
Lorsqu’on écrit pour un public adolescent, la frontière est mince avec le lectorat adulte. J’avoue qu’elle est facile à franchir et que ce sont souvent les éditeurs qui la définissent.
Je citerais en exemple Hubert Mingarelli, un auteur que je vénère. Dans une lointaine entrevue donnée à Martine Laval du magazine Télérama, on apprenait que ses livres avaient d’abord été publiés dans des collections jeunesse, jusqu’à ce qu’on décide de basculer ses écrits vers les plus grands. Lui, il n’avait rien changé à son écriture. Je le cite : «C'était comme cela. Je n'ai pas protesté, j'attendais. Je continuais à écrire sans savoir pour qui - quelle collection, quel lecteur. Ecrire suffit.»
Pour ma part, je me souviens avoir écrit Tête de pioche, pour un public adolescent (les protagonistes de ce court roman sont mineurs), mais il a été publié aux éditions Les Allusifs pour tout le monde. Et c'est tant mieux!
À l’opposé, j’avais écrit La main dans le sac pour les adultes et La courte échelle l’a publié dans sa collection pour «jeunes adultes».
De même, j’ai découvert que mon recueil de nouvelles Du cyan plein les mains était très prisé dans les écoles secondaires. Allez comprendre...
D’autres auteurs se promènent ainsi à la frontière des âges : Marcus Malte, Robert Cormier (super À la brocante du cœur)...
Et que dire des adultes qui lisent Harry Potter ?
Et des jeunes qui dévorent Stephen King ou Patrick Sénécal?
Il faut des collections bien précises pour donner des repères, mais ensuite, les lecteurs font leur tri.
Je connais une lectrice des Allergiks qui a 10 ans et une autre qui en 45...