Sur son blogue, Stanley Péan posait en juillet la question de la pertinence d’une réécriture du Nom de la rose, par Umberto Eco lui-même. Je lui avais répondu ainsi :
« Umberto Ecco a bien le droit de faire ce qu’il veut avec son œuvre. En 2006, tout le monde s’était de même offusqué lorsque Alessandro Baricco avait publié une version allégée de l’Iliade d’Homère. Un très bon livre, selon moi. La musique, le théâtre et le cinéma ne cessent de reprendre les mêmes oeuvres pour les remonter, les réinterpréter, les réinventer. La littérature devrait en prendre de la graine. Une version remix des meilleurs romans n’enlèverait rien aux originaux. Au contraire.»
Mon commentaire a été repris dans l’éditorial du Libraire n°67 de Stanley Péan, qui remarque fort justement que Vendredi ou les limbes du pacifique existe en deux versions écrites par Michel Tournier lui-même, sans que personne ne s’en soit offusqué.
J’en étais là de mes réflexions, lorsque j’ai lu ce billet troublant sur le blogue de Celeborn, intitulé Le club des 5 et la baisse du niveau. Je vous invite à y jeter un œil.
L’auteur, un professeur français, y révèle que la nouvelle version des romans d’Enid Blyton a bien changé. La narration est au présent, le nous est devenu on et le traducteur a gommé descriptions et éléments politiquement incorrects. Dans ce cas, il s’agit d’une décision de l’éditeur (l’auteure est morte en 1968). Je me questionne depuis. On voit bien des versions modernes et québécoises de pièces de Shakespeare, pourquoi ne pas revisiter ces œuvres écrites dans les années 40 ? Mais jusqu’où risquons-nous d’aller trop loin ?
Toute la littérature jeunesse ne tire pas ainsi vers le bas, il faut le rappeler.