29 août 2009

Le clou à la porte


Un court texte dans le magazine Plaisirs de vivre de septembre.
La photo-montage est de Jean Longpré.
Un clou incompris se désole de son exclusion...
(Une histoire un peu marteau).

27 août 2009

L'ouverture du FIL

Joie ! Notre ensemble a capella La Horde Vocale donnera son concert hommage à Boris Vian lors de l’ouverture du FIL (Festival International de Littérature) à l’USINE C, le vendredi 18 septembre à 19 h 30. C’est gratuit...

Un bonheur n’arrivant jamais seul, une exposition des illustrations du recueil Je voudrais pas crever édité aux Allusifs, sera présentée au même endroit.

On en cause dans Le Devoir ici.

24 août 2009

Recueils de nouvelles (spécial sombre)


Petits crimes italiens, collectif, 2007 , 9 nouvelles
Les compilations ne sont pas toujours évidentes à réaliser, la qualité des nouvelles s’avérant trop disparates ou inégales. Celle-ci est une réussite de bout en bout. Les histoires, souvent assez longues, nous plongent dans une Italie réaliste et désabusée. On ne baigne pas dans les clichés de mafia, mais dans des histoires de ratés sympathiques, de salauds sans envergure et de paumés.

Autochtones de la nuit, Stanley Péan, 2007, 20 nouvelles
Le troisième opus d’une trilogie pour ce nouvelliste qui s’assume. Des histoires noires et troubles, dans un climat jamais tendre. L’imaginaire de Stanley Péan n’est pas rose, comme le monde qui nous entoure. L’auteur se plait à nous le rappeler sans ménagement. Tant mieux.

Kentucky Straight, Chris Offutt, 1992, 9 nouvelles
Le pendant d’Annie Proulx, version Kentucky extrême. L’univers de Chris Offutt est viril, misérable et d’une âpreté terrible. Ça se passe au cœur des Appalaches, dans la rudesse du climat et des paysages hostiles. Là où chasse rime avec survie. Aussi raide que de s’envoyer un bourbon cul sec.

20 août 2009

Recueils de nouvelles (spécial Québec)


La mer de la tranquillité, Sylvain Trudel, 2006, 9 nouvelles
Ses textes tournent autour de deux thèmes principaux : l’enfance et les curés. Je note ce recueil pour sa haute qualité littéraire, récompensée aux GG. Pas trop mon style, ni mes sujets de prédilection, mais la plume poétique de Sylvain Trudel mérite largement le détour.

Le sort de Fille, Michael Delisle, 2005, 7 nouvelles
Des histoires simples et fortes, racontées à la première personne, dégageant un certain malaise jouissif. Les nouvelles sont souvent découpées en chapitres. C’est à la fois cru et direct, avec des protagonistes adolescents dans une banlieue très bien rendue. Une prose qui frissonne.

Je jette mes ongles par la fenêtre, Natalie Jean, 2008, 11 nouvelles
Le titre reflète bien l’univers de Natalie Jean : des tranches de désir, de plaisir et d’amour, racontées par des hommes et des femmes aussi lucides que directs. Entre Montréal et Québec, une écriture tantôt légère, tantôt impitoyable, mais jamais neutre. Son présent de l’indicatif nous interpelle, nous accroche. Mention pour les trouvailles stylistiques à savourer lentement.

19 août 2009

Merci Céline Dion!


La nouvelle occupe la une de tous les médias : Céline Dion attend un deuxième enfant.
«Puis, c’est quoi le rapport avec toi, Marois ?»
Le rapport, c’est qu’un matin de 2001, dans un taxi montréalais, j’ai entendu à la radio la même Céline évoquer avec tendresse l’existence de cet embryon, congelé quelque part. Ça m’a donné l’idée de mon roman Les Effets sont secondaires (voir la critique de Christine Fortier dans Voir, avec les commentaires des lecteurs).
J’ai alors imaginé une intrigue où un petit malin décide de kidnapper l’embryon congelé d’une star de la chanson, pour le mettre aux enchères sur Internet. L’histoire navigue ensuite entre expériences médicales et questions d’éthique sur la reproduction assistée (entre autres).
Huit ans plus tard, je suis heureux d’apprendre que la Dion ne s’est rien fait dérober. Comme quoi, on peut trouver son inspiration n’importe où...

17 août 2009

Recueils de nouvelles, prise 2


Les Fourmis, Boris Vian, 1949, 11 nouvelles
Toute la causticité et l’humour de Vian en onze histoires. À savourer : la vision de la guerre racontée avec un cynisme rare dans la nouvelle éponyme Les Fourmis. Les derniers mots valent leur pesant d’explosif.

Insomnies, John Cheever, 2000 pour l’édition française, 16 nouvelles
John Cheever écrivait des nouvelles pour le New Yorker. Il dépeint avec merveille la classe moyenne dans la deuxième moitié du XXe siècle. J’adore l’histoire intitulé Le professeur de musique, où un homme cherche à recoller les morceaux de son couple en allant voir une étrange prof de piano. Ambiance, nostalgie et névroses. Ces seize nouvelles ont été choisies parmi soixante qui avaient gagné le prix Pulitzer en 1978.

La machine à broyer les petites filles, Tonino Benacquista, 1998, 15 nouvelles
L’imagination débridée de Benacquista au service de nouvelles bien noires et sanglantes. «Il suffit de prononcer le mot «Colt» et on a changé de bord». Un style simple, souvent tendre, toujours efficace.

13 août 2009

Recueils de nouvelles, prise 1


Publie-t-on plus de recueils de nouvelles au Québec qu’en France ? m’a-t-on souvent demandé lors de ma récente résidence à Bordeaux. Je l’ignore.
Ici, à part L’Instant Même qui s’est spécialisé dans ce type d’ouvrages, les autres éditeurs semble en publier autant qu’ailleurs. En général, on publie un recueil quand un auteur maison a déjà au moins un autre livre à son actif. Et puis, on sait qu’un roman se vendra – en règle générale – dix fois plus...

Comme écrivain, j’ai publié deux ouvrages de ce type : 38 morts dont 9 femmes (Trait d’Union, 2001) et Du cyan plein les mains (La courte échelle, 2006). Un troisième est en gestation. Un ouvrage à quatre mains avec Luc Baranger devrait aussi voir le jour, quelque part...

En tant que lecteur, certains titres m’ont profondément marqué et j’ai envie de partager ces coups de coeur. Alors, à raison de trois bouquins sobrement commentés par billet, voici le début d’une série forcément subjective sur mes recueils de nouvelles préférés.

Le K, Dino Buzzati, 1966, 50 nouvelles
C’est sûrement le livre qui a déclenché mon envie d’écrire des nouvelles. Découvert en 4e, je l’ai récemment relu avec autant de plaisir. Les histoires de Buzzati, sont brèves, nombreuses, variées, sans digression, teintées de fantastique et se terminent avec une vraie chute. Un classique.

New York tic tac, O’Henry, 1965 pour l’édition française, 30 nouvelles
Des récits du début de XXe siècle, pleins d’humanité et de pauvres gens, de tendresse et de brutalité. La force de O.Henry, c’est la chute souvent humoristique, dans les tout derniers mots de l’histoire.
Il a donné son nom aux O. Henry Awards, prix donnés depuis 1919 aux États-Unis, pour récompenser les meilleures nouvelles de l’année.

Les pieds dans la boue, Annie Proulx, 1999, 11 nouvelles
Des histoires de cow-boys, âpres, authentiques et superbes, dans un Wyoming sans fioritures. L’écriture est noire et crue. Ce recueil contient le célébre Brokeback Mountain qui a été adapté au cinéma par Ang Lee.
Ce n’est pas la première nouvelle à se retrouver sur le grand écran, d’autres exemples viendront.

Et vous, quels sont vos recueils fétiches ?

11 août 2009

BOURSE = ROMAN


photo: Lyne Lefebvre
L’été dernier à la même époque, je recevais un courrier m’avertissant que ma demande de bourse auprès du Conseil des Arts du Canada avait été acceptée.
Depuis un an, j’ai pris le temps d’effectuer des recherches, de préparer un plan, d’écrire, de réécrire...
À ce stade-ci, je termine une nouvelle version de mon roman, suite aux commentaires de ma directrice littéraire. Le livre devrait être publié au début de 2010, aux éditions de La courte échelle. C’est un roman noir avec peu de personnages, une histoire de vengeance. Le plus long que j'ai écrit à ce jour.
Le titre définitif n’est pas encore choisi.
À suivre...

10 août 2009

Jonquet

J'apprends la mort de Thierry Jonquet, auteur français de romans très noirs que j'appréciais énormément. Je me souviens surtout des Orpailleurs, Moloch et Ad Vitam Aeternam (sans blague).
C'était un «pilier du polar social», comme ils disent sur Fluctuat.
Un personnage très important, un auteur charnière. Voir son portrait sur Libération.
Merde alors: 55 ans! Il va falloir que j'écrive plus vite, au cas où...

07 août 2009

Les droits d'auteur en question

L’UNEQ rappelle aujourd’hui à ses membres que « Le gouvernement fédéral procède actuellement à des consultations sur le droit d’auteur. Il prévoit déposer un projet de loi modifiant l’actuelle /Loi sur le droit d’auteur/ dès l’automne prochain. Les tenants de l’élargissement des exceptions pédagogiques et des exceptions pour la recherche sont très bien organisés et particulièrement présents sur la place publique. Ils réclament de plus en plus de gratuité pour les consommateurs sans contrepartie financière pour les auteurs et sont très écoutés par les politiciens. Comme on entend peu le point de vue de créateurs en faveur de la protection du droit d’auteur, il semble que ses seuls défenseurs soient les grandes corporations qu’on accuse, par ailleurs, de déposséder les artistes. Ce qui a pour conséquence, étrange il est vrai, d’éliminer du débat les intérêts de la communauté artistique.»

On peut participer aux débats de cette commission en se rendant sur le site http://www.consultationdroitdauteur.ca.

On peut également télécharger et envoyer une lettre type aux responsables du dossier au fédéral.

06 août 2009

Le gang de la clef à molette


J’ai abordé le thème de l’écoterrorisme dans Les Allergiks. Mes héros adolescents y côtoient une bande de dégonfleurs de pneus qui s’attaquent aux gros 4x4 du Plateau-Mont-Royal. Le sujet me passionne et Le gang de la clef à molette est souvent réapparu dans mes recherches. Les critiques sont unanimement positives.
J’avoue que j’ai attaqué la lecture de ces 486 pages avec un a priori. Je m’attendais à une ode aux grands espaces américains, avec hommage appuyé aux Indiens, à la façon sérieuse de Jim Harrison (que j’adore).
J’ai surtout rencontré quatre personnages totalement énormes, sans retenue, prêts à tout pour détruire ceux qui saccagent leur Utah adoré. Le texte est truculent, hilarant, toujours enragé et féroce.
Particulièrement le dénommé George Hayduke, ancien du Vietnam, totalement enragé, alcoolique, toujours partant et ne reculant devant aucune explosion de ligne de chemin de fer à la dynamite. Ce type m’a fait hurler de rire.
Je vous laisse découvrir ses complices : le doc Sarvis qui brûle les panneaux publicitaires, sa superbe secrétaire Bonnie Abbzug et Seldom Seen Smith, un guide de randonnée polygame, qui connaît la région comme sa poche.
Jamais Edward Abbey ne donne de leçons. Il préfère l’action à la morale. On y apprend comment saboter le plus gros bulldozer du monde, faire dérailler un train chargé de tonnes de charbon, démolir un pont ou un hélicoptère...
Ce roman a été publié en 1975. Sur le quatrième de couverture, l’éditeur français Gallmeister (spécialisé en «nature writing» (sic)) nous explique qu’il a été vendu à des millions d’exemplaires. C’est la Bible des défenseurs de la nature, version Rambo avec humour.
Sincèrement, ça se lit très bien en 2009. Quelle jubilation !
Abbey (décédé en 1989) avait écrit une suite : Le retour du gang de la clef à molette, qu’on nous promet «encore plus noir et déjanté» que le premier.