À mon arrivée à Montréal en octobre 1992,
je me suis rendu, sur les bons conseils de mon hôtesse Marika, à la Boite Noire
sur St-Denis pour louer la cassette de Montréal
vu par : un film à sketches réalisé par Denys Arcand, Michel Brault, Atom Egoyan, Jacques Leduc, Léa Pool et Patricia Rozema. J’avoue que je ne m’en
souviens de rien de ce film, mais l’exercice
m’avait plu. La diversité des points de
vue sur une ville m’intéresse, surtout
quand ceux-ci proviennent d’étrangers.
En 2013, j’ai eu le plaisir de lire deux polars qui présentent deux points de
vue sur Montréal. J’ai beaucoup aimé
l’un et adoré l’autre.
Dernière
Nuit à Montréal est le premier roman de la Canadienne
Emily St. John Mandel. L’histoire
est contemporaine. Toute la seconde partie du livre se situe à Montréal,
surtout dans le Centre-Ville et le Vieux-Montréal. L’auteur exploite l’antagonisme
franco-anglais, souvent avec excès, mais nous sommes dans un polar. Les
Québécois n’y apparaissent
pas sous leur meilleur jour, mais l’idée de placer un anglophone dans un univers hostile fonctionne. L’écriture de St. John Mandel est travaillée, stylée et ses
personnages sont fouillés. J’ai
suffisamment aimé pour avoir envie de lire son deuxième livre : On ne joue pas avec la mort.
The
Main de Trevanian se passe au début des années 70,
sur le fameux boulevard Saint-Laurent. On suit le lieutenant Lapointe dans son
quotidien de flic de quartier. Un policier aux méthodes rudes, mais efficaces.
La description des lieux, des habitants et de l’ambiance est fabuleuse. On sent très bien la pauvreté des jeunes
immigrants, la mixité entre Canadiens français, Portugais, Juifs, Italiens et
Américains (des déserteurs de la guerre du Vietnam). L’écriture de Trévanian est fluide, profonde, intelligente. Sa
connaissance des lieux et de la culture est excellente et bien utilisée. L’intrigue prend tout son temps pour s’installer,
suivant les méandres des ruelles du quartier que l’on parcourt à pied avec Lapointe. Je vous recommande chaudement The Main.
Très bonne critique de Morgane Marvier ici.
Cette vieille couverture en espagnol est fabuleuse, car l'illustrateur semble avoir confondu Montréal et Harlem.
Celle-ci aussi a de la gueule.
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