09 octobre 2011

Good Job

Comme prévu, des dizaines de designers ont modifié le logo Apple pour souligner la mort de Steve Jobs. J’ai déjà parlé de ce phénomène ici.

Sans surprise, journalistes et utilisateurs y sont allés de leurs témoignages et commentaires louangeurs. Mais à un point que je trouve indécent.

Là où je suis resté sur le cul, c’est en découvrant que des innocents sont allés allumer des cierges devant des boutiques Apple. Que pleuraient-ils ainsi ? La perte du seul héros qui leur restait ? La disparition d’un type qui leur fourgue des bébelles à l’obsolescence programmée ?

C’est pathétique. Le Macintosh a joué son rôle d’outsider dans les années 80, où c’était cool d’afficher son ordi avec la pomme. Il en est encore pour aimer la campagne de pub de l’époque, qui osait reprendre des photos de Gandhi et de Martin Luther King pour vendre des ordinateurs (qui leur a permis de faire ça ?) Le slogan avait déjà été utilisé par Pepsi Cola cinq ans plus tôt avec, entre autres, Fosbury pour expliquer l’attitude rebelle de la marque.

Aujourd’hui, utiliser un iPhone est la plus mainstream des attitudes. Au Laïka, pianoter sur un PC est devenu bien plus provocateur.


J’utilise un Mac depuis toujours. J’ai été obligé d’en changer quatre fois parce que la mémoire n’était plus assez grosse. Ça m’a toujours énervé.


Il serait temps d’aller allumer des cierges sur l’autel de la lucidité. Même nos voisins américains commencent à comprendre qu’on se moque d’eux avec aplomb et à réagir.

Memoria



Memoria
est le festival des oeuvres historiques qui se tient à Saint-Hyacinthe du 1er octobre au 30 novembre. J'aurai le plaisir d'y animer des ateliers d'écriture pour le primaire, le mardi 11 octobre, et d'y présenter des conférences autour de la Crise d'octobre, le 25 octobre.
Pour connaître le programmation complète de ce dynamique festival, cliquez ici.

03 octobre 2011

C'est quoi le style?

Je m'échine ces jours-ci à tenter de définir ce qu'est un style littéraire, à trouver des exemples, à les décortiquer. Je ne fais pas ça pour moi, mais pour mes étudiant-e-s.
De Céline à Echenoz, je traque la phrase qui leur fera comprendre cette notion si insaisissable.
Pas gagné.

Je garde en tête cette citation de Philippe Djian: ... La transformation dont il est question ici s'appelle le style. Quel que soit le domaine artistique considéré, là où il n'y a pas le style, il n'y a rien. Vous pouvez vous tenir au-dessus d'un filon d'or pur mais si vous n'avez pas le bon outil pour creuser, vous repartirez les mains vides. Céline, toujours lui, a également déclaré :« Au commencement était l'émotion. » Je pense qu'il aurait pu dire : «Au commencement était le style.»

D'accord, mais comment on fait pour avoir du style, monsieur Djian? Mes étudiants veulent savoir.

30 septembre 2011

L'exquise, le livre


J'ai déjà parlé ici et ici de ce projet de roman écrit par 80 auteurs de polars: L'exquise nouvelle, auquel j'ai participé l'an passé.
Et bien voilà que le livre va sortir, préfacé par deux participants: Franck Thilliez et Laurent Scalèse.
La couverture ci-dessus n'est pas la vraie, car mon nom n'y sera pas si gros. Pour les Français, un lancement est prévu est le 29 octobre, ici:
InterCaves
52 Avenue Aristide Briand,
93160 Noisy-le-Grand
Accueil des lecteurs à partir de 19h, fermeture des portes 22h.
Dégustation de chinon et de charcuterie et bonne humeur.


Moi qui avais lancé l'idée du chinon dans ma partie, je suis bien heureux de le retrouver à la fin du livre. Je ne serai pas au lancement, mais je boirai un verre à votre santé.
Détails ici et .

05 septembre 2011

Ma dystopie

Hier matin, j'ai lu cet article intéressant dans Slate, sur la nouvelle tendance en littérature pour adolescents: la dystopie.
Ce mot est inconnu dans Antidote et sur le Grand dictionnaire terminologique de l'OQLF. Heureusement, il y a Wikipédia pour nous donner la réponse: «Une dystopie — ou contre-utopie — est un récit de fiction peignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur et contre l'avènement de laquelle l'auteur entend mettre en garde le lecteur. »
Les exemples cités sont éloquents: 1984, Le meilleur des mondes, Farenheit 451...
Originaires des USA, la série Hunger games pour ados est un énorme succès planétaire qui décrit un monde où l'on organise des jeux mortels pour survivre.

En lisant l'article, j'ai eu soudain une révélation: j'ai déjà écrit une dystopie sans le savoir. Mon roman pour adolescents intitulé Les voleurs d'espoir, publié en 2001 à La courte échelle, décrit un Québec couvert à l'année par le verglas, vivant sous un régime autoritaire et souffrant d'un problème terrible. À 14 ans, Hugo, mon héros, est le plus jeune des Québécois. Aucun enfant n'est né depuis sa naissance. Las de porter le fardeau du benjamin, il décide de mener son enquête en visitant le réso où il se déplace virtuellement.

Aux dernière nouvelles, ce livre s'est vendu à 2461 exemplaires. Il a déjà été à l'étude dans quelques écoles secondaires.

J'étais fier de ma trouvaille de ce monde manipulé où un génocide lent était en action.
En 2006, le superbe film Children of men d'Alfonso Cuaron exploite le même filon d'une planète où les femmes sont toutes devenues stériles. À sa sortie, j'ai découvert que le scénario était une adaptation du roman Les fils de l'homme de P.D. James, publié en 1993.
Et moi qui pensais être original!

Hormis l'idée de base, les deux histoires sont complètement différentes. Mon héros est un adolescent rebelle qui ira de surprise en surprise jusqu'à découvrir pourquoi et comment les Québécoises n'accouchent plus. Il y est question d'indépendance, de langue française, de l'hiver et d'un certain accent...

Hier soir, en visite à la succursale Renaud-Bray à côté de chez moi, je jette, comme d'habitude, un coup d'oeil sur la table des nouveautés en littérature jeunesse. Et qu'y vois-je? Quatre exemplaires des Voleurs d'espoir au milieu des piles de best-sellers.
Je me demande encore ce qu'ils font là.

J'ai toujours voulu écrire une suite aux Voleurs d'espoir. Après 2024, j'aimerais aller visiter 2034. Un jour, peut-être...



02 septembre 2011

Changez de position


Illustration: l'inimitable Alain Pilon
Mes chroniques dans le magazine Infopresse se font plus rares. Voici donc la dernière parue à ce jour, toute fraîche, toute chaude. Il y est question des positionnements que les agences de pub adoptent pour se démarquer de leurs concurrentes. Je me suis servi de citations réelles pour me moquer à ma manière de ces drôles de théories qui se contredisent souvent. Ou ne veulent pas dire grand chose...

29 août 2011

Ma rentrée des classes


Photo: ©André Marois

En septembre et octobre, je donnerai pour la seconde année consécutive mon cours Créativité et rédaction spécialisée, au pavillon de Longueuil de l’Université de Sherbrooke. La formule sera plus condensée, mais tout aussi intense. J’ai hâte de profiter de mon expérience de l’an passé pour aller plus loin.


Le 30 septembre, je participerai aux Journées de la culture dans les bibliothèques Le Prévost et Parc-Extension.


En octobre, je participerai au festival historique Memoria à Saint-Hyacinthe, avec Mesures de guerre. J’y donnerai des ateliers d’écriture le 11 octobre et des conférences pour le primaire le 25.


En octobre, je dois aussi donner des conférences dans une école secondaire et un cégep.

Du primaire à l’universitaire, il va falloir que j'adapte sérieusement mon discours.


Pendant tout ce temps, je commencerai ma recherche pour l’écriture de mon prochain roman pour adultes, pour lequel je viens de recevoir une bourse du CALQ. Ce sera noir, mais pas que.


Ça nous emmène en novembre, date à laquelle je vous fausserai compagnie pour aller écrire en paix, très loin de Montréal. Je vous en reparlerai.

16 août 2011

Éloge des blogueuses

Suite à mon billet précédent, je reviens à la charge avec cette critique publiée sur le blogue Carnets noirs tenu par la libraire Morgane Marvier.
Il y est question de 9 ans, pas peur en des termes qui me font grand plaisir.

Un récent article publié sur la page FB de Moisson Noire s'interrogeait sur la pertinence de la blogosphère polar. Vous aurez compris que je suis nettement plus positif qu'eux. Oui, on trouve de tout sur le Web, mais la sélection est rapide et lorsqu'on trouve des blogueurs - comme des critiques - qui nous touchent, on y reste fidèles.

15 août 2011

Engagez-vous !



À la mémoire et en l'honneur de son fils, Éric Godin a mis sur pied Les Prix Vincent Godin, qui s'adressent «aux poseurs de bombes en images et en mots». Ils récompenseront les meilleures oeuvres engagées.
Deux catégories sont offertes: arts visuels et littérature, avec 3000 $ en prix.

Les prix Vincent Godin s'adressent aux écrivains professionnels et à la relève. Les genres en compétition pour le volet Littérature sont la poésie, la nouvelle, la chanson et le slogan.
Vous devez envoyer vos textes entre le 1er et le 5 octobre 2011.

Pour découvrir Vincent Godin qui s'est enlevé la vie le 14 décembre 2009, pour lire ou visisonner la Lettre à Vincent coréalisée par son Père et Zilon, cliquez sur les différents liens.

10 août 2011

Allergiks: le livreclip

Encore une chouette actualité pour Les Allergiks. Les élèves de l'école secondaire Jospeh Charbonneau ont réalisé ce «livreclip» que j'ai découvert aujourd'hui. Bravo et merci!

J'ai visité à deux reprises cette école en 2010, pour une conférence, puis un atelier d'écriture de nouvelles noires. À chaque fois, ce fut de très bonnes rencontres. J'en ai déjà parlé ici.