12 janvier 2009

Littérature jeunesse ou adulte?


Lorsqu’on écrit pour un public adolescent, la frontière est mince avec le lectorat adulte. J’avoue qu’elle est facile à franchir et que ce sont souvent les éditeurs qui la définissent.
Je citerais en exemple Hubert Mingarelli, un auteur que je vénère. Dans une lointaine entrevue donnée à Martine Laval du magazine Télérama, on apprenait que ses livres avaient d’abord été publiés dans des collections jeunesse, jusqu’à ce qu’on décide de basculer ses écrits vers les plus grands. Lui, il n’avait rien changé à son écriture. Je le cite : «C'était comme cela. Je n'ai pas protesté, j'attendais. Je continuais à écrire sans savoir pour qui - quelle collection, quel lecteur. Ecrire suffit.»

Pour ma part, je me souviens avoir écrit Tête de pioche, pour un public adolescent (les protagonistes de ce court roman sont mineurs), mais il a été publié aux éditions Les Allusifs pour tout le monde. Et c'est tant mieux!
À l’opposé, j’avais écrit La main dans le sac pour les adultes et La courte échelle l’a publié dans sa collection pour «jeunes adultes».
De même, j’ai découvert que mon recueil de nouvelles Du cyan plein les mains était très prisé dans les écoles secondaires. Allez comprendre...
D’autres auteurs se promènent ainsi à la frontière des âges : Marcus Malte, Robert Cormier (super À la brocante du cœur)...
Et que dire des adultes qui lisent Harry Potter ?
Et des jeunes qui dévorent Stephen King ou Patrick Sénécal?
Il faut des collections bien précises pour donner des repères, mais ensuite, les lecteurs font leur tri.
Je connais une lectrice des Allergiks qui a 10 ans et une autre qui en 45...

10 janvier 2009

Mes langues françaises


Lorsque j’ai publié mon premier roman – Accidents de parcours -, à Montréal en 1999, un journaliste m’avait qualifié d’«écrivain français installé au Québec». D’autres affichaient clairement leur retenue devant mon écriture «franchouillarde».
L’an passé, un autre journaliste m’a catalogué comme «écrivain québécois venant de France». J’ai changé de statut et j’en suis très fier.
Je travaille très fort sur cette langue française québécoise, justement. Je n’ai pas le choix : mes polars se déroulent à Montréal. Les descriptions peuvent conserver un caractère «français international» (et encore, pas toujours), mais pas les dialogues. Je m’applique, je m’informe, je réécris beaucoup. Surtout, on me relit et on m’aide à corriger mes fautes de Français de France.
Il existe plusieurs langues françaises, n’en déplaise à certains puristes. L’apport linguistique dont j’ai bénéficié depuis mon installation au Québec est une richesse. Je dois en profiter. Je veux métisser mon langage.
L’argot français cher à Audiard et à Frédéric Dard était une chouette variante, aujourd’hui désuète. Le joual en est encore une autre, elle aussi dépassée. Je reste surpris en lisant des romans québécois par leur utilisation frileuse des mots d’ici. Honte ? Académisme ? Hypocrisie ?
«En France, on dit des mensonges. Ici, on dit des menteries», m’avait expliqué ma fille de cinq ans. Elle avait compris la distinction : les mots changent, alors que le sens demeure le même.
Je revendique un français du Québec sans sous-titres.
Et vous, quel français écrivez-vous ?

05 janvier 2009

Le dernier Urbania


J'avais oublié de présenter la couverture du dernier Urbania.
Considérant que le prochain numéro portera sur le sexe, on peut s'attendre à tout...

03 janvier 2009

Bilan et perspectives

En 2008, je n'ai pas regardé le Bye-bye, pas visionné Les Ch'tis, ni lu le dernier roman de Marie Laberge. Je n'ai suivi aucune série à la télévision, ni aucune inconnue dans la rue. Je n'ai pas loué le DVD de Rambo 12. Je ne suis pas allé célébrer le 400e de Québec. Je n'ai aucunement l'impression d'avoir manqué quelque chose. Que voulez-vous, il faut faire des choix.
En 2008, j'ai beaucoup fréquenté la Grande Bibliothèque, un lieu qui m'inspire, où je passe des heures à lire et me documenter.
En 2008, j'ai lu Marcus Malte, René Girard, Jim Nisbet, Catherine Mavrikakis, Edouard H. Bond, Cormac McCarthy, Philip Roth, Arto Paasilinna, Evan Hunter, Ken Bruen et tant d'autres dont les noms m'échappent à cet instant.

En 2009, je cherche quelqu'un qui m'initierait à l'arbalète.

Le couperet tombe pour Westlake

Je viens d'apprendre la mort de Donald Westlake, écrivain américain de légende, mort à 75 ans. Je l'ai découvert avec un roman magistral, noir et génial: Le Couperet. L'histoire d'un chômeur qui décide de tout faire pour retrouver un emploi décent. Ce livre demeure un de mes modèles. Il résume tout ce que j'aime: la trajectoire implacable d'un homme ordinaire qui bascule dans une logique mortelle. Il a été porté à l'écran par Costa-Gavras. Je vous recommande le bouquin.
J'ai adoré ensuite Le Contrat, Smoke, Mort de Trouille, Billy the Kid, Adieu Shéhérazade... Westlake était apprécié pour son humour, genre pas si fréquent dans la littérature de mauvais genre qui se prend souvent bien au sérieux.
J'ai assisté à une entrevue qu'il a donnée au salon du livre de Montréal: le bonhomme était malicieux, généreux, sympathique. Et prolixe... Il avait dû prendre (entre autres) le pseudonyme de Richard Starck pour publier ses nombreux romans.
On en parle ici (Actu du noir), et là (rue 89), et encore là (les habits noirs).

23 décembre 2008

T'as vu mon blogue?


Ironique, ce titre? Mais non, c'est celui de l'épisode 5 des Allergiks.
Il y est question d'un blogue intitulé «Regardez mon corps».

Et pour ceux qui voudraient voir ma face, vous pouvez toujours cliquer sur epizzod.com.
J'y commente chaque nouvel épisode en vidéo, dans la section Les histoires / Les Allergiks.

22 décembre 2008

Cuisine littéraire

«Vous faites un plan avant d'écrire?» Ma réponse est normande: «des fois oui, des fois non». Lorsque j'écris une nouvelle, je ne prépare aucun plan. Je pars sur une idée, une phrase ou un personnage et je fonce. La chute s'impose d'elle-même, souvent vite, mais pas toujours.
Dans le cas d'un roman, j'ébauche un plan. C'est assez vague, mais avec des balises, une idée générale, une fin. Ensuite... L'écriture prend le dessus. Les personnages vivent leur propre vie, imposent leur trajectoire. La meilleure contrainte demeure évidemment la régularité: écrire chaque jour.
Vendredi, j'ai fini le premier jet de mon nouveau roman. C'est très brut, désordonné, incomplet, mal ficelé. Mais je voulais produire ce canevas. Il est près de moi, imprimé. Je vais le laisser reposer quelque temps. Je le reprendrai ensuite, pour tout retravailler, finaliser.
Entretemps, je travaille sur mon scénario de film. La Sodec a accepté la réécriture. Il s'agit de l'adaptation très libre de la nouvelle «Le tueur autodidacte» que j'avais publiée dans mon premier recueil : «38 morts dont 9 femmes».
Que du très noir...

17 décembre 2008

Best-seller

«Et ton livre, ça marche? T'en vends beaucoup?»
Question classique entendue des dizaines de fois. Comment savoir? Je recevrais mon rapport de vente dans un an. Là, je saurai combien de lecteurs se sont appropriés mon histoire. Ou non. En attendant, je guette les éventuelles critiques et, surtout, j'écris un nouveau livre.
Oui, l'écrivain a envie d'être lu. Ça motive et ça fait vivre. Mais à partir du moment où son bouquin se trouve sur les tablettes des libraires, il n'a plus qu'à croiser les doigts et à inventer une autre fiction. Ce que je fais en ce moment. Allez, j'y retourne.

10 décembre 2008

Atelier littéraire


Je reviens juste de trois jours passés à St-Évariste, dans la Beauce, pour animer des ateliers littéraires sur la nouvelle noire ou policière. La classe de secondaire 1 a travaillé sur un sujet d'actualité: les élections. Autant dire que Jean Charest, Pauline Marois et Mario Dumont se sont passablement entretués... La classe de secondaire 2 a planché sur un autre sujet du jour: la tempête de neige. Cette fois-ci, les souffleuses et autres chasse-neiges ont largement contribué à diminuer la population beauceronne. Mais au-delà de la jubilation macabre, il y a eu un vrai plaisir de travailler des textes, des intrigues, des chutes... Avec des trouvailles toujours surprenantes.
Bravo à leur professeur de français, Amélie Leclerc, qui m'avait invité et qui les motive si bien à lire et écrire.
Merci au programme Culture à l'école qui permet ces rencontres auteurs-élèves.
Mon recueil de nouvelles «Du cyan plein les mains», même s'il ne semble pas s'adresser à un public de cet âge, a une nouvelle fois servi de livre de travail. Avis aux intéressés...

06 décembre 2008

Bumper!


Le quatrième épisode des Allergiks est en vente libre!