21 janvier 2015

Plus on est de fous, plus on lit


Le 18 novembre à lémission Plus on est de fous, plus on lit, un panel dinvités discutait de lélaboration éventuelle dun corpus de livres pour les jeunes du secondaire. Sophie Gagnon, alias Sophie Lit, proposa une liste composée uniquement de livres jeunesse. Elle y fit figurer Où est Agota ? pour mon grand plaisir. (Et aussi pour ma gêne, en voyant les autres titres proposées, où figuraient des classiques de France et du Québec.)

Suite à cette intervention radiophonique, voici le courriel que jai reçu le 5 décembre.
Je le reproduis ici avec la permission de lenseignant :
Je suis enseignant orthopédagogue auprès d'élèves en difficulté d'apprentissage à l'école secondaire (…) à Montréal.
Cette année, au mois d'octobre, je cherchais un roman d'enquête pour mes élèves de la deuxième secondaire. Ces élèves sont tous en situation d'échec et refont cette année avec des mesures d'aide spéciales (groupe réduit, enseignant spécialisé, etc.).
J'ai été informé de l'existence de votre série d'épisodes par l'entremise de l’intervention radiophonique de Sophielit à l’émission « Plus on est de fous, plus on lit ».
J'ai immédiatement sauté sur un exemplaire que nous avions à notre bibliothèque et j'ai lu le premier épisode. J'étais conquis.
Il faut comprendre que séduire mes élèves était une tout autre tâche. J'ai préparé ma présentation. J'ai attisé leur intérêt en faisant miroiter certains punchs.
Lorsque nous avons reçu vos 40 exemplaires pour que tous puissent en avoir un, ils se sont littéralement rués vers la bibliothèque pour avoir le leur.
Un effet étrange s'est ensuite produit dans ma classe. Mes élèves les plus réfractaires à la lecture se sont mis à lire. J'ai eu des questions de leur part comme : « c'est quoi Pulp Fiction? », « hein on a droit de lire un roman qui parle de pot? ». J'ai aussi eu des réactions fortes à leur rencontre avec le personnage d’Harry : « quel pervers! », « je le déteste lui! ».
En gros, aucun n’a été laissé indifférent. Bravo.
Sachez que pour nous, enseignants, travailler dans l'univers de la lecture est un peu comme travailler dans une unité médicale de grands brulés. Mes élèves ont souvent été traumatisés par des séries d'échecs, des rencontres fâcheuses avec des romans inadaptés à leurs difficultés en lecture et, je dois l'admettre, des enseignants tortionnaires.
Ainsi, votre roman, dans ce contexte, me rend la tâche tellement plus facile. Je vous en remercie.
De ce fait, j'aimerais que mes élèves puissent faire votre connaissance et qu'ils vous partagent leurs réactions à votre œuvre…

Ce courriel m’a chaviré.
Savoir qu’un de mes livres touche ainsi des lecteurs difficiles, leur donne envie de lire, attise leur curiosité, les fait réagir, casse l’indifférence ; c’est pour moi une récompense sans nom. 

Moi aussi, je les remercie, avant d’aller les visiter sous peu.

17 janvier 2015

Charlie Hebdo, le Québec et moi


 
Oui, j'ai déjà eu les cheveux longs.
Lundi dernier, nous étions quatre écrivains dans un restaurant dOttawa, réunis là pour préparer un projet dateliers décriture en Ontario. Nous étions deux dorigine française, arrivés au Québec depuis 22 ans pour moi et 43 pour mon collègue. La question des attentats à Charlie Hebdo sest bien sûr présentée, posée par un écrivain franco-ontarien. Il voulait savoir si nous étions touchés, nous qui étions partis depuis si longtemps. Jai raconté que depuis la nouvelle, jétais bouleversé. Jai grandi avec Charlie Hebdo. Je lai beaucoup lu. Jai énormément ri grâce à lui, mais jai aussi beaucoup appris. Savoir que deux imbéciles ont tué Cabu et Wolinsky ma donné envie de chialer. Ces dessinateurs étaient des génies. En racontant mon trouble, je me suis rendu compte à quel point Charlie Hebdo appartenait à ma culture, combien il faisait partie de la culture française. Cest cela qui a été assassiné. Le droit à la déconnade, au sarcasme, à la rigolade, à lhumour forcené, dessiné avec talent et culot. A côté de moi, mon ami français pleurait à chaudes larmes.
Jhabite dans un Québec que jadore et je regarde la France de loin, sans vouloir retourner y vivre. Mais les manifestations de dimanche mont réconcilié avec mon pays dorigine. 
Nous sommes sortis du restaurant et nous avons parlé dautre chose.

13 janvier 2015

Résidence jeunesse à l'école Montcalm


J'ai commencé aujourd'hui ma résidence jeunesse à l'école Montcalm dans le quartier St-Michel de Montréal.
Voici le communiqué officiel du Conseil des arts de Montréal:
Un écrivain jeunesse à l’école primaire

En concertation avec le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport à travers son programme Une école montréalaise pour tous, le Conseil permettra cet hiver à l’écrivain jeunesse André Marois de s’immerger dans le projet des Histoires pour raconter cinquante ans d’Histoire à l’école primaire Montcalm (par ailleurs, celle-ci fête ses 50 ans!) qui l’accueillera en résidence pour trois mois. Que fera-t-il? Proposer aux écrivains en herbe de raconter collectivement une courte histoire relatant un événement vécu par un ou une des résident(e)s de leur quartier (Villeray-St-Michel-Parc Extension) et ceci, au cours des 50 dernières années. Une riche idée intergénérationnelle, car les témoignages inscrits dans la trame narrative seront personnellement adaptés par nos jeunes auteurs. 

Je vous en redonne bientôt des nouvelles.


04 janvier 2015

Bande-annonce des Voleurs de mémoire

Très chouette cadeau de début d'année que me fait une équipe d'étudiants du Collège Sainte-Anne de Lachine: la bande-annonce des Voleurs de mémoire.
À visionner ici.
Bravo et merci à Thomas, Charles, Sebastian, Jacob et Michaël et leure professeure Mme Saint-Germain