17 juillet 2012

Prolifique, moi ?

Photo prise au Palais de la Regaleira à Sintra, Portugal ©André Marois

Suis-je un auteur prolifique ? Je pose cette question, car on (amis, collègues, journalistes) m’a souvent affublé de ce qualificatif et je l’ai toujours trouvé suspect. Est-ce une qualité ou un défaut ?
Comme si écrire beaucoup, ou plutôt écrire régulièrement dans mon cas, devenait douteux. Peut-on produire et maintenir le niveau ? Je crois que Simenon, Zola et Frédéric Dard étaient prolifiques sans que cela nuise à leur œuvre.
Alors, pourquoi souligner ce trait ? Parce qu’on ne peut pas lire toute ma production ou qu’on ne veut pas? 
Pour revenir à la définition du dictionnaire : Prolifique : Se dit d’un artiste ou d’un écrivain qui produit beaucoup d’œuvres. À partir de combien commence ce «beaucoup» ? Est-ce calculé par année ou pour l’ensemble des publications ? On n’est pas plus avancé. J’ai publié, tous genres confondus, 27 livres en 13 années. Ça donne une moyenne de deux livres par an. Ce n’est pas si terrible. J’écris des polars assez courts, des albums et romans pour la jeunesse et des nouvelles. Je ne fais pas dans le pavé, plutôt dans la briquette. Et les mystères de l’édition font que, parfois, plusieurs bouquins sortent en même temps. Mais pas depuis belle lurette, vous l’aurez remarqué (avec un seul livre à mon palmarès en 2012, je risque de perdre mon appellation).
On associe souvent la prolificité aux lapins. Est-ce que j’écris plus vite que Roger Rabbit ? Ça sonne à mes longues oreilles comme pisse-copie.
Serait-ce moi qui trouve un sens négatif là où il n’y en aurait pas ? Un plombier qui installe un lavabo par jour est-il extraordinaire?
La vérité, c’est que je ne cherche pas mes idées trop longtemps. J’y bosse d’arrache-pied jusqu’à les débusquer. C’est une gymnastique de l’esprit. Ça s’entretient.
La vérité, c’est que j’ai des collègues bien plus productifs que moi. Surtout en littérature jeunesse.
La vérité, c’est que j’ai choisi d’être écrivain à temps plein. Je ne vais pas à la pêche, je ne fais pas la sieste, je travaille. Toutes ces journées sur mon ordinateur ou dans mon cahier, ça finit par se concrétiser.
La vérité, c’est aussi que je me retiens. Comme en ce moment, où je laisse mûrir mes projets.
Alors, suis-je prolifique ? Sûrement. Est-ce mal ? Je pense le contraire.
Il faut lire.

2 commentaires:

  1. Mais pourquoi se "navrer" d'une si belle appellation ? Prolifique, prolixe, ce sont les envieux qui vous le font sentir ainsi. Ne point "paranoïer" surtout.

    Comme je l'aimerai que certains de mes auteurs le soient un peut plus. Comme je le souhaiterai pour d'autres, et peut-être pour moi un jour aussi, d'avoir la plume et le temps de passer à l'écrit les milles unes idées qui poussent dans mes brouillons de vie.

    Je vous découvre, de sauts de puce en sauts de blog. Et c'est avec plaisir que je m'en vais découvrir vos briquettes pour adultes, moi qui suis à la recherche de "nouvelletés", toujours, inépuisablement.

    @ suivre ... pour moi.
    Jazz

    RépondreSupprimer
  2. Merci Jazz. Mais il vaut mieux être prolifique que prolixe.
    Bonnes briquettes.

    RépondreSupprimer