Je serai très présent cette année au Salon du Livre de Montréal, auprès de sept éditeurs différents, pour 16 séances de signatures, une animation et plus encore!
Ce sera du mercredi 20 au dimanche 24 novembre 2019.
Horaire complet en cliquant ici.
J'espère bien vous voir...
13 novembre 2019
Mon Salon du Livre de Montréal 2019
Publié par
André Marois
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Bayard Canada,
courte échelle,
Éditions Isatis,
Fonfon,
Héliotrope,
Leméac,
Somme toute
30 septembre 2019
La saison des prix 2019
J'ai été triplement honoré, puisque Moi, c'est Tantale et À une minute près se retrouvent dans la catégorie 12-17 ans.
Ainsi que Les Héros de la canicule chez les 6-11 ans.
C'est extrêmement encourageant de se voir ainsi apprécié par les libraires.
C'est aussi rassurant de constater qu'un roman de science-fiction, un album documentaire et un roman graphique se retrouvent à cette place. Merci à ces trois éditeurs différents.
Les finalistes seront dévoilés lors de la 5e édition du Week-end Petite enfance qui aura lieu du 16 au 20 novembre 2019. Les 8 lauréat.e.s seront couronné.e.s à la fin du mois de février à la suite d’un vote électronique de tous les libraires de la province.
De son côté, en plus de cette sélection au Prix des Libraires, Moi c'est Tantale se retrouve aussi finaliste des prix suivants:
- Prix Hubert-Reeves 2019
- Prix TD 2019
- Prix Alvine-Bélisle 2019
- Prix Roberval (France) 2019
En ces temps plus qu'incertains côté environnement, le thématique de notre livre est d'actualité.
... Mais c'est quand même assez incroyable.
Publié par
André Marois
19 septembre 2019
La mairesse m'a écrit !
On avait envoyé Les Héros de la Canicule à Valérie Plante, la mairesse de Montréal, et elle m'a gentiment adressé cette lettre qui prouve qu'elle a bien lu notre livre. Ça fait plaisir. Merci madame Plante!
Depuis sa parution, beaucoup de belles critiques et réactions:
- Dans Le Devoir, Marie Fradette nous donne 4 étoiles. À lire ici.
- Le blogue Les Petits Pois Lisent Tout ont aussi bien apprécié. À lire là.
- Le site TPLMoms nous recommande sa lecture. En lien ici.
- Dans la revue Les Libraires, Sophie Gagnon-Roberge trouve que «C’est une lecture qui donne des idées pour survivre à l’été indien qui approche, mais qui fait aussi durer l’été, ses fous rires et ses idées folles encore un peu.» en lien là et en version papier dans toutes les librairies indépendantes.
- Dans Le Soleil, Vicky Sanfaçon de la librairie Pantoute parle d'un «roman graphique plein d'inventivité et d'humour». Encore 4 étoiles, à découvrir là.
- À l'émission Dessine-moi un été sur Radio-Canada, Evelyne Charuest est très enthousiaste. On l'écoute ici.
- À l'émission Salut Bonjour sur TVA, Chrystine Brouillet évoque «une histoire amusante, pleine d’humour, de vivacité, de petits détails qui nous font sourire tout comme les illustrations si expressives.» On la regarde ici.
- Sur les ondes de Radio-Canada, émission le 15-18, Katerine Verebely partage son coup de coeur. On l'écoute là.
C'est beaucoup et c'est formidable. Merci à tou.te.s!
Depuis sa parution, beaucoup de belles critiques et réactions:
- Dans Le Devoir, Marie Fradette nous donne 4 étoiles. À lire ici.
- Le blogue Les Petits Pois Lisent Tout ont aussi bien apprécié. À lire là.
- Le site TPLMoms nous recommande sa lecture. En lien ici.
- Dans la revue Les Libraires, Sophie Gagnon-Roberge trouve que «C’est une lecture qui donne des idées pour survivre à l’été indien qui approche, mais qui fait aussi durer l’été, ses fous rires et ses idées folles encore un peu.» en lien là et en version papier dans toutes les librairies indépendantes.
- Dans Le Soleil, Vicky Sanfaçon de la librairie Pantoute parle d'un «roman graphique plein d'inventivité et d'humour». Encore 4 étoiles, à découvrir là.
- À l'émission Dessine-moi un été sur Radio-Canada, Evelyne Charuest est très enthousiaste. On l'écoute ici.
- À l'émission Salut Bonjour sur TVA, Chrystine Brouillet évoque «une histoire amusante, pleine d’humour, de vivacité, de petits détails qui nous font sourire tout comme les illustrations si expressives.» On la regarde ici.
- Sur les ondes de Radio-Canada, émission le 15-18, Katerine Verebely partage son coup de coeur. On l'écoute là.
C'est beaucoup et c'est formidable. Merci à tou.te.s!
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André Marois
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courte échelle,
Les héros de la canicule
19 août 2019
Défense de courir
Défense de courir est
publié chez Bayard Canada, dans la collection OSER LIRE qui s’adresse à des
lecteurs dont le français n’est pas la langue maternelle.
«Elle fournit un nouveau choix aux jeunes qui éprouvent de la difficulté à entrer dans la lecture, en proposant de courts romans écrits par des auteurs de talent, qui figurent parmi les plus appréciés dans le paysage littéraire québécois.
Chaque ouvrage se présente tête-bêche.
Du côté OSER : une version courte et adaptée qui introduit le roman et donne au lecteur l’envie de découvrir la suite dans sa version originale.
Du côté LIRE : la version originale et complète.»
«Elle fournit un nouveau choix aux jeunes qui éprouvent de la difficulté à entrer dans la lecture, en proposant de courts romans écrits par des auteurs de talent, qui figurent parmi les plus appréciés dans le paysage littéraire québécois.
Chaque ouvrage se présente tête-bêche.
Du côté OSER : une version courte et adaptée qui introduit le roman et donne au lecteur l’envie de découvrir la suite dans sa version originale.
Du côté LIRE : la version originale et complète.»
Il s’agit donc d’une nouvelle de 45 pages
avec, en plus, sa version simplifiée.
Voici de quoi il s’agit :
Une jeune Française en vacances dans le sud
de la Colombie-Britannique traverse par erreur la frontière entre le Canada et
les États-Unis. Elle est aussitôt interceptée par des policiers américains et
conduite dans une prison de Tacoma. Elle en sortira après 16 jours de détention
au cours desquels sa rencontre avec Juanita, une Mexicaine de son âge, marquera
à jamais sa perception des immigrants clandestins.
L’histoire
racontée dans Défense de courir est librement inspirée de la mésaventure arrivée à Cedella Roman en juin 2018.
Publié par
André Marois
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Bayard Canada,
Défense de courir,
Écrits,
Oser lire
29 juillet 2019
Les héros de la canicule
Il fait chaud. Vraiment trop chaud ! Et
la piscine est fermée à cause de l’orage. Étienne doit établir rapidement un
plan anti-canicule pour éviter que ses amis et lui ne fondent sur l’asphalte…

La mère du jeune Étienne en pleine action m’a fait aussitôt penser à une photo de ma mère en 1995, lors d’une mémorable bataille d’eau dans son jardin en Touraine. La similitude entre les deux postures avec le boyau d’arrosage est troublante.
Heureusement, il ne manque pas d’idées
farfelues pour garder tout le monde au frais.
Une histoire rafraîchissante et
amusante à lire en toute saison !
Les Héros de la Canicule sera en librairie le 7 août 2019.
Les illustrations sont signées Cyril Doisneau.
«Devant la piscine, il n’y avait plus que nous. Les nuages s’éloignaient, le
soleil a recommencé à nous chauffer, mais je savais que la piscine resterait
fermée « par sécurité »
— On fait quoi maintenant pour ne plus transpirer? a demandé Rafael en essuyant ses lunettes.
— On pourrait aller dans une pharmacie, a suggéré Alexander. Il y a l’air conditionné.
— C’est plate, regarder les boîtes de médicaments. Je propose plutôt de manger une crème glacée au Patio, a répondu Zakaria le gourmand.»
— On fait quoi maintenant pour ne plus transpirer? a demandé Rafael en essuyant ses lunettes.
— On pourrait aller dans une pharmacie, a suggéré Alexander. Il y a l’air conditionné.
— C’est plate, regarder les boîtes de médicaments. Je propose plutôt de manger une crème glacée au Patio, a répondu Zakaria le gourmand.»
Pour la petite histoire, Les
Héros de la canicule est dédicacé à ma maman, «La reine des batailles d’eau.»
En découvrant les dessins de Cyril Doisneau, je suis tombé en arrêt devant
celui de la bataille en page 77.

La mère du jeune Étienne en pleine action m’a fait aussitôt penser à une photo de ma mère en 1995, lors d’une mémorable bataille d’eau dans son jardin en Touraine. La similitude entre les deux postures avec le boyau d’arrosage est troublante.
Cyril Doisneau a aussi dessiné mon portrait pour le livre. (Il faut le lire
jusqu’au bout pour comprendre ma nudité.)
Le mot de la fin à Yvonne:
Le mot de la fin à Yvonne:
#canicule
#toutlemondetoutnu
#crèmeglacée
#batailledeau
#AndréMarois
#lacourteéchelle
#CyrilDoisneau
Publié par
André Marois
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Écrits,
Les héros de la canicule,
Livre jeunesse
12 juillet 2019
Journal de ma francophonie #14 – Montréal + Ventabren (Provence)
Jeudi 1er
juin 2017 – Montréal + Ventabren (France)
Ce journal ne veut pas finir.
J’ai reçu une réponse de mes correspondants français, concernant la
francophonie. Je la recopie ici:
«LA FRANCOPHONIE
Au début, nous n’étions pas
intéressés par ce sujet. Pour tout vous dire, en fait nous ne savions pas de
quoi il s’agissait. Ce n’est pas dans nos programmes à l’école et nous n’en
parlons pas à la maison. Alors nous avons fait des recherches et cela nous a
passionnés.
Grâce à vous nous avons
découvert un nouveau mot et ce que ça représente.
Maintenant nous trouvons que
c’est très important.
Pouvoir échanger avec les autres
pays sur tous les continents. Pouvoir aider à développer les écoles et à
respecter l’environnement. Faire des rencontres à travers les livres, la
musique, la danse, le sport.
Nous sommes fiers de partager
nos valeurs.
« Liberté, égalité et fraternité »
C’est toute la richesse de notre
langue et de notre culture et nous n’en avions même pas conscience. Maintenant
c’est promis nous fêterons la francophonie.
Nous aimons la
francophonie.
D’ailleurs, sans le savoir, nous
avons participé à la francophonie. Tout au long de l’année, nous avons réalisé
une correspondance avec des écoliers burkinabés. Ils habitent à Tanlili, un
village de la brousse au nord de Ouagadougou. Village où notre maîtresse met en
place des parrainages pour aider les jeunes dans leurs études. Leurs lettres
étaient très belles. On a découvert leur façon de vivre et ce n’est pas facile.
Ils étaient très contents de recevoir nos dessins et nos jeux. Nous attendons
avec impatience leurs réponses.
Nous sommes contents de les
voir heureux.»
Cette réponse me ravit. Ils ont découvert la francophonie,
alors qu’elle n’est pas au programme. Ils y ont même participé sans le savoir!
Prendre conscience d’un mouvement permet sûrement d’y
contribuer avec encore plus d’efficacité et de foi.
Ma correspondance avec la classe de Mme Adville, à Ventabren, se
conclut d’autant mieux que j’apprends aujourd’hui que notre Voleur des Sandwichs a remporté le Prix des Incorruptibles, en France, avec 49 309 voix sur 110 672 votes.
Soit environ 45 % de votants qui nous ont choisis. C’est formidable.
La littérature
jeunesse québécoise aussi populaire en France, c’est une autre preuve de la
vitalité de cette fameuse francophonie, non ?
Publié par
André Marois
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Journal de ma francophonie,
La Pastèque,
Les,
Voleur de sandwichs
10 juillet 2019
Journal de ma francophonie #13 – Mandeville + école élémentaire Rawdon
23 mai 2017 – Mandeville – en guise de conclusion
Ma
virée francophone s’achève. Qu’en reste-t-il ?
En
relisant mon introduction, je la trouve bien ambitieuse. «Notre langue est-elle menacée ou a-t-elle
encore de beaux jours devant elle?» Bien sûr, je n’ai pas trouvé la réponse à
ma question, mais j’en ai découvert des éléments qui m’ont étonné, voire
encouragé. En Ontario comme au Yukon, les acteurs de la francophonie — les
militant.es devrais-je dire — se donnent les moyens de faire vivre la langue.
Ils savent que cela passe par l’éducation et ils se battent pour ça. Ils sont
aidés, subventionnés. Leur détermination est inébranlable. Ils luttent pour la
survie de leur culture, pour que leurs petits-enfants parlent la même langue
qu’eux. Le combat sera-t-il victorieux ? On a le droit d’être pessimiste,
tant que le fait anglophone domine, gagne du terrain. Mais en visitant
Whitehorse où les classes d’immersion se multiplient, où les francophones du
monde entier rappliquent et s’installent, j’ai senti l’espoir renaitre. Bien
sûr, le français reste isolé, dans son coin, à 5500 km de Montréal, à 2000 km
d’Edmonton.
Au
Québec, on se sent moins menacés, mais on reste sur nos gardes. La question
linguistique est sur beaucoup de lèvres. La lutte demeure politique, acharnée,
essentielle.
En
Suisse comme en France, on en dans la culture avant toute chose. La notion de
francophonie reste abstraite, elle n’intéresse que moyennement.
Au-delà
des statistiques plates, je retiens surtout de mon formidable périple, une incroyable
énergie, un plaisir à lire et à écrire en français. J’ai rencontré des
enseignant.e.s, des organisateurs et des bibliothécaires passionnants, à
l’énergie communicative. J’ai souvent été ému par un progrès, un accent, un
nouveau mot appris ou partagé. Qui a dit que c’est dans les petits combats qu’on
gagne les grandes victoires ? Sûrement pas Napoléon. Tant qu’il y aura des
Danielle Bonneau, des Sandra Saint-Laurent, des Eugenia Doval, des Violaine
Boels, des Philippe Porée-Kurrer et tant d’autres, les jeunes lecteurs et
lectrices auront des livres francophones à se mettre sous les lunettes, des
histoires à écrire, des écrivains à rencontrer.
Alors,
oui, le français est une langue bien vivante, au Québec et ailleurs. Mais le
moindre relâchement entraînera son recul.
En
attendant, je range mes valises. J’ai donné tous mes livres lors de mes
tournées. Je suis de retour au chalet, où je passerai l’été à écrire.
Pendant que je conclus ce texte, un courriel entre dans ma boîte. Je viens de recevoir le PDF du recueil des textes écrits à Verner et North Bay. Un vrai livre, mis en page, illustré, révisé. Les écrivains en herbe vont ainsi pouvoir trouver leur lectorat francophone. Ils garderont aussi une trace de leur écriture, une fierté. Tout est dans tout.
Pendant que je conclus ce texte, un courriel entre dans ma boîte. Je viens de recevoir le PDF du recueil des textes écrits à Verner et North Bay. Un vrai livre, mis en page, illustré, révisé. Les écrivains en herbe vont ainsi pouvoir trouver leur lectorat francophone. Ils garderont aussi une trace de leur écriture, une fierté. Tout est dans tout.

Jeudi 25 mai
2017 – École élémentaire Rawdon
Ultimes animations dans une
école primaire anglophone dans la région de Lanaudière. C’est une visite
tardive dans la saison, mais le Community Development Technician m’a
expliqué qu’il y avait eu un «surplus
de fonds avec le programme Culture à l'École». Voilà qui est étonnant, en plus
de rencontrer des classes d’un Community
Learning Center. Juste
avant d’arriver, un énorme trou a englouti la route, à deux pas de
ma destination. Les pluies abondantes des derniers mois en seraient
responsables. Faut-il y voir là une métaphore de l’état de notre langue au
Québec ? Serons-nous bientôt à notre tour avalé par un gigantesque
glissement de terrain linguistique ?
À ma grande surprise, je
débarque dans une école publique appartenant à la commission scolaire
Sir-Wilfrid-Laurier (Sir Wilfrid Laurier
school board).
Dans mon esprit d’habitant du Plateau Mont-Royal, les
anglophones se tiennent juste à l’ouest de Montréal et en Estrie. Dans les
couloirs, des panneaux présentent des travaux effectués à partir de mes livres.
Les classes sont visiblement très bien préparées – on sait qui je suis et ce
que j’ai écrit.
Je rencontre des élèves de 4e, 5e et 6e
années qui sont tous parfaitement bilingues, s’expriment avec aisance en
français, certains avec un vocabulaire très soigné. Ça se passe plutôt bien. Et
la même question revient, posée à l’envers: où trouver mes livres ?
J’explique le piège des ressemblances entre librairie et library. La plus proche se trouve à Joliette, à 45 km de là.
La professeure m’explique qu’ils n’y vont jamais, d’autant moins qu’il s’agit
d’une librairie francophone…
Je repars en effectuant un grand
détour pour éviter le glissement de terrain. J’ai la francophonie qui me sourit
aujourd’hui.

À suivre : un dernier épisode franco-français
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08 juillet 2019
Journal de ma francophonie #12 – Ventabren (France) + Festival des arbres (Toronto)
Je ne suis pas en France, mais
je tiens une correspondance avec une classe de primaire dans le cadre du prix Les Incorruptibles, auquel participe Le Voleur de sandwichs. Ils me posent
des questions à distance, auxquelles je réponds. Les premières demandes étaient
classiques: pourquoi j’écris, depuis quand…
Aujourd’hui, ils me demandent si
tout le monde parle français au Canada. Je mesure la distance qui nous sépare.
Je leur explique nos deux langues officielles et le statut particulier du
Québec. Je leur demande si, eux, se sentent francophones. Je suis curieux de
leur réponse.
Mercredi 17 mai
– Festival des arbres – Toronto
Je suis invité, comme une
quinzaine d’autres auteurs au Festival des arbres organisé par l’Association des bibliothèques de
l’Ontario (ABO). Notre album Aux
toilettes y est finaliste pour le prix Peuplier qui sera remis demain avec
deux autres. C’est ma première visite pour cette manifestation et je suis
impressionné par les moyens mis en place: avion, hôtel…
Mireille
Messier, seule auteur torontoise francophone en lice, a organisé un souper avec
les auteur.e.s – les femmes sont très largement majoritaires. Nous venons
surtout du Québec, mais aussi des maritimes, de la Saskatchewan et de l’Ontario.
La francophonie canadienne est réunie dans la capitale ontarienne. Nous nous
retrouvons donc avec plaisir au restaurant Le Papillon. L’ambiance est bonne,
nous sommes heureux de nous connaître, de nous découvrir, d’échanger.
On jase
du métier, des éditeurs, des rencontres dans les écoles. Les écrivains jeunesse
font beaucoup d’animations. Nos expériences semblent similaires. Une
bibliothécaire à notre table – Eugenia Doval – nous parle de son travail, des
moyens à sa disposition. Nous comparons avec l’état lamentable des
bibliothèques en milieu scolaire au Québec, de l’absence de moyens et de
bibliothécaires. Comment donner le goût de lire à des élèves qui n’ont accès
qu’à des bibliothèques désertes, froides, poussiéreuses, inanimées ? On
rêve de cloner Eugenia.
Elle
nous partage ses expériences, nous explique l’importance capitale de lire des
histoires aux enfants, quel que soit leur âge. L’idée de faire lire des livres
aux plus jeunes par les plus âgés me semble excellente.
Le
souper est stimulant, joyeux. On rentre à pied jusqu’à l’hôtel. Je discute avec
Jacques Goldstyn. Il me raconte son prochain livre. C’est un bon moment.
Une
soirée stimulante et constructive au cœur de la grande cité anglophone.
Jeudi 18 mai – Festival des arbres – Toronto
Je
finis mon journal en beauté, car Aux
Toilettes a remporté le Prix Peuplier. L’organisation de la journée est
impeccable, avec près de 2000 jeunes francophones venus célébrer le livre en
français. La veille, ils étaient 5000 anglophones pour The Forest of Reading.
Cet évènement est mis en place par l’Association des Bibliothèques d’Ontario
(OLA) depuis 2012 à travers toute la province.
La
différence d’achalandage entre les deux volets est en fait un bonne nouvelle,
car la version franco a doublé depuis l’an passé. À l’origine, le festival
n’existait qu’en anglais. Le Festival des arbres est une véritable fête conçue
pour et par les enfants. Ceux-ci sont impliqués à chaque étape: conférence,
dédicaces, remises de prix, dessins des prix, présentation des auteurs sur
scène. On sent la volonté de célébrer les écrivains et les illustrateurs. Mes
collègues et moi, nous nous sentons comme des rock-stars — applaudis,
félicités, photographiés. Les files s’allongent pour nous demander des
autographes et des selfies. On rêve debout, là.
Ce
festival grossit chaque année et le volet francophone est impressionnant. Il
n’existe rien de comparable au Québec, où le livre jeunesse est célébré à
travers une série d’évènements de moindre envergure: Prix des libraires
jeunesse, Livromagie, Festival TD… La comparaison est inutile, il faut surtout
retenir l’action conjuguée des bibliothèques publiques et scolaires, avec un
travail énorme, passionné et intelligent effectué par ces dernières. Les jeunes
doivent lire au moins trois des dix livres finalistes pour pouvoir voter dans
une catégorie. Et ça marche ! Ils viennent me voir et me parlent spontanément
d’Aux Toilettes pour me donner leurs
commentaires. Les professeurs sont enthousiastes. La lecture devient plaisir et
la langue s’apprend dans la joie. On jase et on lit beaucoup en français à Toronto. Il y
a donc de l’espoir.
À suivre...
06 juillet 2019
Journal de ma francophonie #11 – Whitehorse (Yukon)
Lundi 1er mai 2017 – École Holy Family — Whitehorse, Yukon.
Je
commence aujourd’hui une semaine d’ateliers dans les écoles primaires et
secondaires francophones de Whitehorse. C’est ma première visite en territoire
du Yukon, qui est, après le Québec et le Nouveau-Brunswick, le 3e
territoire ou province pour le nombre de francophones. Bien sûr, la population
globale de 38 000 habitants relativise le nombre de locuteurs de la langue
de Miron, mais ça reste un fait notable.
La
communauté francophone est très active: un hebdomadaire, L’Aurore boréale et Ici Yukon
pour Radio-Canada qui diffuse des émissions en français.
Ce
matin, à 5h, réveil brutal causé par un tremblement de terre. Ça recommence à
trembler à 7h30. Le centre-ville reste coupé d’électricité pendant 90 minutes.
On est peu de choses, dans toutes les langues.
L’école
Holy Family est anglophone avec un programme de français intensif. Je rencontre
des classes de 5e, 6e et 7e années. Les élèves
ont lu Le Voleur de sandwichs en
classe, ou plutôt, c’est leur enseignante qui leur a lu. Leur compréhension de
mon accent et de mes expressions n’est pas aisée. La professeure reformule
souvent mes questions comme mes réponses aux leurs. Ça demande de l’attention
et beaucoup d’énergie.
Danielle Bonneau, agente des partenariats culturels,
Programmes de français, au Département de l’Éducation du Yukon, coordonne toute
ma semaine. Elle est Québécoise, vit ici avec son mari Jean-Marc et leurs deux
fils depuis 2002. Ils adorent la vie yukonnaise. Ils sont chez eux à
Whitehorse, très impliqués et actifs. Elle m’explique que mon intervention dans
cette école est importante, car elle permet de mettre des élèves qui apprennent
le français avec un écrivain qui l’écrit. Même s’ils me comprennent mal, ils me
comprennent quand même. C’est ainsi que la francophonie survit, voire se
développe. Ce qui semble le cas en ville. D’après cet article du Devoir [1]datant
du 24 juillet 2013, «Plus il y a de services en français
donc, plus la communauté francophone du Yukon grandit et compte de nouveaux
arrivants. En 2011, 4,8 % de la population du Yukon disait avoir le
français comme langue maternelle. Au total, 4510 personnes parlent français,
soit 13 % de la population yukonnaise. « Le Yukon a donc le plus fort
pourcentage de francophones et de personnes qui peuvent soutenir une
conversation en français dans l’ensemble de la francophonie minoritaire
canadienne après le Nouveau-Brunswick », constate Nancy Power, directrice des
communications de l’Association franco-yukonnaise.»
Au café Baked
sur Main street, où j’écris ces lignes, ça parle beaucoup en français. Je suis
à 5500 km de Montréal et cette vitalité me surprend autant qu’elle me
ravit.
Je lis l’essai La langue affranchie, se raccommoder avec
l’évolution linguistique de la même Anne-Marie Beaudoin-Bégin citée
précédemment. Son discours me plaît, car elle y défend un français vivant,
créatif, moderne. C’est pour elle la seule issue pour le protéger face à
l’anglais. Pour ne pas écœurer les jeunes avec le mauvais français et ses
fautes, on devrait se permettre plus de folie, de liberté. Cessons de nous
accrocher à une langue figée et trop compliquée. Osons autant que les
anglophones le font.
La lire à Whitehorse est un vrai
paradoxe. Nous ne sommes vraiment pas ici dans la même problématique québécoise.
On trouve ici des Français, des Marocains, des Québécois, des Manitobains…

Mardi 2 mai
2017 – Club de lecture Les p’tits yeux pointus – Whitehorse
Apprenant ma venue en ville par
l’hebdomadaire francophone, Sandra St-Laurent m’a invité à participer à son
club de lecture pour tout petits. Après une grosse journée de sept animations à
l’école Émily Tremblay, je me retrouve à la bibliothèque de Whitehorse. Il y a
là six mamans et une douzaine d’enfants entre quatre et huit ans. Ils ont lu Aux toilettes ou Le voleur de sandwichs. Ils viennent surtout du Québec, mais une
mère est Belge. On fait un pique-nique et je lis mon album, puis on participe à
un jeu et je réponds aux questions des enfants.
C’est ce type d’activité qui donne
du tonus à la francophonie. Après le secondaire, ces enfants iront à
l’université à Vancouver, en anglais. En dehors de chez eux, toutes leurs
activités sont en anglais, sauf la piscine pour des raisons de sécurité. Sandra
nous explique qu’elle s’est battue pour ça. Son dynamisme est communicatif.
Elle travaille à l’association franco-yukonnaise, visiblement très active, et
participe à un autre club de lecture adulte, que je rencontrerai jeudi. Les
enfants échangent facilement avec leurs amis francophones, ils donnent leur
point de vue sur les livres. Je suis leur premier auteur rencontré en chair et
en os. Ils sont ravis, moi aussi.
Le français semble vivre un état
de grâce au Yukon.
Vendredi 5 mai
– école F.H. Collins – Whitehorse
Ma semaine yukonnaise s’achève
dans une école secondaire. Les élèves sont peu nombreux dans chaque groupe,
mais les échanges prennent de la hauteur. Après cette journée, nous faisons la
tournée des vernissages dans trois galeries, en compagnie d’enseignantes. La
réflexion de l’une d’elles me fait penser à d’autres situations que j’ai
connues. «Ici, tout est à deux heures d’avion ou deux jours de voiture.»
L’isolement reste la meilleure manière de se préserver de l’influence d’une
autre langue. Le même phénomène s’observe à Hearts et à Verner, en Ontario.
Pour vivre heureux, vivons cachés ? Ce n’est pas la solution, bien sûr,
mais le protectionnisme fonctionne à sa manière.
Ma venue m’a valu une pleine
page dans l’hebdomadaire francophone L’Aurore
Boréale et trois entrevues à Radio-Canada,
dont une en anglais. L’éloignement comme la rareté sont source
d’exposition.
Prochain épisode : la
France et Toronto…
[1] http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/383600/le-yukon-d-hier-et-d-aujourd-hui-une-etonnante-vitalite-francophone
04 juillet 2019
Journal de ma francophonie #10 – École Selwyn House (Westmount) + collège Durocher + Bibliothèque de L’Île Bizard
Jeudi 13 avril 2017 – École primaire Selwyn House
– Westmount
On m’a invité pour lire la fin du Voleur de sandwichs devant toute l’école réunie dans la cafétéria.
De ma maternelle à la 6e année, ils arrivent en rang et en silence,
polis. Ils s’assoient par terre. Je me lance, plus impressionné qu’eux/elles.
Après la lecture, les questions. Selwyn House est une école anglophone, mais
ils parlent tous le français. Mon intervention s’inscrit dans le cadre du
Franco Party.
À la réception, je ramasse le journal SHS Weekly, qui titre: Pourquoi
la semaine de la francophonie ? Bonne question. À l’intérieur, les
réponses sont intéressantes. «Pour partager notre amour pour la culture
francophone» écrit Mme Arsenault, enseignante de français. Un peu plus
loin, un article signé Kyle Hassig nous présente Les avantages de la langue française. Tout d’abord, les jobs:
«Savoir le français peut amener d’innombrables nouvelles offres de compagnies
françaises en recherche d’employés.» Ensuite, la culture: «C’est la langue universelle de la danse, de l’architecture, et de
la cuisine. Pour ceux qui veulent se lancer dans les arts, savoir parler
français est un atout sans prix.» Enfin, le tourisme: «Connaître la langue
française a la capacité de rendre les voyages dans des pays francophones bien
plus agréables.»
J’apprends, je note. L’enseignant qui m’a invité m’explique qu’il a
réussi à convaincre toute l’école à lire notre livre grâce à l’existence de la
version américaine: The sandwich Thief.
Sans elle, je n’aurais pas pu me prendre pour une vedette de la littérature,
micro en main pendant une heure, devant 250 jeunes Anglos en uniforme.
Mardi 18 avril 2017 – Collège Durocher –
Saint-Lambert
Je viens de finir ma 5e journée dans ce collège. À raison
de trois animations par jour, c’est trop pour moi. En rentrant, j’écoute Radio-Canada. C’est justement le moment
de la capsule linguistique de Guy Bertrand. Aujourd’hui, il est question des
termes nettoyeur, teinturier et pressing. Le «premier conseiller linguistique à
Radio-Canada» explique les différents usages en France et au Québec, pour
conclure que nettoyeur est un
«régionalisme de bon aloi». En arrivant chez moi, je vérifie la définition de
cette expression dans mon dictionnaire Antidote. «De bon aloi: Qui est
accepté, qui est permis, qui convient.» On tolère donc ici ce régionalisme, alors qu’on ne définit pas
teinturier comme un archaïsme de France.

Mardi 25 avril 2017 –
Bibliothèque de L’Île Bizard
Je donne une animation dans le cadre du
festival Metropolis Bleu. Ce matin, je rencontre des élèves de 2e
année de primaire. L’un d’eux me pose une question qui revient souvent:
— Où est-ce qu’on peut trouver vos
livres ?
La majorité des enfants n’a jamais été
dans une librairie. Ils ne fréquentent souvent des bibliothèques que lorsque
leur prof les y emmène. D’où viennent les livres ? Est-ce que je peux leur
en vendre moi-même ? Non.
Comme d’habitude, j’explique donc simplement
au garçon qu’il trouvera mes livres à la bibliothèque ou dans une librairie
proche de chez lui. Mais cette fois-ci, le travail sera plus ardu encore, parce
qu’il relève la main:
— C’est quoi une librairie ?
Léger découragement.
Prochaine étape : Whitehorse
(Yukon) !!!
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