier Alibis, qui critique ce parti-pris.

Sur le blogue Les doigts sales, Clément LAberge propose cette activité avec mon roman: «Si j'étais prof de quatrième ou de cinquième secondaire, ou au cégep, — ou si j'avais des enfants un peu plus âgés — je pense que je le ferais lire à mes étudiants et je planifierais ensuite quelques heures de discussion.
Une discussion qui serait certainement très animée... et pas toujours très confortable.»
J'encourage évidemment cette idée...

17 avril 2010

Ne lisez pas cette critique


Photo: Marie-Reine Mattera

Si vous n’avez pas encore lu SA PROPRE MORT, ne lisez surtout pas la critique que Christian Desmeules y consacre dans Le Devoir du samedi 17 avril 2010. Non pas qu’elle soit mauvaise, mais le journaliste y dévoile deux éléments clés du roman. Ce qui est complètement contraire à la logique d’un roman policier. Tous les journalistes et les blogueurs qui ont parlé de mon dernier livre ont joué le jeu, tournant autour du pot, ne dévoilant surtout pas les «punchs». Question de logique. Sinon, à quoi bon créer un suspense ?

Les écrivains sont toujours en attente de critiques, mais pas de coups bas.

Celle-ci se termine mieux qu’elle ne commence : « André Marois, connu entre autres pour Les effets sont secondaires, paru en 2003, construit le roman efficace d'une vengeance froide et calculée. La finale y est plutôt saisissante.» Heureusement que M. Desmeules n’a pas non plus raconté la fin.


Lisez plutôt la critique de Norbert Spehner dans le numéro 34 d’Alibis. Un texte sans complaisance, mais juste et constructif. J'aime beaucoup «un dénouement tragique et maroisement machiavélique!»

16 avril 2010

Le roman policier au Québec

Norbert Spehner, grand spécialiste du polar, vous propose son «Guide du roman policier au Québec», qu'il présente ainsi:
Peu connu en dehors des frontières de la Belle province (et trop souvent snobé par les amateurs locaux !), le roman policier québécois mérite pourtant d'être découvert. Pour ces premiers pas, en terra ingognita: une bibliographie commentée d'une cinquantaine de titres, un bref article historique et quelques pistes de recherche...


Deux de mes romans s’y retrouvent :

Accidents de parcours, Montréal, la Courte échelle, 1999, 160 pages. Réédité en 2006.

Tout commence par un simple échange de maisons. Deux couples, l’un de Montréal et l’autre d’un petit village breton, choisissent ce moyen fort innocent de se loger outre-mer. Toutefois, des coïncidences douteuses brouilleront le ciel bleu de leur voyage. Des transformations inquiétantes surviennent et les vacances dégénèrent vite en une succession de drames angoissants. Terreur et confusion s’installent. Mais, qui tire les ficelles de ces improbables accidents de parcours ? Dans ce roman où quatre voix et cinq personnages nous entraînent petit à petit vers le pire, chaque pièce du jeu est bien en place. Un suspense déroutant qui vous laissera sans voix !


Sa propre mort, Montréal, La Courte échelle, 2010, 272 pages.

Il y a quatre ans, Clara a tout quitté pour s’exiler à Paris. Elle étudie maintenant à la Sorbonne et travaille comme serveuse dans un café. Elle tente en vain de s’étourdir et d’oublier l’événement qui a provoqué sa fuite. Lorsque son frère lui rend visite dans son appartement du premier arrondissement, le barrage cède. La douleur et la haine se réveillent en elle. Elle doit apaiser ce mal qui la ronge. Ceux qui l’ont humiliée paieront pour leurs actes ignobles. Elle décide alors de revenir à Montréal.


Vous pouvez aussi consulter la liste des auteurs de La filière québécoise.



12 avril 2010

Ça va mal


L'auteur de polars Lalie Walker est attaquée en justice pour avoir situé l'action de son roman Au malheur des dames, dans le Marché Saint-Pierre. On lui réclame deux millions d'euros de dommages et intérêts pour «diffamation, injure et préjudice pour atteinte à l'image.»

L'auteur Bob Garcia a été condamné à payer 50 000 euros à la société Moulinsart, pour avoir écrit cinq petites études tintinophiles tirées à 500 exemplaires et destinées à « faire mieux connaître Tintin auprès du plus jeune public ».

La compagnie aurifère Barrick Gold veut empêcher la maison d’édition Talon Books Ltd., de Vancouver, de publier le manuscrit Imperial Canada Inc. : Legal Haven of Choice for the World’s Mining Industries. La mise en demeure a réussi, puisque la publication a été annullée.

Pas du tout rassurant pour notre liberté d'expression.
Je devrais déplacer l'action de mon prochain roman dans un monde imaginaire peuplé de zombies et de vampires...

07 avril 2010

Chroniques nominées

Magazines Québec a dévoilé la liste des nominations de ses Grand Prix 2010. J'ai le plaisir d'en faire partie, dans la catégorie "Chronique d'humeur, billet", pour trois chroniques parues dans Infopresse en 2009: Blogue alors! (mai), Le Jésus du web (octobre) et Vous êtes prévenus (décembre).
J'ai gagné le Grand Prix dans la même catégorie en 2008, alors me retrouver là à nouveau est extrêmement gratifiant. J'y suis en compétition avec Pierre Frisko (Esquisses) et Steve Proulx (Trente).
La cérémonie de remise des Prix se tiendra début mai (date à confirmer).

02 avril 2010

Encore des critiques!

J'avoue que je ne m'en lasse pas...

Dans le magazine Le Libraire et sur le site du même nom, une critique de Caroline Larouche, libraire chez Les Bouquinistes:
«... Un roman original empreint de suspense tout au long. On le lit d’une traite tellement il nous captive, de la première à la dernière page. À découvrir absolument!»

Sur le site français Duclock, réservoir culturel, une lecture signée par Caroline:
«... Les passages un peu sanglants plairont aux amateurs de sensations fortes, mais à mon sens le roman réussit surtout une fin assez terrible qui redonne du poids à l’ensemble...»

Enfin, sur Culture-Hebdo:
« Elle s’appelle Clara. Jadis elle a été agressée sexuellement. Et cela l’a stigmatisée à jamais. Exilée à Paris pour faire le vide, son retour au Québec sonne l’heure de la vengeance. Vous allez voir par quel moyen radical elle va se faire justice. Brrr!!! C’est à André Marois que l’on doit ce drame de mœurs. Comme une bonne majorité de femmes au Québec ont été victimes d’agressions sexuelles, il trouvera sans doute chez elles un vaste lectorat captif. C’est mené rondement avec aucun temps mort.»

(On aurait tort de se plaindre.)



29 mars 2010

Cachette-branding


Illustration: Alain Pilon
À l'heure de Twitter et de Facebook, des blogues d'auteurs et des bandes-annonces de livres, que penser d'un écrivain qui refuserait toute publicité et resterait terré chez lui, loin des journalistes et des médias sociaux?
Un début de réponse dans ma dernière chronique dans le magazine Infopresse d'avril 2010.
Voici le lien pour le lire gratos.
(J'adore cette illustration d'Alain Pilon. Pas vous?)

26 mars 2010

Cash crash

En septembre 2009, je signais une chronique dans Infopresse, intitulée Zone d'inconfort, où j'imaginais une agence de publicité qui proposait un crash d'avion à son client pour faire parler de lui.
Aujourd'hui, je découvre le joli coup monté par l'agence Bos pour son client Canal D: un faux bimoteur écrasé devant le centre Bell. Ce qui est stimulant, c'est de voir que les médias réagissent vraiment à fond à cette installation, comme je l'avais moi aussi prévu.
J'en parle maintenant, car j'ai écrit le mois dernier une version plus élaborée de ma chronique de 2009, sous la forme d'une nouvelle intitulée Cache crash. Il ne faudrait quand même pas qu'on pense que je me suis inspiré de cette pub pour Canal D.

23 mars 2010

Encore des critiques

Concernant SA PROPRE MORT, une longue critique dithyrambique (rien de moins) sur le blogue Polar, noir et blanc, sous la plume de Richard Migneault.
Extrait: «Sa propre mort est un texte fort, puissant et dérangeant; on en sort chaviré et ému. Et nous le devons à un auteur de talent qui réussit à ébranler l’adulte dans ses romans noirs et charmer le jeune dans ses polars jeunesse. De plus, grâce à son contenu culturel, le lecteur dévore un roman accessible mais riche de référents littéraires. Plus particulièrement, j’ai été enchanté par l’intelligente utilisation de La Chute d’Albert Camus. Un petit plaisir de lecture pour lecteurs avisés!»

Lina Lessard de la librairie Les Bouquinistes (Chicoutimi) donne son point de vue dans une annonce des librairies indépendantes: «Si vous ouvrez ce livre, impossible de le refermer.»

Dimanche 21 mars, j'ai participé à l'émission radio Vous m'en lirez tant sur Radio-Canada, qu'on peut réécouter là.

22 mars 2010

Noeuds et dénouements


D’Annie Proulx, je ne connaissais que les nouvelles du recueil Les pieds dans la boue, dont la célèbre Brokeback Mountain. Des histoires que j’avais qualifiées de «âpres, authentiques et superbes».

Publié sous le titre The Fishing News en 1993, Nœuds et dénouements a gagné le prix Pulitzer et le National Book Award. Avec ce roman, le souffle prend le dessus. On suit le parcours hors norme de Quoyle quittant New York pour reprendre sa vie à zéro, après le décès de son épouse volage. Direction : Terre Neuve, la terre de ses ancêtres.

Il s’installe à Port-Crachin avec ses des deux filles et sa tante, travaille au journal local : l’Eider Cancaneur.

L’écriture d’Annie Proulx est un ravissement. Froide et précise, surprenante, elliptique, riche. Le ton est direct, le vocabulaire est pointu.

On découvre la vie de ce petit bout de pays sauvage. La description des lieux, de l'océan hostile et des habitants est saisissante. Là-bas, le vent est qualifié d’abominable. Les gens du coin sont pêcheurs de morues et chasseurs de phoques. Certains tricotent. Quand ils font la fête, ça dégénère gravement. La nature les attend au tournant.

On pense parfois lire une histoire qui se déroulerait au début du XXe siècle, mais non, nous sommes à la fin du siècle, en 1991-92. C’est moderne, car les rapports humains n’ont pas changé depuis mille ans. Encore une fois, ce sont eux qui fascinent chez la romancière américaine.

Une lecture forte, avec un suspense subtil, des chapitres qui s’ouvrent sur la description d’un nœud marin. Le roman s’achève ainsi : «Il arrive que l’on attrape un crabe avec l’ombre d’une main, que l’on retienne le vent du soir avec un bout de ficelle noué. Et il se peut parfois qu’un amour existe sans chagrin ni souffrance.»

Annie Proulx affirmait que «Il faut avoir vécu avant d’écrire.» Elle a publié son premier livre à 53 ans. Bien fait d'attendre.