28 janvier 2009

C'est quoi un blogueur?

Lu sur le site d’Infopresse : « Le blogueur David Haynes sera le conférencier d'honneur de la Journée-conférences Infopresse consacrée à l'affichage traditionnel et numérique, le 11 février prochain...»
Chaque fois, je me pose la même question : c’est quoi, un blogueur ? Un écrivain, je sais. Un journaliste aussi. Un scénariste ou un spécialiste d’une quelconque activité : céramique, affichage, polar, poésie, recyclage, déneigement, chauffeur de taxi... Je comprends. Que l’on tienne un blogue pour s’exprimer sur notre sujet de prédilection, pourquoi pas. Mais peut-on être simplement «blogueur» ? Il faut croire que oui.
Il y en a bien qui sont payés comme chroniqueurs ;)

24 janvier 2009

Un cadavre plein de trous


Ça y est, l'épisode 6 des Allergiks est arrivé chez Couche-Tard (et en librairies).
Il aura fallu attendre jusque là pour enfin rencontrer le premier cadavre de mon feuilleton. Celui-ci ressemble à une passoire...

21 janvier 2009

Poésie de frigo

Un jour lointain, une amie m’a offert des petits mots découpés et aimantés que j’ai laissés sur la porte de mon frigo. Depuis, j’y découvre des phrases que je n’ai pas écrites :
«sa langue docile et humide suce le gros lézard souple en mouvement autour et les fesses semblent vivre»
«regarde il est aveugle»
«mais le requin bête lèche une fille sur extase»
«mes pieds libres chassent l’asphalte sans fête»
«le ventre peut embrasser»
Certaine phrases évoluent, au gré des partys, comme celle-ci : «liquide saigne avec du rouge sale son odeur de bikini» est devenue «cœur de garçon saigne avec du rouge parce que le paradis du plaisir céleste».
Ou celle-ci : «crie oui car ma pâle rose céleste comme tourbillon je suis pourtant» est devenue : «crie oui car ma rose pâle chute».
Et dans un coin, tout seul, un seul mot : «virus».

20 janvier 2009

La cuture, c'est rentable


J'adore cette illustration d'Alain Pilon qui accompagne ma dernière chronique dans le magazine Infopresse de janvier-février 2009. Ce dessin me rappelle une de mes nouvelles: «Le poids des mots, le choc des reliures» où je décrivais une énorme bataille de livres dans une librairie Renaud-Bray. Un de mes vieux fantasmes...
Ici, les bouquins volent bas pour illustrer un texte intitulé «La culture, c'est rentable». J'y tente une comparaison entre la lecture de Millenium et celle du Journal de Montréal. La thèse que je tente de défendre est que si lire est enrichisssant, on ne devrait pas regarder à la dépense. À ce jeu-là, j'en connais plus d'un qui devrait être millionnaire.

17 janvier 2009

Autopromotion

Dimanche 18 janvier 2009, je serai à l'émission TV Pseudo-Radio de Radio-Canada, à 9 h 30, pour présenter Les Allergiks.
En après-midi, plus sérieux: je participe à l'émission radio «Vous m'en lirez tant», en compagnie de mon collègue d'Epizzod, Matthieu Simard.
Écoutez, pour voir :)

14 janvier 2009

Thrillers and bedtime stories

Je viens de découvrir cet article en anglais sur Les Allergiks, publié dans le quotidien anglais The Gazette du 13 décembre 2008.
La journaliste Michelle Lalonde y tient une chronique intitulée «For Kids, en français» dans le cahier livres du week-end. Elle y avait d'ailleurs déjà parlé de mon album Papy, sous le titre «These appeal more to adults».
Le sujet est bien développé et on ne peut pas dire que la littérature jeunesse reçoit une aussi bonne couverture dans les quotidiens francophones, exception notable du Devoir. Le manque de publicités (leurs coûts prohibitifs) expliquant cela.
Je serais curieux de connaître l’impact de cette chronique sur le lectorat anglais. Une chose est sûre : cela dénote une curiosité pour notre production que la communauté francophone n’a pas forcément pour l’édition anglophone.

Extrait en guise de velours : « The themes are modern - this one deals with eco-terrorism, for example - and the writing is fast-paced and edgy. The fact the adventures are set in Montreal only adds to the intrigue.»

12 janvier 2009

Littérature jeunesse ou adulte?


Lorsqu’on écrit pour un public adolescent, la frontière est mince avec le lectorat adulte. J’avoue qu’elle est facile à franchir et que ce sont souvent les éditeurs qui la définissent.
Je citerais en exemple Hubert Mingarelli, un auteur que je vénère. Dans une lointaine entrevue donnée à Martine Laval du magazine Télérama, on apprenait que ses livres avaient d’abord été publiés dans des collections jeunesse, jusqu’à ce qu’on décide de basculer ses écrits vers les plus grands. Lui, il n’avait rien changé à son écriture. Je le cite : «C'était comme cela. Je n'ai pas protesté, j'attendais. Je continuais à écrire sans savoir pour qui - quelle collection, quel lecteur. Ecrire suffit.»

Pour ma part, je me souviens avoir écrit Tête de pioche, pour un public adolescent (les protagonistes de ce court roman sont mineurs), mais il a été publié aux éditions Les Allusifs pour tout le monde. Et c'est tant mieux!
À l’opposé, j’avais écrit La main dans le sac pour les adultes et La courte échelle l’a publié dans sa collection pour «jeunes adultes».
De même, j’ai découvert que mon recueil de nouvelles Du cyan plein les mains était très prisé dans les écoles secondaires. Allez comprendre...
D’autres auteurs se promènent ainsi à la frontière des âges : Marcus Malte, Robert Cormier (super À la brocante du cœur)...
Et que dire des adultes qui lisent Harry Potter ?
Et des jeunes qui dévorent Stephen King ou Patrick Sénécal?
Il faut des collections bien précises pour donner des repères, mais ensuite, les lecteurs font leur tri.
Je connais une lectrice des Allergiks qui a 10 ans et une autre qui en 45...

10 janvier 2009

Mes langues françaises


Lorsque j’ai publié mon premier roman – Accidents de parcours -, à Montréal en 1999, un journaliste m’avait qualifié d’«écrivain français installé au Québec». D’autres affichaient clairement leur retenue devant mon écriture «franchouillarde».
L’an passé, un autre journaliste m’a catalogué comme «écrivain québécois venant de France». J’ai changé de statut et j’en suis très fier.
Je travaille très fort sur cette langue française québécoise, justement. Je n’ai pas le choix : mes polars se déroulent à Montréal. Les descriptions peuvent conserver un caractère «français international» (et encore, pas toujours), mais pas les dialogues. Je m’applique, je m’informe, je réécris beaucoup. Surtout, on me relit et on m’aide à corriger mes fautes de Français de France.
Il existe plusieurs langues françaises, n’en déplaise à certains puristes. L’apport linguistique dont j’ai bénéficié depuis mon installation au Québec est une richesse. Je dois en profiter. Je veux métisser mon langage.
L’argot français cher à Audiard et à Frédéric Dard était une chouette variante, aujourd’hui désuète. Le joual en est encore une autre, elle aussi dépassée. Je reste surpris en lisant des romans québécois par leur utilisation frileuse des mots d’ici. Honte ? Académisme ? Hypocrisie ?
«En France, on dit des mensonges. Ici, on dit des menteries», m’avait expliqué ma fille de cinq ans. Elle avait compris la distinction : les mots changent, alors que le sens demeure le même.
Je revendique un français du Québec sans sous-titres.
Et vous, quel français écrivez-vous ?

05 janvier 2009

Le dernier Urbania


J'avais oublié de présenter la couverture du dernier Urbania.
Considérant que le prochain numéro portera sur le sexe, on peut s'attendre à tout...

03 janvier 2009

Bilan et perspectives

En 2008, je n'ai pas regardé le Bye-bye, pas visionné Les Ch'tis, ni lu le dernier roman de Marie Laberge. Je n'ai suivi aucune série à la télévision, ni aucune inconnue dans la rue. Je n'ai pas loué le DVD de Rambo 12. Je ne suis pas allé célébrer le 400e de Québec. Je n'ai aucunement l'impression d'avoir manqué quelque chose. Que voulez-vous, il faut faire des choix.
En 2008, j'ai beaucoup fréquenté la Grande Bibliothèque, un lieu qui m'inspire, où je passe des heures à lire et me documenter.
En 2008, j'ai lu Marcus Malte, René Girard, Jim Nisbet, Catherine Mavrikakis, Edouard H. Bond, Cormac McCarthy, Philip Roth, Arto Paasilinna, Evan Hunter, Ken Bruen et tant d'autres dont les noms m'échappent à cet instant.

En 2009, je cherche quelqu'un qui m'initierait à l'arbalète.

Le couperet tombe pour Westlake

Je viens d'apprendre la mort de Donald Westlake, écrivain américain de légende, mort à 75 ans. Je l'ai découvert avec un roman magistral, noir et génial: Le Couperet. L'histoire d'un chômeur qui décide de tout faire pour retrouver un emploi décent. Ce livre demeure un de mes modèles. Il résume tout ce que j'aime: la trajectoire implacable d'un homme ordinaire qui bascule dans une logique mortelle. Il a été porté à l'écran par Costa-Gavras. Je vous recommande le bouquin.
J'ai adoré ensuite Le Contrat, Smoke, Mort de Trouille, Billy the Kid, Adieu Shéhérazade... Westlake était apprécié pour son humour, genre pas si fréquent dans la littérature de mauvais genre qui se prend souvent bien au sérieux.
J'ai assisté à une entrevue qu'il a donnée au salon du livre de Montréal: le bonhomme était malicieux, généreux, sympathique. Et prolixe... Il avait dû prendre (entre autres) le pseudonyme de Richard Starck pour publier ses nombreux romans.
On en parle ici (Actu du noir), et là (rue 89), et encore là (les habits noirs).