Il semble que ce roman publié en 1935 ait été écrit par Georges Bernanos pour des raisons alimentaires, avant son célèbre Journal d’un curé de campagne. Quand un écrivain crève la dalle, il se rabaisse à écrire un polar. Boris Vian l’avait brillamment réussi avec J’irai cracher sur vos tombes. Beaucoup ont suivi son exemple avec moins de brio.
Dans Un crime, nous sommes bien dans un roman policier. Il y a crime, suspects, enquête. L’originalité de ce livre est son cadre : un village perdu des alpes qui attend son nouveau jeune curé. Celui-ci surgit en pleine nuit, en retard. La bonne l’attend depuis un chapitre.
Le juge chargé de l’enquête se perd en conjectures. Le lecteur aguerri devine rapidement qui est la coupable, mais on court après le mobile. Le style et l’ambiance nous change des polars américains blasés et des tueurs en série nordiques. Comble de surprise : l’enquêteur quitte le livre avant la fin. La narration mérite une lecture attentive. Les ellipses sont nombreuses. On ne souligne pas à gros traits, il faut rester attentif (j’ai dû relire le dernier chapitre pour être sûr d’avoir bien compris). Surtout, j’ai aimé l’écriture et l’ambiance. Ça ferait un film magnifique. Je veux bien l'adapter pour le Québec, tiens.
Au final, Un Crime est roman atypique, un authentique polar du terroir, qui aurait été renié par son auteur. Tant pis pour lui.
Très bonne critique ici.
Et moi je n'ai pas eu le temps de relire une deuxième fois pour comprendre. André Marois, trop fier, m'a soufflé la réponse dès que j'ai eu terminé la dernière page, puisque je n'avais pas saisi non plus.
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