Les sapins tournés de Mr. Wall à Percé |
Du noir, mais pas que.
Des romans, mais aussi trois essais, deux bd, des nouvelles et de la poésie, toi.
À la ligne - Feuillets d’usine, Joseph Ponthus, Éditions de la Table Ronde, 2019
Des vers sans rime ni ponctuation pour raconter le quotidien d’un ouvrier à l’usine et dans un abattoir. Tout sauf superficiel et fabriqué, si loin d’une autofiction qui s’apitoierait sur son propre sort. Joseph Ponthus raconte la douleur, la précarité et l’épuisement avec toujours un rappel à la littérature et la chanson françaises pour tenir le coup. Magistral.
#coupdecoeur
Œdipe n’est pas coupable, Pierre Bayard, Minuit, essai, 2021
Bayard décortique Œdipe Roi de Sophocle pour démontrer qu’Œdipe est innocent. Freud, René Girard et Voltaire font partie des nombreux invités de cette brillante enquête, passionnante, érudite et même amusante.
#parricide
Hôtel de verre, Emily St. John Mandel, Alto, 2021
L’amour malgré tout, l’ambiance tendue, l’écriture fine. Je suis fan de cette écrivaine. Très différent de Station Eleven et c’est tant mieux. Un style à la hauteur de mon plaisir.
#pyramidedeponzi
L’inconnu de la poste, Florence Aubenas, L’Olivier, 2021
Une longue enquête pleine d’humanité et de suspense sur un meurtre irrésolu et un suspect aussi attachant qu’ambigu. Lecture addictive.
#coldcase
Wendy, Maître ès art, Walter Scott, bd, traduction de Daphné B, La Pastèque, 2021
Wandy fait sa maîtrise aux beaux-arts de l’Université de l’Enfer (Ontario). Hilarant, déjanté, trash, sans issue.
#déjantée
Un homme dans la foule, 1957, Budd Schulberg, nouvelle traduction de Christophe Mercier, éditions des Équateurs Parallèles, 2017
On croit lire l’ascension de Trump. Le parcours incroyable d’un manipulateur des médias, fabulateur et charismatique. La traduction précédente était nettement moins bonne. Cette nouvelle a été adaptée par Élia Kazan au cinéma en 1957.
#populisme
Les cowboys sont fatigués, Julien Gravelle, Leméac, 2021.
Un vrai roman noir québécois (plutôt rare) qui se déroule au nord du lac Saint-Jean. Un peu de Breaking bad chez les redneck keb. Langue parlée très bien sentie. De l’action, des méchants et une réédition au Seuil.
#romannoir
L’assassin qui est en moi, 1952, Jim Thompson, Rivages, 2012, première traduction intégrale par Jean-Paul Gratias.
Relecture de ce chef-d’œuvre du roman noir, sans concession, sans happy end. On est souvent mal à l’aise et c’est bon signe. «Probablement le récit le plus crédible et le plus effrayant que j’ai rencontré, écrit à la première personne, sur un esprit déformé par le crime. » selon Stanley Kubrick.
#dérangeant
Propriété privée, Julia Deck, Éd. Minuit, 2019
Satirique version moderne de l’installation d’un couple de bobos dans un écoquartier. Les voisins viendront forcément tout gâcher. Le ton est joyeusement dépressif.
#jubilatoire
Ce qu’il faut de nuit, Laurent Petitmangin, La Manufacture de livres, 2020
Un père militant communiste et ses deux fils, milieu ouvrier. Lorsque l’aîné se rapproche du FN, tout dérape. Juste, émouvant et intense. Humain, quoi.
#touchéenpleincoeur
Ton pays sera mon pays, Philippe Manevy, Leméac, essai, 2021
Manevy a quitté la France pour s’installer au Québec avec sa femme québécoise. Il raconte ses découvertes, émotions, lectures, différences. L’immigration, l’intégration : pas toujours simple. J’y ai retrouvé plein d’éléments vécus et découvert beaucoup d’autres.
#mauditfrançais
Tu ne tueras point, Hondalette-Tripp-Doisneau, Le Lombard, 2021.
Un recueil de faits divers mis en bd. Impossible de n’en lire qu’un. La misère du quotidien en images.
#plaisircoupable