19 juin 2019

Journal de ma francophonie #7 – North Bay et Verner + école Jeanne Mance de Montréal


6 et 7 février – North Bay et Verner
Mes 6es et dernières visites se sont presque bien passées. À North Bay, les élèves ont corrigé selon mes commentaires et ensuite, on a pris les temps de lire chaque nouvelle devant toute la classe. Écoute attentive des 4 textes. Le temps file et j’ai à peine le temps de leur demander si la francophonie est importante pour eux. Deux réponses avant la cloche: «Oui, pour avoir un meilleur emploi», et «Oui, car je ne parle pas anglais.» J’aurais aimé avoir le temps d’approfondir… Combien parlent en français chez eux? La majorité, mais pas l’unanimité.
À Verner, le mauvais temps a fait annuler le ramassage scolaire. Faute d’autobus, il n’y avait que trois gars en classe. On a corrigé ensemble, mais ça manquait de motivation. Heureusement que la professeure avait travaillé avec eux avant ma visite.
Au final, je repars avec 7 nouvelles qui vont de 750 à presque 2000 mots. L’étape de la correction aura été la plus laborieuse. Les mini-tablettes n’ont pas aidé, mais pour des élèves de 7e et 8e années, le niveau est loin d’être bon.
Pourtant, je suis sûr que mon travail aura servi – très modestement.

Mercredi 22 février – école Jeanne-Mance — Montréal
Je viens dans ce collège pour rencontrer une classe de secondaire 2 qui doit réaliser un projet de cinéma, adapté de mon roman Où est Agota? C’est ma première animation ici, alors que j’habite à 10 minutes. Lorsque nos enfants étaient jeunes, Jeanne-Mance avait une réputation de collège tough, dans un quartier défavorisé. En conséquence, un grand nombre de parents (dont je fais partie) a envoyé ses enfants dans des collèges privés montréalais. Au Québec, le système mis en place depuis longtemps fait en sorte qu’un tiers des élèves va suivre son secondaire au privé. C’est dramatique pour le service public.
Ce jour-là, bêtement, je m’attends à découvrir un groupe d’adolescents agités et c’est tout le contraire qui se produit. Ils ont commencé à lire mon livre. Ils sont très attentifs, posent plein de questions. Bref, une très chouette rencontre.
À la fin, il arrive se moment magique qui parfois se produit. Un ou deux élèves attendent que les autres soient partis pour venir me parler. C’est à cet instant privilégié qu’on m’avoue être en train d’écrire des poèmes ou un roman, qu’on me demande des trucs pointus. L’élève qui se présente me pose une question précise sur mon livre, puis m’explique qu’il l’a lu d’une traite, en deux jours. Velours pour l’auteur qui a mis deux ans et demi à écrire ce roman.
Je dois revenir en avril, lorsqu’ils auront écrit deux scènes adaptées de mon histoire. J’ai très hâte de découvrir ça.

Prochaine étape : la Suisse !

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