15 octobre 2009

L’incendie du Hilton


L’an passé, au Salon du livre de Montréal, un éditeur québécois m’avait raconté avoir passé la nuit debout à cause d’une alerte d’incendie au Hilton qui surplombe la Place Bonaventure. L’information m’était aussitôt sortie de la tête.
François Bon, écrivain français en visite au même salon, a vécu cette alerte et il en a tiré un livre, justement intitulé L’incendie du Hilton. Superbe idée et point de vue original de l’auteur européen en visite au Québec. François Bon décrit ces quatre heures dehors, sans information, sans rien à faire, à boire des cafés dégueulasses au Tim Hortons et à discuter avec d’autres auteurs. Le passage avec les frères Rolin est magique. Ce livre était risqué, car il ne s’y passe presque rien. On vaque, on marche, on revient. François Bon mélange quelques souvenirs d’ailleurs. On l’imagine si bien dans ce lieu si laid, sans âme, en pleine nuit, en plein froid. Acteur et spectateur de ce non-événement.
Terriblement juste aussi, sa présentation du petit monde de l’édition française, venu dans le Nouveau monde sans se mêler aux locaux. Les éditeurs hexagonaux occupent la plus grande place dans le salon. Ils signent les écrivains d’ici : «marché captif».
Sous le titre, il est inscrit «roman». On aurait plutôt imaginé «récit», mais Bon s’en explique dans le dernier chapitre. Pas de notes, juste des souvenirs réécrits, fabriqués autour d’une ville jamais nommée.
Quelques répétitions auraient pu être évitées, et une erreur aussi : la coupe Grey et non la Gray Cup. Précision : le mammifère canadien des bois s’appelle un orignal.
François Bon est revenu depuis à Montréal et il est en résidence à Québec pour quelques mois. Il faut croire que cet incendie l’aura motivé à revenir.

1 commentaire:

  1. merci! (et pour les corrections, depuis ai appris plein d'autres choses concernant le Québec!) F

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