16, 17 et 18 janvier 2017, École du
Plateau à Montréal
Je suis là trois jours pour animer des
ateliers d’écriture de nouvelles policières avec des jeunes de 6e
année de primaire. Je connais bien cette école située au milieu du parc La
Fontaine, car j’habite à cinq minutes de là en vélo et aussi parce que j’y suis
déjà venu faire des présentations. L’idée de ces ateliers est née de ma
dernière visite en 2016.
Après une courte introduction, je donne
aux élèves un thème sous forme d’incipit en lien avec la météo ou leur école:
«La tempête de neige venait juste de commencer…» par exemple. Ils écrivent en
groupes de deux ou trois. Ça démarre aussitôt. Ils sont enthousiastes. Tant
mieux, car ils n’ont que deux heures pour venir à bout de leur histoire. Très
vite, je me rends compte qu’ils sont très bons.
Avec une feuille de papier, un crayon à
mine et une gomme à effacer, ils écrivent vite et très bien. Leur vocabulaire
est excellent, sans recourir à un dictionnaire: «prendre la poudre
d’escampette», «filer à l’anglaise», «sur ces entrefaites»… C’est remarquable.
Les nouvelles dépassent mes attentes. Les groupes suivants seront à peine moins
bons, mais ça demeure un haut niveau.
Une professeure m’explique que les
classes sont organisées par type d’instruments, puisque nous sommes dans une
école avec un programme en musique. Il y a le piano, les vents et les cuivres.
Bien sûr, ça se retrouve dans leurs récits, où l’on parle de l’Alléluia de
Haendel, de l’opéra Carmen, de contrebassistes et les personnages se nomment
parfois M. Glockenspiel.
Sandra, l’enseignante de la classe avec
les joueurs de piano, m’explique que ceux-ci (en réalité trois garçons pour douze
filles) seraient les «meilleurs», car leur instrument implique un travail
solitaire, concentré. Les vents fonctionnent davantage en groupe discipliné,
l’intensité sonore de leurs instruments jouant sur leur énergie. Théorie
intéressante à creuser.
L’école du Plateau est publique, mais
les élèves sont sélectionnés pour y entrer, à partir de la 2e année.
Ainsi, bien sûr, le niveau s’en ressent. Malgré tout, voir ces enfants écrire
avec tant de plaisir et de talent, c’est rassurant sur l’avenir de notre
francophonie. Évidemment, pour en arriver là, ce sont de grands lecteurs.
L’épaisseur des bouquins sur leurs pupitres en témoigne.
20 et 21 janvier 2017, École secondaire
PGLO, Outremont.
Grosse semaine fatigante, mais intense
et gratifiante. Je rencontre cette fois des élèves de 2e secondaire,
qui ont lu mon polar pour adolescents: Où est Agota? Encore une fois, la qualité de l’enseignante Kathleen fait la
différence. Ils sont préparés et motivés. Les questions fusent. Certains ont
avoué à leur professeure que c’était la première fois qu’ils finissaient un
roman. J’ai la chair de poule en entendant ça. Je leur parle de mon parcours,
de mes échecs, de ma décision de quitter la publicité pour devenir écrivain à
plein temps, du roman policier, de ses règles et de ses difficultés. Le temps
file, encore une fois.
Après deux jours à leur étage, ils me
saluent tous dans le couloir et j’ai l’impression d’être une rock star. Quand
je leur parle d’une éventuelle série télévisée tirée du livre, leurs yeux
s’allument et les miens aussi en retour.
Le vendredi midi, je rencontre par
hasard Jean-Marc Piché, le réalisateur avec qui je travaille sur cette fameuse
adaptation. Je prends ça pour un bon signe. Je le raconte à la classe suivante.
Je reçois un courriel le soir même de Kathleen: «Un petit mot pour vous remercier de votre présence hier et aujourd’hui à
l’école PGLO. Les élèves étaient très heureux de faire votre
connaissance. Moi aussi… Nous souhaitons très fort que votre projet de suite
télévisée d’Agota se réalise. Il y a, à l’école, plusieurs téléspectateurs
potentiels qui attendront avec impatience la concrétisation de ce projet. Sans
pression.»
Que demander plus à la vie?
Je repars dimanche matin en
Ontario.
À suivre…
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