Cette fin de semaine, nous sommes allés à Ende Gelände. La minière RWE a décidé d'abattre les 10 % de la forêt Hambach (Hambi pour les intimes) qu'elle n'a pas déjà détruits (près de Buir). Depuis 6 ans, un mouvement de résistance s'est installé. Occupation des bois, actions sur le terrain... La mine de charbon (lignite) à ciel ouvert est immense - la surface de Paris. Le spectacle est affligeant. Le bilan carbone de la Rhénanie est une catastrophe.
Chaque année, une grosse opération a lieu sur le terrain. Pendant que nous manifestions face aux excavatrices qui grugent le sol en direction des bois, des milliers d'activistes bloquaient la voie ferrée qui relie la mine à la centrale thermique, ainsi que l'autoroute. Actions non-violentes. Police en masse, arrestations en masse. Tout le monde a été libéré. Le soir, retour au camp, installé depuis peu suite à l'évacuation par la police de l'emplacement prévu. L'organisation et la logistique sont impressionnants: organiser, loger, nourrir 6500 personnes!
Les gens viennent de toute l'Europe, dont un train complet en provenance de Prague (+ deux Québécois.e.s). La cuisine (bio, local, vegan) est délicieuse. Une tonne de pain par jour! L'ambiance est fabuleuse. On parle, crée des contacts, échange des infos, participe aux tâches. Durant la nuit, l'action continue: alimenter et apporter du renfort aux activistes qui occupent la track. Nous allons chercher des militants libérés aux gares de Aagen et Duren. Le dimanche, nous avons marché dans les allées de Hambi où des barricades sont érigées. Les maisons dans les arbres ont été détruites par RWE et on craint un retour des mêmes sur les lieux.
Un week-end très intense, qui donne à la fois espoir et fait craindre le pire. À noter: pendant deux jours, entourés par 6500 personnes en grande majorité dans la vingtaine, nous n'avons vu personne qui regardait son téléphone. Discussion, action, fête, solidarité. Hambi bleibt!
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