Photo prise au Palais de la Regaleira à Sintra, Portugal ©André Marois |
Suis-je un auteur prolifique ? Je pose cette
question, car on (amis, collègues, journalistes) m’a souvent affublé de ce
qualificatif et je l’ai toujours trouvé suspect. Est-ce une qualité ou un
défaut ?
Comme si écrire beaucoup, ou plutôt écrire
régulièrement dans mon cas, devenait douteux. Peut-on produire et maintenir le
niveau ? Je crois que Simenon, Zola et Frédéric Dard étaient prolifiques
sans que cela nuise à leur œuvre.
Alors, pourquoi souligner ce trait ? Parce
qu’on ne peut pas lire toute ma production ou qu’on ne veut pas?
Pour revenir à la définition du
dictionnaire : Prolifique : Se dit d’un artiste ou d’un écrivain qui
produit beaucoup d’œuvres. À partir de combien commence ce «beaucoup» ?
Est-ce calculé par année ou pour l’ensemble des publications ? On n’est
pas plus avancé. J’ai publié, tous genres confondus, 27 livres en 13 années. Ça
donne une moyenne de deux livres par an. Ce n’est pas si terrible. J’écris des polars assez courts, des albums et romans pour la jeunesse et
des nouvelles. Je ne fais pas dans le pavé, plutôt dans la briquette. Et les
mystères de l’édition font que, parfois, plusieurs bouquins sortent en même
temps. Mais pas depuis belle lurette, vous l’aurez remarqué (avec un seul livre
à mon palmarès en 2012, je risque de perdre mon appellation).
On associe souvent la prolificité aux lapins. Est-ce que j’écris plus vite que Roger Rabbit ? Ça sonne à mes longues oreilles comme pisse-copie.
Serait-ce moi qui trouve un sens négatif là où il n’y en aurait
pas ? Un plombier qui installe un lavabo par jour est-il extraordinaire?
La vérité, c’est que je ne cherche pas mes
idées trop longtemps. J’y bosse d’arrache-pied jusqu’à les débusquer. C’est une
gymnastique de l’esprit. Ça s’entretient.
La vérité, c’est que j’ai des collègues bien
plus productifs que moi. Surtout en littérature jeunesse.
La vérité, c’est que j’ai choisi d’être
écrivain à temps plein. Je ne vais pas à la pêche, je ne fais pas la sieste, je
travaille. Toutes ces journées sur mon ordinateur ou dans mon cahier, ça finit
par se concrétiser.
La vérité, c’est aussi que je me retiens.
Comme en ce moment, où je laisse mûrir mes projets.
Alors, suis-je prolifique ? Sûrement.
Est-ce mal ? Je pense le contraire.
Il faut lire.
Il faut lire.
Mais pourquoi se "navrer" d'une si belle appellation ? Prolifique, prolixe, ce sont les envieux qui vous le font sentir ainsi. Ne point "paranoïer" surtout.
RépondreSupprimerComme je l'aimerai que certains de mes auteurs le soient un peut plus. Comme je le souhaiterai pour d'autres, et peut-être pour moi un jour aussi, d'avoir la plume et le temps de passer à l'écrit les milles unes idées qui poussent dans mes brouillons de vie.
Je vous découvre, de sauts de puce en sauts de blog. Et c'est avec plaisir que je m'en vais découvrir vos briquettes pour adultes, moi qui suis à la recherche de "nouvelletés", toujours, inépuisablement.
@ suivre ... pour moi.
Jazz
Merci Jazz. Mais il vaut mieux être prolifique que prolixe.
RépondreSupprimerBonnes briquettes.