Un roman de Jean-Bernard Pouy représente toujours,
pour moi, une garantie de plaisir de lecture. Pour Nus, le contexte est aussi original qu’intrigant. Un groupe d’anarchistes
décide d’organiser son «université d’été» dans un camp de nudistes. Ils sont
venus pour parler de choses sérieuses : le troc, le pouvoir, la
clandestinité, l’argent, la justice. Libertaires jusqu’au bout des ongles, ils
vivent avec détermination leurs convictions. On sent que Pouy connaît son sujet :
les références sont nombreuses, justes, inspirantes. Les «apoilistes» sont
aussi dans un milieu nouveau pour eux, déstabilisant. Il y est question de
sexe, de franchise, de pudeur.
Bien sûr, c’est un polar, il y a un meurtre
dès le début du livre. Et une enquête, comme un joli prétexte. On parle
beaucoup, on agit peu. On réfléchit intensément. On s’engueule pour mieux se
rabibocher. La galerie de personnages que Pouy dépeint est colorée, attachante.
Très franchouillarde aussi.
Bien sûr, il y a le style Pouy : fleuri,
généreux, imagé, inspiré tout au long des 129 pages. On parle aussi beaucoup de
bouffe et de vin blanc bien frais.
Le titre ne m’avait pas attiré à sa sortie en
2007. C’est bien la seule réserve que j’ai sur ce livre (avec la laideur de la couverture).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire