Dès sa sortie, déjà trois chroniques très positives:
Mandeville (dites plutôt Meurtreville): ses loups, ses forêts, ses rivières… et son serial-killer
Mandeville, 2000 habitants. Cette petite municipalité du Québec où il
n’est pas rare de croiser des loups, des coyotes et même des ours
noirs, a tout pour plaire. Forêts, lacs, rivières complètent ce tableau
idyllique. On vous le dit, Mandeville est un vrai petit paradis.
Pourtant Mandeville va mal. Son industrie naguère florissante est au
plus bas. Qui plus est, pour ne pas arranger les choses, les touristes
snobent cet endroit pourtant magnifique. Ce qui attriste et inquiète les
commerçants du coin. En particulier le garagiste Réjean qui va jusqu’à
faire un esclandre lors du conseil municipal. Ses finances vont mal, il a
besoin d’aide, c’est urgent. Faut que ça bouge !
[...]
Avec sa couverture qui nous fait furieusement penser à la série Twin Peaks (mais point d’agent Dale Cooper, ni de Laura Palmer, ici), Bienvenue à Meurtreville attire indéniablement le regard. Oui, c’est un fait, l’ancien publicitaire André Marois, devenu depuis auteur, sait y faire pour nous appâter. Son (trop court) polar, un brin inspiré par la série Dexter, dans lequel un élu local tente de faire connaître son village d’une manière pour le moins non conventionnelle, nous fait voyager au pays de Ginette Reno et des orignaux. Un dépaysement renforcé par l’utilisation d’expressions typiquement québécoises disséminées tout au long du récit. (les expressions très imagées « Crisser patience » et « Foutre la chienne » n’auront plus de secret pour vous).
Un chouette moment de lecture donc, même si nous aurions aimé que ce bouquin au cynisme redoutable soit accompagné d’un humour noir plus grinçant.
Une chronique à retrouver en intégralité sur Branchés culture
Un petit livre de 150 pages et une petite histoire qui sait être d’une réalité particulièrement cynique quand on pense à toutes ces petites villes qui se meurent car leurs habitants vont voir ailleurs si l’herbe est plus verte… comme on disait jadis. Alors quand après un premier meurtre, la ville – étrangement et de manière plutôt malsaine – reprend vie, certains se demandent carrément pourquoi ne pas continuer… En plus, les futurs morts ne feront pas défaut et ne manqueront à personne… Voilà un livre petit format mais bien agréable à lire ; comme une bonne nouvelle !
Une chronique à retrouver sur Blues et Polar
Au Québec, une petite bourgade, Mandeville, s’étiole avec la diminution du nombre de pêcheurs et de chasseurs. Comment attirer les visiteurs ? Un soir, Chevalet, membre du conseil municipal, tue par accident un squatteur local qui chapardait des pieds de cannabis. La police enquête, la foule accourt. Chevalet décide de commettre un nouveau meurtre, sur un parasite qui a causé le suicide d’un de ses amis. Puis un troisième, façon serial killer. Le village est en ébullition, les journalistes débarquent, les cafés se remplissent, la ville revit… Peut-on s’improviser tueur en série à 70 ans sans culpabilité ni remord, sans perdre la raison ?
Un livre noir, et follement drôle. Le conseiller
municipal fait revivre sa ville grâce à son « génie », se renseignant
sur internet sur les modes opératoires des tueurs en série, choisissant
soigneusement ses victimes afin d’y mettre un peu de justice ! Aussi
quelle n’est pas sa colère quand quelqu’un commet un
meurtre derrière son dos : il se sent dépossédé de son œuvre… L’humour noir coule à flots, et le suspense est intense : va-t-il se faire prendre ? Quand s’arrêtera-t-il ? Le roman offre au passage une réflexion presque philosophique sur la relativité du bien et du mal,
sur ce qui fait le malheur de certains et non des autres, sur les
réalités économiques et sur les petites villes de province qui
disparaissent, réduites à un tourisme inexistant.
Une chronique à retrouver sur Les notes