31 octobre 2011
Polars en Amérique française
Il est arrivé! Norbert Spehner a encore frappé avec ce nouveau tome sur le roman policier francophone en Amérique du Nord, couvant la dernière décennie.
Un ouvrage de référence pour tous les amateurs de polars québécois, de polars canadiens traduits en français et de polars jeunesse.
J'ai le plaisir d'y occuper cinq pages et de figurer parmi la «Crème du crime» avec Sa propre mort. Pas pire pantoute.
30 octobre 2011
Minces, mes lectures!
- Pour de vrai, Patrice Desbiens, L'oie de Cravan, 60 pages
J'ai eu envie de lire les poèmes de ce recueil grâce à un article dans Voir. Une découverte que je ne regrette vraiment pas. Extrait de Ici sur terre (à Laliberté d'être Guy on veut) : «Quand on pense à la gravité de la situation ton apesanteur poétique ne faisait pas le poids.»
- Vivre à deux, Jonathan Franzen, Alto, 32 pages
J'ai acheté cette nouvelle surtout pour les superbes illustrations de Gérard DuBois. Bicolores, noirs et rouges, les dessins sur chaque page sont un vrai bonheur. En plus, l'histoire est savoureuse.
- Hollandia, Carole David, Héliotrope, 91 pages
Cette novella se déguste sans attendre pour fêter les 5 ans de son éditeur.
10 octobre 2011
C’est Enid Blyton qu’on assassine
Sur son blogue, Stanley Péan posait en juillet la question de la pertinence d’une réécriture du Nom de la rose, par Umberto Eco lui-même. Je lui avais répondu ainsi :
« Umberto Ecco a bien le droit de faire ce qu’il veut avec son œuvre. En 2006, tout le monde s’était de même offusqué lorsque Alessandro Baricco avait publié une version allégée de l’Iliade d’Homère. Un très bon livre, selon moi. La musique, le théâtre et le cinéma ne cessent de reprendre les mêmes oeuvres pour les remonter, les réinterpréter, les réinventer. La littérature devrait en prendre de la graine. Une version remix des meilleurs romans n’enlèverait rien aux originaux. Au contraire.»
Mon commentaire a été repris dans l’éditorial du Libraire n°67 de Stanley Péan, qui remarque fort justement que Vendredi ou les limbes du pacifique existe en deux versions écrites par Michel Tournier lui-même, sans que personne ne s’en soit offusqué.
J’en étais là de mes réflexions, lorsque j’ai lu ce billet troublant sur le blogue de Celeborn, intitulé Le club des 5 et la baisse du niveau. Je vous invite à y jeter un œil.
L’auteur, un professeur français, y révèle que la nouvelle version des romans d’Enid Blyton a bien changé. La narration est au présent, le nous est devenu on et le traducteur a gommé descriptions et éléments politiquement incorrects. Dans ce cas, il s’agit d’une décision de l’éditeur (l’auteure est morte en 1968). Je me questionne depuis. On voit bien des versions modernes et québécoises de pièces de Shakespeare, pourquoi ne pas revisiter ces œuvres écrites dans les années 40 ? Mais jusqu’où risquons-nous d’aller trop loin ?
Toute la littérature jeunesse ne tire pas ainsi vers le bas, il faut le rappeler.
09 octobre 2011
Good Job
Comme prévu, des dizaines de designers ont modifié le logo Apple pour souligner la mort de Steve Jobs. J’ai déjà parlé de ce phénomène ici.
Sans surprise, journalistes et utilisateurs y sont allés de leurs témoignages et commentaires louangeurs. Mais à un point que je trouve indécent.
Là où je suis resté sur le cul, c’est en découvrant que des innocents sont allés allumer des cierges devant des boutiques Apple. Que pleuraient-ils ainsi ? La perte du seul héros qui leur restait ? La disparition d’un type qui leur fourgue des bébelles à l’obsolescence programmée ?
C’est pathétique. Le Macintosh a joué son rôle d’outsider dans les années 80, où c’était cool d’afficher son ordi avec la pomme. Il en est encore pour aimer la campagne de pub de l’époque, qui osait reprendre des photos de Gandhi et de Martin Luther King pour vendre des ordinateurs (qui leur a permis de faire ça ?) Le slogan avait déjà été utilisé par Pepsi Cola cinq ans plus tôt avec, entre autres, Fosbury pour expliquer l’attitude rebelle de la marque.
Aujourd’hui, utiliser un iPhone est la plus mainstream des attitudes. Au Laïka, pianoter sur un PC est devenu bien plus provocateur.
J’utilise un Mac depuis toujours. J’ai été obligé d’en changer quatre fois parce que la mémoire n’était plus assez grosse. Ça m’a toujours énervé.
Il serait temps d’aller allumer des cierges sur l’autel de la lucidité. Même nos voisins américains commencent à comprendre qu’on se moque d’eux avec aplomb et à réagir.
Memoria
Memoria est le festival des oeuvres historiques qui se tient à Saint-Hyacinthe du 1er octobre au 30 novembre. J'aurai le plaisir d'y animer des ateliers d'écriture pour le primaire, le mardi 11 octobre, et d'y présenter des conférences autour de la Crise d'octobre, le 25 octobre.
Pour connaître le programmation complète de ce dynamique festival, cliquez ici.
03 octobre 2011
C'est quoi le style?
De Céline à Echenoz, je traque la phrase qui leur fera comprendre cette notion si insaisissable.
Pas gagné.
Je garde en tête cette citation de Philippe Djian: ... La transformation dont il est question ici s'appelle le style. Quel que soit le domaine artistique considéré, là où il n'y a pas le style, il n'y a rien. Vous pouvez vous tenir au-dessus d'un filon d'or pur mais si vous n'avez pas le bon outil pour creuser, vous repartirez les mains vides. Céline, toujours lui, a également déclaré :« Au commencement était l'émotion. » Je pense qu'il aurait pu dire : «Au commencement était le style.»
D'accord, mais comment on fait pour avoir du style, monsieur Djian? Mes étudiants veulent savoir.