29 octobre 2008
24 octobre 2008
Extrait n°1
Les Allergiks, ça commence ainsi:
Vincent comprend les décrocheurs. Il y a des soirs où il ferait volontiers comme eux : tout planter là, bosser chez MacDo et se laisser vivre en rigolant avec les copains. L’avenir est trop loin pour le captiver.
Dire qu’on est juste mardi et que l’année scolaire ne fait que débuter…
En poussant le tourniquet de la station de métro Mont-Royal, il pense à sa mère. Elle travaille à la maison, mais à ce moment-ci, passé cinq heures, elle a déjà commencé à boire l’apéro, comme elle dit. L’idée de la retrouver en train de parler un peu trop fort angoisse Vincent. Il faut qu’il explose la boule de nerfs qui s’est formée dans son ventre.
Il lève la tête, observe l’interminable escalier mécanique qui monte vers la lumière du jour, mais se dirige vers celui qui descend. Il s’assure que son sac est bien d’aplomb, inspire un grand coup et s’élance à contresens.
- ON SE POUSSE !
Il hurle un bon coup pour que les voyageurs se tassent. Tous ces bornés qui s’acharnent à croire qu’on doit toujours utiliser un escalier qui va dans la même direction que vous. Vincent déteste qu’on lui impose une voie à suivre. Les sens uniques, c’est pour les lâches.
- ATTENTION !
Surtout ne pas ralentir, ça fait perdre de l’altitude. Garder son élan, augmenter son rythme et si possible, grimper deux marches à la fois. La majorité des voyageurs se tiennent immobiles sur leur droite. Seuls quelques irréductibles s’obstinent à occuper la partie gauche de l’escalier roulant : ceux-là sont des obstacles qu’il faut surmonter. C’est la partie la plus excitante.
- YEEEHAAAAA !
Vincent se trouve déjà à mi-parcours, quand un obèse lui barre la voie. Le gros somnole au milieu d’une marche avec ses écouteurs sur les oreilles. Il ne voit pas Vincent qui arrive sur lui à la vitesse d’un missile en quête de sa cible. Il ne l’entend pas non plus.
Vincent bondit dans le petit espace demeuré libre entre l’éléphant sur deux jambes et la rampe. Il se projette de profil pour gagner de la place. Il force le passage sans ménagement. Son sac bourré de livres heurte le type qui est surpris. Il cherche d’où est venue cette attaque. Devant ? Derrière ? Le sprinteur à l’envers est déjà loin.
Même au bord de l’asphyxie, Vincent accélère encore.
Il achève sa course en répétant son rugissement bestial, mélange de cri maori et hurlement de cow-boy de rodéo.
- YEEEEEHAAAAA !
Pendant trente secondes, Vincent souffle comme un taureau dans l’arène. Il a oublié ses soucis et s’apprête déjà à recommencer. Il est chaud, il est prêt. Il va fracasser le record du monde de la catégorie. L’irruption de deux membres de la sécurité du métro refroidit ses ardeurs.
- EH TOI, LE CHAMPION !
Vincent n’attend pas de savoir ce qu’ils lui veulent. Depuis le temps, ils se connaissent. Il leur adresse un bye-bye de la main, pousse la porte et sort sur la place animée.
Il est arrivé chez lui. Ça grouille de vie.
***
Vincent connaît par cœur la faune de la place Gérald Godin, au bord de l’avenue Mont-Royal. Il a grandi dans ce quartier qu’on appelle Le Plateau. C’est son monde.
On trouve de tout ici : des amis au Jean Coutu, un stand de taxis haïtiens, un petit marché, des quotidiens gratuits, des vélos volés, une bibliothèque, des vieilles avec leurs pigeons, des chiens qui pissent, des quêteux, du pot et autres spécialités hallucinogènes locales, des musiciens et des flics qui rôdent en mordant dans leurs muffins achetés au Café Noir.
Vincent s’installe sur un muret en ciment sous les jeunes érables. Il salue quelques connaissances. Il se sent bien.
- Nan merci, répond-il à un gars avec une casquette qui lui demande s’il a besoin de quelque chose.
Il demeure ainsi quinze minutes, rêveur. Les bus s’arrêtent, se vident, font le plein, repartent. Des flots de travailleurs surgissent par centaines des profondeurs. Comment font ceux qui vivent à la campagne ? On doit y mourir d’ennui.
Il vérifie l’heure sur son cellulaire, se dresse d’un bond. Sa mère a déjà dû siffler la moitié de sa bouteille de sauvignon.
...
Plus de détails en cliquant ici.
Vincent comprend les décrocheurs. Il y a des soirs où il ferait volontiers comme eux : tout planter là, bosser chez MacDo et se laisser vivre en rigolant avec les copains. L’avenir est trop loin pour le captiver.
Dire qu’on est juste mardi et que l’année scolaire ne fait que débuter…
En poussant le tourniquet de la station de métro Mont-Royal, il pense à sa mère. Elle travaille à la maison, mais à ce moment-ci, passé cinq heures, elle a déjà commencé à boire l’apéro, comme elle dit. L’idée de la retrouver en train de parler un peu trop fort angoisse Vincent. Il faut qu’il explose la boule de nerfs qui s’est formée dans son ventre.
Il lève la tête, observe l’interminable escalier mécanique qui monte vers la lumière du jour, mais se dirige vers celui qui descend. Il s’assure que son sac est bien d’aplomb, inspire un grand coup et s’élance à contresens.
- ON SE POUSSE !
Il hurle un bon coup pour que les voyageurs se tassent. Tous ces bornés qui s’acharnent à croire qu’on doit toujours utiliser un escalier qui va dans la même direction que vous. Vincent déteste qu’on lui impose une voie à suivre. Les sens uniques, c’est pour les lâches.
- ATTENTION !
Surtout ne pas ralentir, ça fait perdre de l’altitude. Garder son élan, augmenter son rythme et si possible, grimper deux marches à la fois. La majorité des voyageurs se tiennent immobiles sur leur droite. Seuls quelques irréductibles s’obstinent à occuper la partie gauche de l’escalier roulant : ceux-là sont des obstacles qu’il faut surmonter. C’est la partie la plus excitante.
- YEEEHAAAAA !
Vincent se trouve déjà à mi-parcours, quand un obèse lui barre la voie. Le gros somnole au milieu d’une marche avec ses écouteurs sur les oreilles. Il ne voit pas Vincent qui arrive sur lui à la vitesse d’un missile en quête de sa cible. Il ne l’entend pas non plus.
Vincent bondit dans le petit espace demeuré libre entre l’éléphant sur deux jambes et la rampe. Il se projette de profil pour gagner de la place. Il force le passage sans ménagement. Son sac bourré de livres heurte le type qui est surpris. Il cherche d’où est venue cette attaque. Devant ? Derrière ? Le sprinteur à l’envers est déjà loin.
Même au bord de l’asphyxie, Vincent accélère encore.
Il achève sa course en répétant son rugissement bestial, mélange de cri maori et hurlement de cow-boy de rodéo.
- YEEEEEHAAAAA !
Pendant trente secondes, Vincent souffle comme un taureau dans l’arène. Il a oublié ses soucis et s’apprête déjà à recommencer. Il est chaud, il est prêt. Il va fracasser le record du monde de la catégorie. L’irruption de deux membres de la sécurité du métro refroidit ses ardeurs.
- EH TOI, LE CHAMPION !
Vincent n’attend pas de savoir ce qu’ils lui veulent. Depuis le temps, ils se connaissent. Il leur adresse un bye-bye de la main, pousse la porte et sort sur la place animée.
Il est arrivé chez lui. Ça grouille de vie.
***
Vincent connaît par cœur la faune de la place Gérald Godin, au bord de l’avenue Mont-Royal. Il a grandi dans ce quartier qu’on appelle Le Plateau. C’est son monde.
On trouve de tout ici : des amis au Jean Coutu, un stand de taxis haïtiens, un petit marché, des quotidiens gratuits, des vélos volés, une bibliothèque, des vieilles avec leurs pigeons, des chiens qui pissent, des quêteux, du pot et autres spécialités hallucinogènes locales, des musiciens et des flics qui rôdent en mordant dans leurs muffins achetés au Café Noir.
Vincent s’installe sur un muret en ciment sous les jeunes érables. Il salue quelques connaissances. Il se sent bien.
- Nan merci, répond-il à un gars avec une casquette qui lui demande s’il a besoin de quelque chose.
Il demeure ainsi quinze minutes, rêveur. Les bus s’arrêtent, se vident, font le plein, repartent. Des flots de travailleurs surgissent par centaines des profondeurs. Comment font ceux qui vivent à la campagne ? On doit y mourir d’ennui.
Il vérifie l’heure sur son cellulaire, se dresse d’un bond. Sa mère a déjà dû siffler la moitié de sa bouteille de sauvignon.
...
Plus de détails en cliquant ici.
19 octobre 2008
D'où sortent Les Allergiks?
De janvier à avril 2007, je me suis enfermé dans ce minuscule bureau pour écrire la première version des Allergiks. Ensuite, il y a eu beaucoup de réécritures avant d’aboutir à la version finale de ce feuilleton en 13 épisodes – ou de ce roman publié épisodiquement.
Les Allergiks est une course contre le temps où s’entremêlent les suspects, les allergies, l’écoterrorisme, l’amitié, la trahison, la découverte de la sexualité, un flic en préretraite et un psychopathe en liberté.
L’idée, c’est de recréer sur papier, le rythme et l’esprit d’un feuilleton télévisé. Il y a donc beaucoup d’action, peu de digressions, des dialogues, du suspense, des rebondissements, des bons et des méchants.
Les Allergiks se passent aujourd’hui, à Montréal. J’ai voulu placer quatre ados de 15 et 16 ans dans une situation intenable : la disparition de leur meilleure amie. L’enquête révélera vite qu’Agota menait des vies parallèles...
Le premier épisode «Où est Agota ?» sera disponible en librairie et chez Couche Tard, dès le lundi 27 octobre 2008.
Le second épisode «L’alerte est lancée» arrivera deux semaines plus tard, soit le 10 novembre 2008.
La parution continuera ainsi pendant six mois, tous les quinze jours.
Alexandra Myotte signe les illustrations de couverture et la BD à l’intérieur.
13 octobre 2008
Question de culture
J'ai reçu hier cette photo d'amis parisiens, où l'on voit leur fils lire Papy, où t'as mis tes dents? à sa petite soeur. «Ça fait bien rire Baptiste, qui commence à poser certaines questions sur la vie...» dit sa maman. Il est en cours élémentaire 1. Tant mieux, car ce ce livre a été écrit pour encourager la discussion.
Je rapproche ce commentaire des réactions souvent gênées qu'a eues Virginie Egger lors de présentations en Colombie-Britannique. Quant à moi, au salon du livre de Sudbury (Ontario), j'ai vu des bibliothécaires refermer précitament l'album en découvrant la page de Lucien - justement celle que lit Baptiste sur la photo. Le texte dit ceci: «Lucien, t'as des seins? Mon voisin, il est devenu ma voisine depuis son retour de voyage. Je le soupçconne d'avoir volé les seins de madame Martin.» Alors, les anglophones, plus pudibonds que les francophones? Probablement.
On pourra aussi consulter la critique intitulée «These appeal more to adults», publiée dans le quotidien The Gazette sous la plume de Michelle Lalonde.
08 octobre 2008
Lancement Les Allergiks
Illustrations: Alexandra Myotte
Une adolescente disparaît.
Un flic enquête.
Une mère craque.
Quatre allergiques s’en mêlent.
Les pistes s’embrouillent.
Un flic enquête.
Une mère craque.
Quatre allergiques s’en mêlent.
Les pistes s’embrouillent.
Les Allergiks est une feuilleton pour adolescents, qui paraîtra dans la nouvelle collection Epizzod. Il sera publié, un épisode à la fois, à partir du 27 octobre 2008.
Le lancement aura lieu le 21 octobre, au Laïka, 4400 Boulevard Saint-Laurent, Montréal, 17 h.
Voici la couverture du premier. Le genre: polar. Il y a de l'action, du suspens, et bien plus.
À suivre...
03 octobre 2008
Réservez votre soirée
Je vous attends le 21 octobre, au soir.
C'est encore une surprise, mais j'ai hâte d'y être. Ça fera deux ans que je travaille sur ce projet...
Je vous donne des nouvelles dès que j'ai le droit...
C'est encore une surprise, mais j'ai hâte d'y être. Ça fera deux ans que je travaille sur ce projet...
Je vous donne des nouvelles dès que j'ai le droit...
Famille décomposée
Le diptyque qui me sert de portrait sur mon profil a été réalisé par ma fille Julia Marois, étudiante en photographie à l’université Concordia à Montréal.
Il fait partie d’une mosaïque intitulée «Famille décomposée», qui vient de remporter un prix au concours de photos et d’illustrations Lux 2008, dans la catégorie Étudiant – série.
Bravo Julia !
Inscription à :
Articles (Atom)