31 décembre 2012
Joyeux 2013
Je vous souhaite la meilleure année 2013.
Pour ma part, je commencerai l'année avec un nouveau roman pour adultes, un nouveau roman pour ados et une réédition. Ça arrivera fin janvier.
J'en reparlerai bientôt dans le détail.
Bises.
17 décembre 2012
Coffret Marois
Alors voilà, un coffret numérique qui réunit mes trois premiers romans à La courte échelle. C'est une offre spéciale pour les fêtes. Détails ici.
C'est surtout une belle façon de se préparer à la suite qui arrivera fin janvier 2013.
03 décembre 2012
Le Noël blanc de Chloé
Il y a des livres qui mettent des années à voir le jour. Et puis, il y a soudain un projet qui vous arrive sans prévenir et qui se réalise en deux mois.
C'est ce que je viens de vivre avec La Noël blanc de Chloé, superbement illustré par Alain Pilon, réalisé par Orangetango, avec une belle couverture cartonnée .
Ne le cherchez pas en librairie: cet album est réalisé exclusivement pour la Place Ste-Foy à Québec. (Une commande de rêve: «Écris-nous un conte de Noël», sans contrainte ni placement de produit)
Le 4e de couverture: «
C’est la tradition : Noël est toujours blanc à Québec.
Sauf cette année-là, car aucun flocon n’est encore
tombé le 24 décembre. L’intrépide Chloé décide alors d’aller chercher elle-même
la neige pour toute la ville.»
Si vous en voulez un exemplaire, il faut vous déplacer à la Place Ste-Foy.
27 novembre 2012
3 lectures et une petite déception
Coupables de Ferdinand
von Schirah (Gallimard)
C’est le deuxième recueil de nouvelles de
cet avocat allemand, suite à son excellent Crimes.
On y retrouve sa plume glaçante et réaliste
dans ces quinze histoires où les coupables sont parfois pardonnables (ADN), où
l’avocat débutant découvre la terrible réalité de son métier (Fête communale)...
Von Schirah captive avec ses faits divers, car la brutalité et la bizarrerie du
quotidien deviennent fascinantes quand il les raconte.
Et c’est rassurant de voir un recueil de
nouvelles remporter un tel succès international.
Terre des cons de
Patrick Nicol (La Mèche)
Une novella qui se présente comme le
premier roman inspiré du printemps érable.
L’auteur mêle fiction et réalité dans un
texte sans complaisance sur les quarantenaires qui doivent bien admettre qu’ils
sont devenus des vieux cons. Un très beau style qui ne tombe pas dans
l’enflure. Des réflexions sur la culture et l’âge qui ont fait mouche chez le
cinquantenaire que je suis. J’ai déjà envie de le relire.
14 de Jean Echenoz
(Minuit)
J’adore Echenoz. C’est un des très rares
auteurs dont j’ai lu tous les livres. Ce roman de 124 pages écrites en gros
caractère raconte le parcours de cinq amis qui partent pour la Grande Guerre.
On retrouve le style magnifique d’Echenoz, ses ambiances, son humour. Mais où est l’histoire - la petite, pas la grande? Le parcours de ces conscrits semble un prétexte pour écrire.
J’avoue que je suis resté sur ma faim.
19 novembre 2012
Écrivain jeunesse et/ou pour adultes
Le mardi 27 novembre à 19 h, je
participerai avec François Barcelo à un débat à la BanQ, sur le thème «Écrire
en parallèle», Nous sommes tous les deux des écrivains jeunesse et pour
adultes. Nos points de vue et nos approches sont-ils différents? Vous verrez
bien si vous venez.
François et moi avons d’autres points
communs : nous venons de la publicité et nous écrivons du polar.
La rencontre est organisée par le CQRLJ.
C’est pour les 16+, comme on dit.
Au théâtre Inimagimô.
Lien vers l’événement ici.
07 novembre 2012
Mon Salon du livre de Montréal en 4 dates
Mon Salon du livre de Montréal 2012 en quatre
dates :
- Jeudi 15 novembre, 10 h à 11h, kiosque
Boréal 433 (trois polars jeunesse à saveur historique : Mesures de guerre, En mai fais ce qu’il te
plaît, La forêt des insoumis)
- Vendredi 16 novembre, 16h30 à 18 h, kiosque
La courte échelle 460 (mon dernier recueil de nouvelles : Petit Feu)
- Samedi 17 novembre, 14h à 15h, kiosque Boréal
532
- Lundi 19 novembre, 11h à 12h, kiosque Boréal
433
Je vous y attends.
05 novembre 2012
Lire à tout vent, Obama et moi
J'ai entamé aujourd'hui ma 3e participation à la tournée Lire à tout vent organisée par Communication jeunesse.
Il y a quatre ans, je me souviens avoir dormi dans un motel de Shawinigan le soir de l'élection d'Obama. J'avais veillé tard pour connaître le résultat final.
Il y a deux ans, je me trouvais au Manitoba. Obama n'avait pas fait parler de lui.
Cette année, ma tournée est montréalaise et je dormirai chez moi tous les soirs. Mais Obama sera-t-il réélu demain?
07 octobre 2012
Je suis sans voix
19 septembre 2012
Storyteller
Je suis un lecteur comme les autres. En tant
qu’auteur de romans noirs, j’aime lire des polars, mais je ne lis pas que ça.
Je ne suis pas un grand fan des séries policières avec le même détective
alcoolique qui a une vie de famille compliquée. J’apprécie, mais quand j’en ai
lu un, je passe à un autre auteur.
Il y a, bien sûr, des écrivains de littérature
noire que j’adore : Brian Evenson, Gillian Flynn, Donald Westlake, Dennis
Lehane et plein d'autres.
Avec des milliers de titres en circulation, il y a forcément beaucoup de polars qui se ressemblent.
Et puis de temps en temps, l'un d'eux se démarque. Je lis un roman d’un auteur
que j’ignorais et je suis carrément jaloux.
C’est le cas de Storyteller de James Siegel. D’emblée la prémisse m’a plu : c’est
l’histoire d’un journaliste américain, banni pour avoir inventé le contenu de
dizaines de reportages. Ce type n’est plus crédible nulle part. Bien sûr, il va tomber sur
une affaire énorme qu’il voudra raconter. L’idée est brillante et surtout, le
livre l’exploite jusqu’au bout, avec une logique parfaite. La narration est à
la première personne et la narration cynique est un bonheur. Je ne peux pas en
dire plus.
Chaudement recommandé par mézigue.
18 septembre 2012
Écrivain à l'école
Depuis 5 ans, je fais partie du programme La culture à l'école, pour des primaires 5 et 6, des secondaires de 1 à 5.
On peut lire ma fiche ici avec la liste des livres suggérés.
J'anime des ateliers/conférences autour du roman policier: sources d'inspiration, éléments déclencheurs, personnages, construction. Avec de nombreux exemples tirés de mes livres et nouvelles.
J'anime aussi des ateliers d'écriture de nouvelles noires où il doit y avoir un meurtre. Les enfants adorent !
13 septembre 2012
Printemps spécial
Les éditions Héliotrope ont invité les auteurs
qui publient chez elles à écrire une courte fiction autour du printemps érable.
J’ai répondu à l’appel en reprenant un billet
publié ici en mai 2012, suivi de deux autres réactions. Cela s’intitule «Je
n’étais pas là» parce que, justement, je n'y étais pas. Mais je n'en pense pas moins.
Ce Printemps spécial est signé par Nicolas Chalifour, Catherine Mavrikakis, Martine
Delvaux, André Marois, Simon Paquet, Gail Scott, Gabriel Anctil, Carole David,
Grégory Lemay, Patrice Lessard, Olga Duhamel-Noyer et Michèle Lesbre, avec des
photographies de Toma Iczkovits.
29 août 2012
Sélection Communication-Jeunesse 2012
Chaque année, Communication-jeunesse, dont je suis membre, sélectionne les meilleurs ouvrages littéraires pour la jeunesse.
«La Sélection de livres de Communication-Jeunesse, saison 2012-2013, présente 342 titres de tous les genres littéraires et pour les enfants, depuis la naissance jusqu'à 17 ans. Cette cuvée annuelle reflète l'abondance, la richesse et la diversité de la production littéraire québécoise et canadienne-française pour la jeunesse alors que 731 ouvrages ont été soumis à nos comités de lecture par 69 maisons d'édition. »
Cette année, j'ai le plaisir d'y voir figurer mes deux derniers titres parues chez Boréal: En mai, fais ce qu'il te plait et La forêt des insoumis, présenté ainsi: «En 1917, deux frères et leur ami se cachent dans Laurentides. La guerre fait rage en Europe, et ils refusent de se soumettre à la loi canadienne qui oblige les jeunes hommes à s’enrôler. Ils connaîtront l’isolement, la faim et, surtout, la peur d’être dénoncés ou découverts par la police militaire. Échapperont-ils à la conscription ? Un roman historique captivant.»
Ma fiche complète est ici avec ma bibliographie comprenant tous mes titres déjà sélectionnés.
«La Sélection de livres de Communication-Jeunesse, saison 2012-2013, présente 342 titres de tous les genres littéraires et pour les enfants, depuis la naissance jusqu'à 17 ans. Cette cuvée annuelle reflète l'abondance, la richesse et la diversité de la production littéraire québécoise et canadienne-française pour la jeunesse alors que 731 ouvrages ont été soumis à nos comités de lecture par 69 maisons d'édition. »
Cette année, j'ai le plaisir d'y voir figurer mes deux derniers titres parues chez Boréal: En mai, fais ce qu'il te plait et La forêt des insoumis, présenté ainsi: «En 1917, deux frères et leur ami se cachent dans Laurentides. La guerre fait rage en Europe, et ils refusent de se soumettre à la loi canadienne qui oblige les jeunes hommes à s’enrôler. Ils connaîtront l’isolement, la faim et, surtout, la peur d’être dénoncés ou découverts par la police militaire. Échapperont-ils à la conscription ? Un roman historique captivant.»
Ma fiche complète est ici avec ma bibliographie comprenant tous mes titres déjà sélectionnés.
13 août 2012
Entre Sophie Calle et Amélie Poulain
©André Marois |
Depuis, je m'amuse à écrire l'histoire de ces clichés. J'enquête, je cherche, j'interroge. J'ai déjà retracé le lieu de la prise de vue, mais ça ne suffit pas. Je ne peux pas montrer ces photos, alors je continue à écrire. Je demande à mes amis de me donner leur version, que je retranscris.
Je suis fasciné par la quantité d'informations contenue dans une simple photographie. Et par les multiples voies possible pour en parler. Alors je continue à écrire sur mon thème, sans objectif précis, sans délai, sans savoir si ça me mènera quelque part.
Lors de mes conférences dans les écoles, je parle beaucoup des déclencheurs, des sources d'inspiration. J'explique qu'il suffit parfois de tendre l'oreille, de rester à l'affut, de partir sur l'idée d'un personnage original, d'une question qu'on se pose... Il suffit aussi de se pencher pour ramasser ce qui traine.
Je vous en donnerai des nouvelles, à l'occasion.
J'ai toujours aimé le travail de la photographe Sophie Calle. Je ne peux pas nier que je m'en inspire un peu, à ma façon.
10 août 2012
Just Kids
Dans cette biographie, Patti Smith raconte son
arrivée à New York à 20 ans, sa rencontre avec Robert Mapplethorpe et tout le
cheminement avec lui. De Brooklyn au Chelsea Hotel, on suit leur parcours pour
devenir artistes.
Ils sont pauvres, jeunes et beaux dans les 70’s.
Patti Smith, 1976 ©Mapplethorpe |
Le texte est
généreux, simple, sensible. Son amour et son admiration pour Mapplethorpe sont
splendides.
On y côtoie Janis Joplin, Burroughs, Jimmy
Hendricks, Sam Shepard, Andy Wharol... Les ¾ du bouquin se situent avant que
Patty Smith ne commence à chanter. On assiste vraiment à l’éclosion de leurs
talents: dessins, photos, poèmes, bijoux... Sa passion pour Rimbaud est omniprésente.
Je recommande aussi ce livre comme une balade
dans la grosse Pomme (merci Geneviève Thibault).
Un plaisir ne venant jamais seul, j’ai acheté
le dernier disque de mme Smith : Banga. Un grand bonheur à la hauteur des anciens Horses et Easter.
Et pour finir, on annonce sa visite à Montréal
en novembre, en compagnie de Neil Young, rien de moins.
Fan, moi?
18 juillet 2012
4 lectures et une belle nuit
Mes 4 dernières lectures remarquables:
- Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier. J'ai tout aimé dans ce roman: les personnages, l'histoire, le thème, le style et le procédé narratif. Recommandé à tout le monde.
- Les visages écrasés de Marin Ledun. Un roman noir et implacable sur le monde du travail et ses dérives mortelles. Il y a déjà eu beaucoup d'excellentes critiques, je vous invite à les lire ici, ici, ici aussi.
- La juste part de David Robichaud et Patrick Turmel. Un essai qui se lit tout seul, pour «Repenser les inégalités, la richesse et la fabrication des grille-pains». Édité par Nouveau Projet.
- Pour mes anciens étudiants de l'Université de Sherbrooke: le manifeste de la CLASSE, intitulé Nous sommes avenir. Un peu fourre-tout, un brin racoleur, mais plus énergisant qu'un Guru.
+ Mon plus meilleur film québécois de l'été : Nuit #1
- Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier. J'ai tout aimé dans ce roman: les personnages, l'histoire, le thème, le style et le procédé narratif. Recommandé à tout le monde.
- Les visages écrasés de Marin Ledun. Un roman noir et implacable sur le monde du travail et ses dérives mortelles. Il y a déjà eu beaucoup d'excellentes critiques, je vous invite à les lire ici, ici, ici aussi.
- La juste part de David Robichaud et Patrick Turmel. Un essai qui se lit tout seul, pour «Repenser les inégalités, la richesse et la fabrication des grille-pains». Édité par Nouveau Projet.
- Pour mes anciens étudiants de l'Université de Sherbrooke: le manifeste de la CLASSE, intitulé Nous sommes avenir. Un peu fourre-tout, un brin racoleur, mais plus énergisant qu'un Guru.
+ Mon plus meilleur film québécois de l'été : Nuit #1
17 juillet 2012
Prolifique, moi ?
Photo prise au Palais de la Regaleira à Sintra, Portugal ©André Marois |
Suis-je un auteur prolifique ? Je pose cette
question, car on (amis, collègues, journalistes) m’a souvent affublé de ce
qualificatif et je l’ai toujours trouvé suspect. Est-ce une qualité ou un
défaut ?
Comme si écrire beaucoup, ou plutôt écrire
régulièrement dans mon cas, devenait douteux. Peut-on produire et maintenir le
niveau ? Je crois que Simenon, Zola et Frédéric Dard étaient prolifiques
sans que cela nuise à leur œuvre.
Alors, pourquoi souligner ce trait ? Parce
qu’on ne peut pas lire toute ma production ou qu’on ne veut pas?
Pour revenir à la définition du
dictionnaire : Prolifique : Se dit d’un artiste ou d’un écrivain qui
produit beaucoup d’œuvres. À partir de combien commence ce «beaucoup» ?
Est-ce calculé par année ou pour l’ensemble des publications ? On n’est
pas plus avancé. J’ai publié, tous genres confondus, 27 livres en 13 années. Ça
donne une moyenne de deux livres par an. Ce n’est pas si terrible. J’écris des polars assez courts, des albums et romans pour la jeunesse et
des nouvelles. Je ne fais pas dans le pavé, plutôt dans la briquette. Et les
mystères de l’édition font que, parfois, plusieurs bouquins sortent en même
temps. Mais pas depuis belle lurette, vous l’aurez remarqué (avec un seul livre
à mon palmarès en 2012, je risque de perdre mon appellation).
On associe souvent la prolificité aux lapins. Est-ce que j’écris plus vite que Roger Rabbit ? Ça sonne à mes longues oreilles comme pisse-copie.
Serait-ce moi qui trouve un sens négatif là où il n’y en aurait
pas ? Un plombier qui installe un lavabo par jour est-il extraordinaire?
La vérité, c’est que je ne cherche pas mes
idées trop longtemps. J’y bosse d’arrache-pied jusqu’à les débusquer. C’est une
gymnastique de l’esprit. Ça s’entretient.
La vérité, c’est que j’ai des collègues bien
plus productifs que moi. Surtout en littérature jeunesse.
La vérité, c’est que j’ai choisi d’être
écrivain à temps plein. Je ne vais pas à la pêche, je ne fais pas la sieste, je
travaille. Toutes ces journées sur mon ordinateur ou dans mon cahier, ça finit
par se concrétiser.
La vérité, c’est aussi que je me retiens.
Comme en ce moment, où je laisse mûrir mes projets.
Alors, suis-je prolifique ? Sûrement.
Est-ce mal ? Je pense le contraire.
Il faut lire.
Il faut lire.
10 juillet 2012
Un goût de rouille et d'os
Je me suis intéressé à ce livre lorsque j’ai
appris que Jacques Audiard en avait réalisé l’adaptation. Le fait qu’il
s’agisse d’un auteur canadien m’a d’emblée attiré. Encore plus en découvrant
qu’il s’agissait d’un recueil de nouvelles : Un goût de rouille et d’os, traduit en français en 2006 chez Albin
Michel. L’auteur m’était inconnu : Craig Davidson. Né à Toronto, il vit à
Calgary. Il a publié deux autres romans sous ce nom.
Je lis toujours les recueils lentement, une ou
deux nouvelles maximum par jour : pour ne pas les mélanger, pour mieux les
savourer. Dans le cas de ce livre, le rythme était parfait.
Les histoires traitent de boxe amateur, de
combats de chiens, de basket de rue, de misère, d’handicap physique. C’est
toujours très précis, technique, percutant et âpre. Ça secoue les tripes. Les
scènes de combat font mal au ventre. Les descriptions des chiens qui se
déchirent sont terribles. La chute de la nouvelle en question – Un usage cruel – m’a laissé bouche bée.
Les descriptions sont ultra précises : pharmacopée, anatomie, coups et
blessures. Davidson semble savoir de quoi il parle. À côté de lui, j’ai l’impression
d’écrire des romans Harlequin.
J’ai quand même hésité à parler de ce livre à
cause de la dernière nouvelle, la plus longue : Précis d’initiation à la magie moderne. La moins réussie selon moi,
car elle s’éloigne trop de la réalité des autres.
Le film d’Audiard - De rouille et d’os - est une adaptation de l’histoire intitulée La fusée, où un entraineur d’orque est
grièvement blessé, avec des ambiances et des bouts d’autres nouvelles. Mais
n’ayant pas vu le film, je ne m'avance pas trop. Il n’est pas encore arrivé au
Québec. En attendant, bonne lecture !
26 juin 2012
21 juin 2012
Heureux d'être revenu
Je suis revenu depuis
plus de deux semaines.
Montréal semble inchangée.
Un embouteillage monstre pour s’extraire de Dorval. La maudite construction. Le
pont Mercier sur une seule voie.
Et puis, je regarde
les visages de mes enfants, de mes amis. Illuminés. Ils nous racontent tout ce
que je croyais déjà connaître.
Chez les plus vieux,
un mot revient sans cesse : respect. Les adultes sont épatés par cette
jeunesse articulée, déterminée, ardente. Ils les ont vus occuper un territoire
qu’on pensait abandonné : celui du progrès. La jeunesse québécoise
impressionne ici, mais aussi dans les médias internationaux. Ça aussi, c’est
nouveau.
Le premier soir, nous
faisons le tour du quartier avec nos casseroles. Nous sommes peu, mais pas les
seuls. Tu aurais vu la semaine dernière ! me répète-t-on.
J’observe les carrés
rouges accrochés aux chandails, aux balcons et aux sacs. Une solidarité
visible, tangible, provocante.
Je manifeste de nuit
avec ma fille. Nous marchons vite au milieu des rues et des Francofolies. On
crie, on siffle, on rigole. C’est de l’énergie au cube.
Je cogne sur des
chaudrons avec ma blonde sur notre balcon à 20 h. On découvre nos voisins, on
se salue d’un coup de cuillère en bois.
Quelque chose a
changé. Il restera forcément des traces de tout cela. On veut y croire, mais notre
gouvernement a bien appris son cours de communication 101. Il martèle le même
message, jour après jour, répétant les mots qui effraient : violence et intimidation.
Comment ne pas se révolter contre ce mensonge dans notre face ?
Il faudrait tout
revoir en profondeur, cesser d’avoir peur. Moi le premier. Devenir solidaires,
transparents, informés. Oser avoir mal. Qui sera prêt à tout transformer ?
Des doigts se lèvent en masse pour se porter volontaire.
Je n’ai rien raté,
puisque ça continue.
Demain, c’est le 22
juin et je participe à ma première grande manifestation. J’ai le trac. Je suis
heureux d’être revenu. L'été commence bien.
19 juin 2012
Montréal sur Seine
À découvrir dans le nouveau Urbania spécial
Paris : mes conseils à un Parisien qui souhaiterait venir s’installer à
Montréal. Ça s’intitule «Montréal sur Seine – Un éloge de la mixité». Le contraire de ce qu'on voit sur la couverture. Et ce n’est
pas une fiction.
Pour la première fois, la magazine Urbania
sera distribué en France. Ratez pas ça !
Lancement à Montréal le 21 juin.
08 juin 2012
Retour aux sources
Finalement, je suis revenu à Montréal après 7 mois de périples.
Quelques chiffres en guise de bilan provisoire :
14 vols
11 aéroports
15 maisons
3 continents
7 pays
Mais aussi de superbes expos, comme celle de Larry Clark au CO\Berlin.
Également du travail d'écriture, un peu partout. Ce n'est bien sûr jamais fini...
Ce voyage n'aurait pas été si réussi sans la rencontre de nos nouveaux amis: Anne et Gilles au Mexique, Pierre à Lisbonne, Pascal et Irra à Bali, Hanno et Hannelore à Berlin...
Sans eux, nous serions passés à côté de l'essentiel. Et puis, on se serait sentis bien seuls...
La famille était toujours au rendez-vous en France.
On a croisé des inconnus vivants et des morts célèbres.
On a mangé des trucs bizarres.
On a dansé sur du disco russe à Berlin !
On a aussi chanté un karaoké en indonésien à Bali.
Au final, que reste-t-il vraiment de ce périple? Des images, des moments, des odeurs, des découvertes, des surprises, du bonheur et plein d'autres choses que l'avenir nous révélera.
Quelques chiffres en guise de bilan provisoire :
14 vols
11 aéroports
15 maisons
3 continents
7 pays
Mais aussi de superbes expos, comme celle de Larry Clark au CO\Berlin.
Également du travail d'écriture, un peu partout. Ce n'est bien sûr jamais fini...
Ce voyage n'aurait pas été si réussi sans la rencontre de nos nouveaux amis: Anne et Gilles au Mexique, Pierre à Lisbonne, Pascal et Irra à Bali, Hanno et Hannelore à Berlin...
Sans eux, nous serions passés à côté de l'essentiel. Et puis, on se serait sentis bien seuls...
La famille était toujours au rendez-vous en France.
On a croisé des inconnus vivants et des morts célèbres.
On a mangé des trucs bizarres.
On a dansé sur du disco russe à Berlin !
On a aussi chanté un karaoké en indonésien à Bali.
Au final, que reste-t-il vraiment de ce périple? Des images, des moments, des odeurs, des découvertes, des surprises, du bonheur et plein d'autres choses que l'avenir nous révélera.
29 mai 2012
Seul dans Berlin
Dans un récent numéro, le magazine Entre
les lignes parlait de tourisme littéraire ; du rapport qu’entretiennent
certains écrivains avec les lieux reliés à leurs auteurs fétiches. J’avais
succinctement répondu à la demande de Marie-Claire Fortin.
Je me reprends aujourd’hui avec Seul dans Berlin, de Hans Fallada. Dès la première phrase, l’action est
située : «Eva Kluge la postière, monte avec lenteur l’escalier du 55 rue
Jablonski.»
Ce magnifique roman a été publié en 1947,
l’année du décès de Fallada. Il raconte le quotidien de simples Berlinois
pendant la guerre de 39-45. On y côtoie les Persicke - une famille de nazis, le
couple Quangel, la vieille frau Juive Rosenthal, le juge de paix. On vit avec les
Allemands la terreur imposée par le régime d’Hitler. La peur, la délation, la
lâcheté, le courage, les déportations, la gestapo, les SS. Le schnaps qui coule
à flots chez les puissants. Les petites gens qui tremblent, se taisent,
travaillent.
Mais surtout, on s’attache à Otto et Anna. Dès
le début du livre, ils apprennent la mort de leur fils, au front. Le jour de la
capitulation de la France. Très vite, un changement s’opère ; ils décident
de résister aux nazis en écrivant des cartes postales dénonciatrices qu’ils disséminent dans
Berlin.
Les lieux sont précisés : avenue de
Prenzlau, Alexanderplatz, parc Friedrich... Et ce fameux 55 rue Jablonski où ils habitent.
Je suis allé voir. La rue existe. Les immeubles de quatre étages aussi. Mais il
n’y a pas de 55 ; la rue s’arrête au 41.
J’ai profité de travaux au 37 pour entrer dans
un vieil immeuble où j’ai pris ces photos. On y retrouve l’ambiance décrite
dans Seul dans Berlin ; l’éclairage
faiblard, les escaliers raides...
Cette lecture est une visite guidée des lieux
et des sentiments. On ressent ce qu’a vécu la population. Un commissaire mène l’enquête et on passe du polar au roman
social avec des passages qui m’ont ramené au Paris de L’assommoir de Zola.
Primo Lévi a dit de ce livre qu’il était «l’un
des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie ».24 mai 2012
Printemps érable : une fiction?
Cette nuit, le SPVM a arrêté près de 650 personnes qui manifestaient pacifiquement à Montréal !
On est vraiment dans le grand n'importe quoi.
Je me cherchais justement une idée pour un nouveau polar jeunesse à saveur historique. Après les mesures de guerre de 70, mai 68 et la résistance à la conscription de 1918, je pourrais raconter le printemps érable aux jeunes du primaire.
À suivre...
On est vraiment dans le grand n'importe quoi.
Je me cherchais justement une idée pour un nouveau polar jeunesse à saveur historique. Après les mesures de guerre de 70, mai 68 et la résistance à la conscription de 1918, je pourrais raconter le printemps érable aux jeunes du primaire.
À suivre...
Publié par
André Marois
Catégorie :
Écrits,
En mai,
La forêt des insoumis,
Mesures de guerre
19 mai 2012
Carré rouge
Je suis parti de Montréal depuis presque sept
mois. Pour mieux y revenir. Je voyage, j’écris, j’apprends. Depuis trois mois,
un mouvement de contestation étudiant sans précédent s’est déclenché, a enflé,
ne dérougit pas. En réaction à une scandaleuse augmentation des frais de
scolarité, des centaines de milliers d’étudiants se sont mis en grève. La plus
longue grève de ce type dans l’histoire du Canada. Et face à cet élan, le
gouvernement refuse de négocier, de parler. Quand un tel mouvement envahit une
jeunesse, comment un pouvoir peut-il le nier ? La démocratie, ce n’est pas
juste voter et fermer sa gueule pendant quatre ans.
Nos deux enfants étudiants sont dans cette
grève, comme tant d’autres. De loin, je suis ce mouvement pas à pas, je n’en
manque rien, mais je ne peux manifester avec eux. Au début, je me disais que
cette grève était celle des étudiants, pas de leurs parents. Aujourd’hui, les
revendications sont celles d’un peuple qui refuse une approche néo-libérale rétrograde.
Je suis solidaire.
Et puis, ce 17 mai 2012, cette loi couperet
est votée. Je suis abasourdi. Pas dans le Québec où j’ai choisi de vivre !
Où j’ai choisi de m’installer depuis 20 ans. Où j’ai ma famille, mes amis, mes
collègues.
Je suis devenu écrivain en arrivant à Montréal.
Je suis devenu un autre homme. Partout où je vais, je suis un ambassadeur de ce
pays que j’adore. Mais là, je ne peux que raconter à ceux et celles que je
rencontre que mon pays est devenu fou, qu’il régresse avec une loi bâillon, un
coup de matraque dans les gencives de la liberté de manifester, de penser, de
se réunir, de protester.
Je rentre à Montréal le 5 juin. J’ai
l’impression que je vais débarquer en terre étrangère, dans une Hongrie de 1956.
Je suis présentement à Berlin. Le mur est tombé depuis 1989. La vie est calme,
les gens semblent heureux. Ce soir, on va regarder un match de foot. Mais je
pense à mon Québec devenu malade à cause d’un chef mégalo, autoritaire,
dangereux.
Carré rouge sur fond noir.
11 mai 2012
Sortie de garage gratis
Marie-Hélène Poitras, éditrice du site Zone d’écriture à Radio-Canada (et aussi auteur et journaliste), m’a invité à écrire
une nouvelle sous le signe du polar. Unique contrainte : le format.
Raconter une histoire entre 500 et 600 mots,
installer les personnages, développer et trouver une chute qui percute, voilà
un défi comme je les aime.
À vous de découvrir mon texte intitulé Sortie de garage, en ligne sur ce très
bon site dédié à toutes les littératures.
Un gros merci à mon frère Guy pour les
précisions techniques qui font toute la différence.
09 mai 2012
Berlin, enfin
Nous sommes à Berlin depuis deux semaines. On
adore la ville, même si n’a pas encore vu grand-chose, car on travaille dans un
petit appartement loué dans Mitte. Le quartier, autrefois côté RDA, est calme,
plein de boutiques de jeunes designers, de bars et de restaurants.
D’abord, une évidence : Berlin est une
ville d’histoire. J’ai toujours été nul en histoire. J’essaie de rattraper le
temps perdu, mes lacunes. On apprend beaucoup. Nos amis Berlinois ont vécu à
l’est depuis toujours. Ils ont un point de vue moins tranché que celui auquel on pourrait s’attendre. Une discussion sur la Stasi (nous sommes allés visiter le musée) nous
éclaire. Condamner le passé, quand on ne l’a pas connu, c’est facile. Et
dangereux. J'y reviendrai, peut-être. Il faut creuser.
À deux pas de notre appart, ce cimetière
militaire : GarnisonFriedhof. Un lieu superbe, paisible, devenu parc.
L’herbe pousse. Les gradés pourrissent.
Juste en face, un message assez clair sur un
immeuble squatté : Les soldats, c’est la mort.
Checkpoint Charlie, célèbre lieu de jonction
entre Berlin Ouest et Berlin Est, n’est plus que ce remake ringard coincé entre un MacDo et
une boutique de souvenirs.
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Karl Marx a toujours ses fidèles qui lui laissent des bouquets sur la Karl Marx Strasse- imposante avenue héritée de l'époque soviétique. Les rues sont presque désertes, mais des milliers de Berlinois vivent là. C'est étrange.
À visiter et rechercher partout: les höfe - les cours, successives, parfois jusqu'à quatre avant la rue suivante. Elles sont occupées par des boutiques, des restaurants, des écoles. Ou simplement habitées par les riverains. Toujours cette impression si paisible.
J’avoue qu’on ne comprend pas toujours tout,
et ce n’est pas à cause de la langue.
Bon, parfois c'est à cause de la langue. «La mort doit être supprimée...» Il faut que je potasse ce Bazon Brock.
Visite à la 7e Biennale en cours, sur le thème de «Occupy...» La signalétique est la partie la plus réussie de la manifestation.
Sinon, la vie est trépidante. On fait des rencontres surprenantes.
07 mai 2012
Cocorico
Grand plaisir de lecture que ce Cocorico de Pan Bouyoucas (Éd. XYZ).
L’idée de départ avait tout pour me
séduire : après 30 ans d’écriture et 16 polars couverts d’un succès
planétaire, un écrivain décide d’abandonner son personnage fétiche de flic,
dans le coma de son dernier livre, pour écrire un livre plus léger, plus beau.
Et éventuellement atteindre l’immortalité littéraire.
Pour y arriver, Pan Bouyoucas, comme dans
plusieurs de ses livres, envoie son écrivain sur une île de sa Grèce natale.
Son auteur pense y trouver l’inspiration, qui aura du mal à se matérialiser,
car tout le ramène vers le polar. C’est plus fort que lui, mais il refuse cette
facilité.
S’en suit tout un débat sur la superficialité
des polars, leur caractère éphémère, leur vision trop noire de la réalité. Les
dialogues sont nombreux et savoureux, surtout quand le flic de la fiction revient
exiger de son auteur qu’il lui donne une dernière histoire. Quand il lui
reproche tout ce qu’il lui a fait subir dans ses 16 aventures, plus sombres les
unes que les autres.
L’écrivain refuse d’écrire un nouvel épisode
policier. Il s’acharne autour d’une idée : le chant du coq - d’où le
titre. Il tourne en rond. Son personnage revient à la charge, se moque de lui.
J’ai dévoré ce livre, touché par le thème,
l’écriture fluide, l’humour aussi.
Pan et moi, nous nous sommes connus lors du
lancement des éditions Les Allusifs en 2001. Il y publiait L’autre, et moi Tête depioche. Ce fut une très belle aventure, intense et joyeuse.
06 mai 2012
Lectures berlinoises
Je lis toutes sortes de livres depuis que je
suis parti de Montréal. En fait, je lis ce que je peux. Dernièrement, j’ai
surtout emprunté des livres électroniques à la Grande bibliothèque et leur
(in)disponibilité m’amène à me plonger dans des romans que je n’aurais
peut-être jamais ouverts autrement. À tort, évidemment.
Depuis que je suis à Berlin, j’essaie de me
couler dans la littérature d’inspiration locale, mais ce n’est pas si simple.
J’ai découvert une très bonne librairie
française : Zadig, sur Linienstrasse, où j’ai acheté L’espion qui venait du froid. Ce classique de John Le Carré publié
en 1963 nous ramène en pleine guerre froide, des deux côtés du mur. Je me suis
régalé, même si je ne suis pas un fan d’espionnage.
Ensuite, j’ai attaqué L’Escorte d’Anne Secret. Je connaissais un peu cette auteure pour
avoir lu Moskova, une novella publié par
Atelier In8 - après l’avoir croisée à la Maison de la Presse de Richelieu (37)
– (sic).
Ce court roman publié en 2005 se déroule en
bonne partie à Berlin, après la chute du mur. J’ai retrouvé son très beau style,
sec, épuré, froid et efficace. Anne Secret aime les descriptions de lieux, les
armes et les transports en commun. Ça se lit avec bonheur, comme une visite
guidée d’un Berlin en effervescence.
Autre petit livre vraiment bien foutu : Le Goût de Berlin par Kristel de
Pollotec (re-sic), éditions Mercure de France. Un florilège de textes
d’écrivains couvrant les trois derniers siècles. On y découvre à quel point cette
ville s’est transformée, a vécu au cœur de l’Histoire, déchirée, déchirante.
Très intéressant, ja !
04 mai 2012
Rassurez-moi, quelqu'un
Les fidèles de ce blogue (je parle ici des
cinq personnes qui le fréquentent assidument) auront remarqué que je n’ai pas
écrit de nouvelle chronique dans Infopresse
depuis belle lurette – depuis novembre 2011, pour être précis.
C’est que, comme les autres, je n’interviens
plus désormais qu’un numéro sur trois. Et vu que certains numéros sont
doubles...
Bref, me voici de retour avec cette chronique
intitulée Rassurez-moi, quelqu’un ! Il y est question de la vague de
conférences qui déferle sur le monde de la communication depuis quelques
années. Mes deux personnages y trouveront chacun un intérêt particulier.
À lire en ligne et sur papier, comme d’hab.
Les cinq fidèles cités plus haut remarqueront,
une fois de plus, la qualité de l’illustration signée par l'inimitable AlainPilon.
À la prochaine?
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