27 octobre 2009

Librairie de polars à vendre

Je ne peux m'empêcher de relayer ici l'annonce de Christophe Dupuis qui vend sa librairie Entre-deux-noirs à Langon (pour les incultes dans mon genre, le nom est un clin d'oeil à la région: l'Entre-deux-Mers). C'est assez rare et je lui souhaite de trouver un repreneur à la hauteur.

A VENDRE LIBRAIRIE
J’aime bien ce style “petites annonces“ et c’est vrai, pour cause de double emploi (je ne vais pas m’épancher sur ma vie hors de la librairie, ce n’est pas le but de ce site), je vends la librairie Entre-deux-Noirs. Ça fait 10 ans que je l’ai créée, et j’en suis assez fier, pourrait-on dire. Mais bon, la vie c’est ça il faut avancer et tourner la page (Don Westlake m’avait confié le secret de sa longévité “ne pas regarder derrière“). Donc je vends et j’aimerais autant que le magasin soit repris par un libraire – qui de préférence aime le polar, ça serait dommage de se priver de tout ce qui a été fait jusque là – plutôt que par une franchise de lunettes (remarquez ça rapporte vachement plus que la librairie). Alors si le coeur vous en dit, c’est le moment.
VENEZ VISITER LE NOUVEAU SITE www.entre2noirs.com

J'y ai passé de très bons moments en avril et je vous la recommande.

20 octobre 2009

Ateliers littéraires, c'est parti

La saison des ateliers littéraires a commencé cette semaine.
Certaines rencontres dépendant des demandes de subventions, voici mon agenda provisoire :

2009
- 19 octobre, école St-Joseph
- 22 octobre, collège Mont-Royal
- 18 au 22 novembre, salon du livre de Montréal
- 11 décembre, école Joseph Charbonneau

2010
- 11 janvier, école secondaire de Verdun
- 15 janvier, carrefour des jeunes de Laval
- 21 janvier, bibliothèque Cartierville
- 27 janvier, école Maisonneuve
- 8 février, école St-Clément
- 15 et 16 février, école secondaire Villa-Maria
- 22 février, bibliothèque Salaberry
- 25 février, école Bonnier
- 22 au 25 mars, La Sarre en Abitibi
- 15 avril, collège St-Bernard
- 21 et 22 avril, école Dalbé Laviau
- 29 avril, collège St-Bernard

Je donne des ateliers en primaire 5 et 6, secondaire 1 à 5. Autour du roman policier... Et pourquoi pas au cégep?

16 octobre 2009

Semaine des bibliothèques publiques : au secours !


Les bibliothèques publiques du Québec organisent une semaine pour promouvoir leurs activités, leur existence, leur vitalité. Fort bien. Je les encourage à 100 %.
Mais hier soir, je découvre sur un mur l’affiche pour la promotion de cet événement.
Comment peut-on concevoir, réaliser et acheter une telle horreur ? La fille saute en l’air, telle une hystérique : c’est quoi le rapport avec les bibliothèques publiques ? On dirait plutôt qu’elle cherche à nous en éloigner.
L’organisation n’aurait pas pu confier ce montant à un illustrateur et un graphiste dignes de ce nom ? Je comprends qu'il y a une promotion derrière cette opération, mais ça ne justifie pas la laideur d'une affiche. Où est passée la culture visuelle, ici?
Le thème est tellement riche et intéressant : l’échange, la lecture pour tous, la vie culturelle publique, les livres qui circulent, la gratuité... Au lieu de ça : une fille avec les bras levés, comme dans une mauvaise publicité pour Laval.

15 octobre 2009

L’incendie du Hilton


L’an passé, au Salon du livre de Montréal, un éditeur québécois m’avait raconté avoir passé la nuit debout à cause d’une alerte d’incendie au Hilton qui surplombe la Place Bonaventure. L’information m’était aussitôt sortie de la tête.
François Bon, écrivain français en visite au même salon, a vécu cette alerte et il en a tiré un livre, justement intitulé L’incendie du Hilton. Superbe idée et point de vue original de l’auteur européen en visite au Québec. François Bon décrit ces quatre heures dehors, sans information, sans rien à faire, à boire des cafés dégueulasses au Tim Hortons et à discuter avec d’autres auteurs. Le passage avec les frères Rolin est magique. Ce livre était risqué, car il ne s’y passe presque rien. On vaque, on marche, on revient. François Bon mélange quelques souvenirs d’ailleurs. On l’imagine si bien dans ce lieu si laid, sans âme, en pleine nuit, en plein froid. Acteur et spectateur de ce non-événement.
Terriblement juste aussi, sa présentation du petit monde de l’édition française, venu dans le Nouveau monde sans se mêler aux locaux. Les éditeurs hexagonaux occupent la plus grande place dans le salon. Ils signent les écrivains d’ici : «marché captif».
Sous le titre, il est inscrit «roman». On aurait plutôt imaginé «récit», mais Bon s’en explique dans le dernier chapitre. Pas de notes, juste des souvenirs réécrits, fabriqués autour d’une ville jamais nommée.
Quelques répétitions auraient pu être évitées, et une erreur aussi : la coupe Grey et non la Gray Cup. Précision : le mammifère canadien des bois s’appelle un orignal.
François Bon est revenu depuis à Montréal et il est en résidence à Québec pour quelques mois. Il faut croire que cet incendie l’aura motivé à revenir.

12 octobre 2009

Bonheur d'occasion


Par curiosité et pour une recherche sur un texte, je me suis plongé dans le Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy. J’avoue que j’avais un apriori négatif. Ridicule, comme tous les apriori.
Ce roman m'a profondément touché.
Rappel pour les incultes et les nouveaux arrivants : Bonheur d’occasion est le premier roman de Gabrielle Roy. Née au Manitoba, elle a séjourné en Europe avant de s’installer au Québec. Publié en 1945, ce livre dépeint avec réalisme la vie dans le quartier Saint-Henri de Montréal, au début de la seconde guerre mondiale. Il a remporté le prix Fémina en 1947.
Bonheur d’occasion est-il un roman noir ? Je n’irais pas jusque là, même si la misère qu’il dépeint pourrait l’apparenter à L’Assommoir de Zola, lui-même parfois présenté comme précurseur de la littérature noire américaine.
On plonge dans la pauvreté terrible de ce quartier francophone. Les jeunes hommes tentent d’échapper au chômage en s’enrôlant ou en profitant de l’industrie de guerre.
J’ai été frappé par le style magistral de Gabrielle Roy. J’ai pensé à cette chronique de Michel Vezina, où il s’interrogeait sur la réticence des éditeurs parisiens à acheter ses titres écrits «trop en québécois».
La narration dans Bonheur d’occasion est écrite dans un français superbe, riche et précis. «Elle arriva à la maison où Jean habitait. Avec ses larmiers suintants qui ruisselaient comme des dalots, sa peinture galeuse et ce grand bruit d’hélice qui l’entourait, elle faisait penser à un triste vaisseau de transport au radoub.»
Alors que les dialogues sont dans une langue populaire, crue et vraie. «Nous autres, on est pas nés pour la chance. À c’te heure, rendu au mois de mai, les maisons sont quasiment pu trouvables... Où c’est qu’on va loger ?»
Cette cohabitation stylistique fonctionne à merveille. Jamais forcée, toujours émouvante.
Ça répond à une interrogation que j’avais sur mes langues françaises.

09 octobre 2009

Le Jésus du web


Illustration: Alain Pilon
Dans ma chronique d'octobre sur Infopresse, il est question de ces gourous qui nous expliquent tout ce qu'on ne comprend pas sur le présent et le futur d'Internet. (Ils sont vraiment très forts).
On discute de la théorie de la courtepointeMD et on évoque une célèbre blogueuse nommée Michelle Noire...
À lire ici.

06 octobre 2009

Immigré français


Le 3 octobre 1992, je posais pour la première fois les pieds à Montréal, sans savoir si j’allais y rester. Je m’étais alors fixé deux objectifs : écrire un roman et courir un marathon. Je n’avais jusque-là produit que de très courtes nouvelles, publiées çà et là dans des magazines français.
J’ai donc commencé à courir et à écrire.
En 1993, j’ai remporté le concours de nouvelles de l’hebdo culturel Voir, avec Van Gogh a encore frappé. Ça m’a motivé à continuer.
En 1997, je suis devenu citoyen canadien.
En 1999, après deux romans unanimement refusés des deux côtés de l’Atlantique, mon troisième livre pour adultes : Accidents de parcours, a été publié aux éditions La courte échelle.
La même année, les éditions Boréal ont publié mon premier roman jeunesse Un ami qui te veut du mal (illustré par Gérard Dubois).

17 ans et 19 livres plus tard (avec un seul titre publié en France : Tueurs en 4x4, chez Albin Michel), je suis un écrivain québécois à temps plein et fier de l’être.
Aurais-je autant écrit si je n’avais pas émigré ? Je ne le pense vraiment pas.

Je n’ai toujours pas couru de marathon. Je participe à une ou deux épreuves sur 10 km par an et ça me suffit. La prochaine : la Classique du Parc Lafontaine, le 18 octobre.