6 et 7 février
– North Bay et Verner
Mes 6es et dernières
visites se sont presque bien passées. À North Bay, les élèves ont corrigé selon
mes commentaires et ensuite, on a pris les temps de lire chaque nouvelle devant
toute la classe. Écoute attentive des 4 textes. Le temps file et j’ai à peine
le temps de leur demander si la francophonie est importante pour eux. Deux
réponses avant la cloche: «Oui, pour avoir un meilleur emploi», et «Oui, car je
ne parle pas anglais.» J’aurais aimé avoir le temps d’approfondir… Combien
parlent en français chez eux? La majorité, mais pas l’unanimité.
À Verner, le mauvais temps a
fait annuler le ramassage scolaire. Faute d’autobus, il n’y avait que trois
gars en classe. On a corrigé ensemble, mais ça manquait de motivation.
Heureusement que la professeure avait travaillé avec eux avant ma visite.
Au final, je repars avec 7
nouvelles qui vont de 750 à presque 2000 mots. L’étape de la correction aura
été la plus laborieuse. Les mini-tablettes n’ont pas aidé, mais pour des élèves
de 7e et 8e années, le niveau est loin d’être bon.
Pourtant, je suis sûr que mon
travail aura servi – très modestement.
Mercredi 22
février – école Jeanne-Mance — Montréal
Je viens dans ce collège pour
rencontrer une classe de secondaire 2 qui doit réaliser un projet de
cinéma, adapté de mon roman Où est Agota?
C’est ma première animation ici, alors que j’habite à 10 minutes. Lorsque nos
enfants étaient jeunes, Jeanne-Mance avait une réputation de collège tough, dans un quartier défavorisé. En conséquence,
un grand nombre de parents (dont je fais partie) a envoyé ses enfants dans des
collèges privés montréalais. Au Québec, le système mis en place depuis
longtemps fait en sorte qu’un tiers des élèves va suivre son secondaire au
privé. C’est dramatique pour le service public.
Ce jour-là, bêtement, je
m’attends à découvrir un groupe d’adolescents agités et c’est tout le contraire
qui se produit. Ils ont commencé à lire mon livre. Ils sont très attentifs,
posent plein de questions. Bref, une très chouette rencontre.
À la fin, il arrive se moment
magique qui parfois se produit. Un ou deux élèves attendent que les autres
soient partis pour venir me parler. C’est à cet instant privilégié qu’on
m’avoue être en train d’écrire des poèmes ou un roman, qu’on me demande des
trucs pointus. L’élève qui se présente me pose une question précise sur mon
livre, puis m’explique qu’il l’a lu d’une traite, en deux jours. Velours pour
l’auteur qui a mis deux ans et demi à écrire ce roman.
Je dois revenir en avril,
lorsqu’ils auront écrit deux scènes adaptées de mon histoire. J’ai très hâte de
découvrir ça.
Prochaine étape : la
Suisse !
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